La lumière a plusieurs significations, plus qu'une simple lueur qui éclaire l'obscurité, on peut aussi y voir une définition philosophique ; la lumière qui éclaire cette noirceur qu'est l'ignorance. Moi, je fais partie de ceux qui se noient dans les ténèbres et qui apprécient leur ignorance. Parce que la connaissance qu'apporte cette lumière, n'est autre qu'une malédiction qui se cache derrière la beauté et la bonté. L'ignorance préserve, la connaissance apporte la douleur. Qui dit connaissance, dit influence, qui dit influence, dit pouvoir et le pouvoir n'apporte que davantage d'hypocrisie. Ceci est l'essence même qui semble habiter chaque mortel qui cherche à obtenir du savoir, qui cherche à atteindre cette lumière. Je suis bien dans mon ignorance, j'apprends ce qui faut savoir essentiellement pour ma propre survie. Je suis une ignorante, mais je vois beaucoup plus de choses et de la manière la plus simple, le plus logique.

Il fait une nuit sombre dans la ville de Gotham City, c'est le moment propice pour les criminels de la pire engeance de faire leur petite sortie nocturne telle des prédateurs en quête d'une proie. Mais ce soir, dans les sinistres rues de la ville grise, un véritable prédateur silencieux et imprévisible marchait dans la ville du crime. Un prédateur qui a fait rêver bien des cinéastes et cinéphiles, le monstre qui fait passer l'apocalypse pour un concert gothique. Bon d'accord, je raconte des conneries pour embellir mes paroles. Quoi que le monstre est bel et bien réel, ainsi qu'il se promène librement dans les rues de cette ville infâme. Comme ceci est ironique, quel meilleur habita pour un monstre qu'une ville corrompue par le crime, hein ? Cela fait déjà depuis deux nuits de suite que des victimes sont retrouvées dans des états inqualifiables. La police est au bort du gouffre, après le tueur de Starling City, voilà que maintenant c'est une cannibale de Central City qui sème le chaos. Son auto-portrait affiché sur tous les murs de Gotham City, les GCPD ratissant chaque centimètre de la ville pour mettre la main sur cette cinglée bouffeuse de chair comme il l'appelle. Tandis que la désirée elle-même, toujours sa précieuse guitare à la main, marchait en cette soirée du lundi 31 août 2015, en direction du port des Docks. Rien que pour y trouver la tranquillité de l'océan et de ses vagues. Malgré ces nuages, la lune paraît au loin gigantesque et d'une couleur ambre. Jouant de la guitare avec des morceaux de mélodie entendue par-ci et par là, elle observe en même temps, la lune grimpe dans le ciel et devenir de plus en plus brillante. Bientôt, les nuages forme comme des escaliers soumises à la sphère par sa lueur. Voilà quelque chose de magnifique devant laquelle la jeune femme peut s'extasier et profiter de ce que la vie lui offre, comme si la mort est un voisin qui vient lui rendre visite au quotidien.

Tout est beau dans cet espace qui est le sien, mais la réalité nous ramène bien vite à elle et sans qu'elle fasse trop d'effort. Des hommes vinrent, un petit groupe armé, sont-ils de ceux qui font de la contrebande, ou bien de simples truands ou encore servent-ils une des nombreuses et sombres organisations criminels qui sévissent dans l'ombre de Gotham ? Peu importe, il semblerait que ce soit bel et bien la jeune femme qui intéressent ces hommes. Pour quelle raison, certainement pas quelque chose en rapport avec la justice. La jeune fille a-t-elle assassiné un des leurs ou est-ce un des leurs qui semble juste avoir le béguin pour la belle. Lentement, mais sûrement ils s'approchent d'elle, un sourire carnassier aux lèvres, l'un deux pensant qu'il serait sympathique de s'amuser un peu avec elle, avant d'accomplir leur mission. Un homme balafré, semblant être le meneur, sort un couteau de sa ceinture en arrivant près de la jeune femme toujours assise sur le quai. Ses pieds baignent à moitié dans l'eau, tandis qu'elle expose toujours son dos face aux hommes. L'homme abattit finalement son couteau sans sourciller, sans une once d'hésitation... Des minutes s'écroulèrent, de bien trop longues minutes pour l'un des hommes du petit groupe armé, resté dans le véhicule. La frustration et bientôt l'impatience le fait sortir à son tour du véhicule pour aller voir où en sont ses petits camarades. Est-ce si compliqué de liquider une gonzesse et d'apporter son corps  jusqu'à la camionnette ? Se demandait l'homme, tandis qu'il marchait à son tour jusqu'au quai. Son cœur se mit à battre dans sa poitrine avant même d'apercevoir les traces de sang au sol, comme si son instinct avait perçu pour lui le danger. Et là, il vit, éparpiller par-ci et par là, des membres déchiquetés, séparer de leur corps. L'homme se retient de vomir, s'arrêtant, car hésitant à continuer plus loin.

De petits bruits parvinrent à ses oreilles comme un léger soupire lointain. Les bruits de quelque chose qui se brisait, se déchirait, se vidait... Lampe torche en main, il pointe celle-ci en direction des bruits. Cependant, très vite, il lâche la lampe avant de rebrousser chemin, ne pouvant laisser échapper quelque gémissement de panique. Les cadavres sont peu à peu éclaircis par la lune qui se découvre de nouveau de son manteau de nuage. Et au-dessus des cadavres, de ses yeux jaunes-oranges, voire presque rouges, elle observe l'homme s'enfuir dans la direction opposée, un morceau de chair ensanglanté en bouche.