J'y étais, devant l'un des hommes les plus dangereux de Gotham City. Il avait été arrêté et emprisonné par le swat lui- même, après une descente provoquée par un informateur anonyme. Je me demandais encore comment les crétins d'en haut avaient fait pour suivre une telle piste, mais on dirait que pour une fois, ils n'avaient pas pris la mauvais décision. La preuve: il était là, derrière les barreaux, le fameux épouvantail de Gotham. Un sourire ironique se forma sur ses lèvres en m'apercevant devant sa cellule. Il était enchaîné des pieds à la tête, si l'on put dire, les yeux bandés par un anneau en acier cadenassé. Pourtant, il savait que j'étais là, il l'avait probablement sentit avec une sorte d'instinct du pingouin. Avec des années d'entraînement et de pratique, je savais quand même lorsque je faisais du bruit ou pas en marchant, et là je n'en faisais pas le moindre. Superman seul aurait pu m'entendre.

"Wesh mon pote! Désolé de te déranger durant ta sieste...
- Mais il n'y a pas de mal mon ami, c'est toujours plaisant d'avoir le fameux Deadshot comme invité hihihi.
- Euh... Ouais. Comment... Laisse tomber. J'ai une proposition de mon boss que tu ferais bien d'accepter, elle n'est pas du genre à négocier avec les terroristes d'habitu...»

Une vois des plus inconnues me fit me taire immédiatement, cette conversation était d'ordre privée. Sachant qu'Amanda pouvait écouter à n'importe quel moment, si elle apprenait que j'avais fait filtrer des informations, elle n'hésiterait pas à me faire sauter la tête. Contrairement à ce qu'on pourrait croire dans mon rôle de leader, je n'étais en aucun cas indispensable, elle me l'avait assez répété. En tout cas, c'était exactement ce que j'avais dit: le plan ne se déroulait pas comme prévu. Je réfléchissais à toute vitesse, il ne devrait y avoir personne d'autre à part moi en bas, ce crétin de Boomkiki n'avait même pas réussi à garder les flics sous contrôle. En me retournant, je vis ce dont il s'agissait: une héroïne m'avait chopé.

«J'adore ton style, t'es de la famille à Catwoman?»

Je n'avais qu'une cible, les autres ne devaient pas mourir. Mais rien ne m'interdisait de les blesser, alors je tendis le bras et lui tirai une balle dans la cuisse. Si elle ne s'était pas fait repérer aussi bêtement, elle aurait pu avoir une chance de me battre. A présent, il était déjà trop tard.

Mon père avait l'habitude de dire que la voix d'une femme (ma mère plus particulièrement) était faite pour irriter les oreilles des hommes jusqu'à la surdité. Sans elles, aucun homme n'aurait l'ouïe en baisse avec l'âge, c'était une théorie personnelle qu'il sortait souvent, après avoir enfilé quelques litres de bières. Je croyais qu'il avait tort, comme toute personne raisonnable (ou presque), jusqu'à ce soir. C'était le plus puissant cri que je n'avais jamais entendu, mes tympans étaient comme des tambours frappés par un marteau- piqueur des plus puissants. Si j'avais su pour ce pouvoir ou tout autre type d'aptitude à l'origine d'un tel phénomène, j'aurais agit avec plus de prudence.

J'avais crié victoire trop vite et j'en payais le prix. En effet, pour la deuxième fois, je ratai un tir à bout portant en tentant de tuer délibérément, ce qui ne me plaisait pas du tout. Oui l'un était un tueur psychopathe ayant reçu une formation de tireur d'élite dans l'armée et l'autre avait une carte des plus atypique dans sa manche du nom du cri du canary, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir minable. Perdu dans ces pensées houleuses durant trois secondes à peine, essayant de reprendre pied malgré la douleur, une matraque rageuse s'écrasa sur mon poignet, me faisant lâcher mon arme. Ensuite, un coup à l'abdomen me secoua, avant que je ne me fasse projeter contre un mur par ce véritable poids plume.

Je ne ressentais aucune douleur de ce que je reçus comme coups, à part le cri. Ma combinaison résistait aux balles, il en faudrait plus pour me blesser. Je n'allais toutefois pas lui laisser l'occasion de percer mon armure avec son arme, je me levai d'un coup et me propulsai vers elle en courant pour la ceinturer. Je l'emportai alors vers un mur contre lequel je cognai son dos. Je lui mis ensuite un coup de poing au diaphragme et reculai. Je voulais lui couper le souffle le temps de mettre en place le plan B, appelant Captain Boomrang qui ne serait entendu que par moi, puisqu'il me parlait dans l'oreillette.

"Crétinus, ici Franky!
- Je t'ai dis que mon nom de code c'est Agent B. Enfoiré!
- Peu importe, en plus le mien te va bien mieux. Bref, plan B, Black Canary m'est tombé dessus au mauvais moment, t'as deux minutes pour te débarrasser des chiots et venir chercher le colis. Terminé!"

Il y avait deux scénarios possible pour la suite d'après moi: soit Black Canary voudra sauver les flics du crétin au boomerang, soit elle résistera à la tentation en vue de me garder loin du prisonnier. Les deux représenteraient un énorme sacrifice pour elle, et ça m'amusait vraiment beaucoup. Personnellement, je n'en aurais rien eu à faire d'un prisonnier, surtout aussi mauvais. Mais pas les héros, ils étaient mieux que tout le monde, donc même les vilains méritaient du respect d'après eux. C'était totalement stupide. Je me mis en garde et la fixai de mon viseur rouge, faisant un mouvement papillonnant de mes doigts pour la provoquer, illustrant mon envie de la voir attaquer en première.

"Allez vient chérie, laisse- moi goûter à ta fameuse matraque!"

Je donnais carrément l'impression de vouloir la retenir, allait- elle tomber dans le piège? Elle était bien obligée, c'était la vie de policiers qui étaient en jeu.