Le cadre aurait pu être parfait s'il n'y avait pas eu ces cris et cette violence un peu plus bas, sur la plage. Je n'appréciais pas la violence gratuite, encore moins quand deux personnes s'en prenaient à une seule. Les combats qui semblaient à priori déséquilibrés étaient ceux qui me passionnaient le plus quand j'étais sur le champ de combat. Ressentir cette adrénaline me faisait aimer ces combats. Mais en tant que Prince d'Atlantis, apprécier le déferlement de violence ne devait pas être permis de la sorte. Je devais avant tout assurer la prospérité de mon peuple en utilisant des manières pacifiques et non guerrières. L'accord entre Themyscira et Atlantis était une preuve comme une autre d'assurer le futur de mon peuple en s'alliant à une civilisation sœur et guerrière. J'avais réussi à tempérer les ardeurs d'Orm pour une conquête de la surface, mais j'allais devoir m'assurer que cela soit durable, tant mon demi-frère pouvait être impulsif. Heureusement que je pouvais compter sur Mera et Garth pour m'aider.

Il y avait donc du bruit un peu plus bas sur la plage et je me relevais tout de suite pour voir ce qui se passait. Et ce que j'avais sous les yeux ne plaisait que très peu. Trois hommes, visiblement éméchés s'en prenaient à une jeune femme solitaire. Je me devais d'intervenir, car les trois types s'en prenaient tout de suite à la pauvre innocente. Mais avant d'aller lui prêter main forte, j'observais une situation que je n'avais que très peu, voir pas du tout vu à la surface. A vrai dire, les seules personnes que j'avais vu utiliser ce genre de dons étaient à Atlantis, et c'étaient Mera et Garth, ainsi que les élèves de l'Académie. Cette femme possédait donc la faculté de maîtriser les courants aquatiques, fait rare pour un habitant de la surface. Son don lui permet de se débarrasser d'un seul de ses assaillants, mais encore deux autres la piégeaient. Pas le temps de descendre les escaliers pour débarquer, je sautais depuis le haut du phare jusque sur le sable.

Le sable amortit ma chute, et je courrais tout de suite en direction de l'attaque. Je n'allais pas laisser passer cela, mais j'intervenais aussi pour en savoir plus sur cette jeune femme maîtrisant l'eau, cela méritait quelques questions une fois que je me serai assuré qu'elle aille bien et que les trois hommes soient mit hors d'état de nuire. J'arrivais vers eux, saisissant les deux hommes par le col de leur T-Shirt pour les balancer ensuite un peu plus loin. Je me tournais ensuite vers eux.

« Si vous voulez vous battre avec quelqu'un, faites le avec quelqu'un de votre taille », dis-je avec un air menaçant, mon regard s'assombrissant tout de suite, pour montrer que je ne rigolais pas. « Soit vous partez, soit je vous assure que vous regretterez cette honteuse attaque. »

Voyant que je n'avais pas l'air de rigoler, les deux hommes embarquèrent leur troisième camarade pour ensuite partir à toute vitesse. Il était mieux ainsi qu'ils partent tout de suite avant qu'il ne leur arrive des malheurs. Je me tournais dans la direction de la jeune femme attaquée, lui tendant ma main pour l'aider à se relever.

« Ils ne vous ont pas fait de mal j'espère. »


 

     

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  Le choc psychologique était encore présent chez la jeune femme, cela se voyait dans ses yeux. En même temps, être attaqué de la sorte n'était pas très fréquent, mais pour une jeune femme attaquée de la sorte, cela n'avait rien de très agréable, c'est certain. Ce genre d'attaque devait être puni, mais les gens mal intentionnés arrivaient toujours à s'en sortir grâce à des avocats véreux qui faisaient toujours en sorte d'obtenir les peines les plus maigres, voir des acquittements directement. Cela me rendait assez malade. Par chance, sur Atlantis, la justice était juste et équitable, avec des peines en rapports avec la faute effectuée. Nous n'allions jamais jusqu'à la peine de mort, car c'est s'abaisser au même niveau que les meurtriers. J'étais particulièrement fier de cette justice chez mon peuple, et j'espérais que ça perdurerait pendant encore de longues années. Après avoir aidé la jeune femme, je l'aidais à se relever. Je pouvais voir qu'elle était encore un peu perdue, mais c'était normal après une attaque pareille.

J'écoutais ses paroles. Elle ne devait très certainement pas s'attendre à voir une personne débarquer de la sorte pour faire en sorte qu'elle puisse se défaire des hommes qui s'en étaient prit à elle. Et puis voir une personne de mon gabarit, un physique aussi imposant n'était pas très récurrent à la surface, du moins avec des tatouages et tout ça. Je comprenais que la jeune femme soit secouée, et j'attendais un peu avant de poursuivre mes questions. Je me souvenais surtout de sa défense de tout à l'heure, lorsqu'elle avait utilisé des pouvoirs avec l'eau en arme. J'allais devoir enquêter de plus près là-dessus, savoir d'où provenaient les pouvoirs qu'elle avait. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, la jeune femme me salua et fit demi-tour pour s'en aller. J'ouvrais en grand les yeux, surpris par une telle...attitude ? Je n'allais pas la laisser partir comme ça, du moins pas tant que j'aurais pas mes réponses.

« Vous savez, pour quelqu'un qui maîtrise l'eau, je n'ai pas trouvé que vous aviez la bonne technique de défense. Manque de technique évident, peut être un manque d'entraînement tout court. »

Je savais qu'en disant cela, j'allais forcément avoir un peu plus l'attention de la jeune femme. Autant dire que de voir de telles compétences en dehors du Royaume des Sept Mers était quelque chose d'assez inhabituel. Il était normal que je me renseigne sur comment elle avait eu ces compétences, et surtout comment elle comptait s'en servir à l'avenir. L'eau pouvait être utilisée de bien des manières, mais dans un cerveau malade et mal intentionné, ça pouvait faire très très mal. Il fallait donc que je sache de manière très claire ce qu'elle comptait en faire.

« Comment avez-vous eu ces pouvoirs ? »


 

     

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  Mes paroles avaient un impact, et je pouvais sentir que j'avais touché un point sensible chez cette jeune femme, en témoigne par son arrêt soudain dans son départ. Ce n'était pas pour l'engueuler ou quoi que ce soit que je faisais cela, seulement pour avoir des informations sur ce qu'elle était réellement. Un être de la surface ou bien une jeune femme ayant dû quitter les profondeurs de l'océan pour se réfugier sur la terre ferme. Plus rien ne m'étonnait désormais, et j'avais hâte d'en savoir plus sur son histoire, sur comment elle avait eu ses pouvoirs, et surtout sur sa façon de s'en servir. De ce que j'avais vu depuis le phare, elle ne les utilisait pas pleinement, ou du moins ne semblait pas en connaître toutes les possibilités ainsi que la puissance qu'elle pouvait en dégager. Elle manquait clairement d'entraînement et avait besoin de quelqu'un pour lui permettre de les contrôler un peu mieux. Je devais d'abord comprendre sa soudaine envie de partir pour ne pas m'en parler.

Je comprenais son ressenti, car moi même j'avais voulu fuir, au départ, ces capacités qui s'étaient éveillées en moi après m'être fait attaqué à l'age de treize ans par des supposés soldats Atlantes venus pour me tuer. On m'avait apprit à les maîtriser. Cela me rappelait une citation que l'on m'avait prononcé un jour, à savoir que je devais être maître de mes pouvoirs, et non pas eux qui devaient me contrôler. Cette personne avait été le docteur qui au final voulait se servir de moi pour avoir la chance d'aller sur Atlantis. Mais il avait raison, car être l'esclave de ses pouvoirs n'était pas une bonne chose, ceux-ci pouvant faire des dégâts entre les mains d'une personne qui n'arrivait pas à les posséder correctement. Je me devais donc d'être cette personne si jamais la jeune femme consentait à coopérer dans cette discussion. Elle fit alors demi-tour pour me faire face. Nous allions désormais pouvoir discuter entre personnes civilisées.

Je croisais les bras lorsqu'elle me dit qu'elle ne comprenait pas de quoi je voulais parler, ayant un air sérieux. Je n'aimais pas qu'on me mène en bateau, encore moins quand je savais ce que j'avais vu ou entendu. Ses paroles ne me convainquaient pas une seule seconde, et je le montrais bien au ton que j'affichais sur mon visage. Elle se décida alors à m'annoncer sa vérité. Elle ne me racontait cependant pas comment elle avait bénéficié de ses pouvoirs, ce qui me dérangeait quelque peu car je ne pouvais pas l'aider sur l'instant. Néanmoins, je me décidais quand même à lui répondre.

« Qui te dit que je vais raconter ce que j'ai vu à tout le monde ? », lui demandais-je en arquant un sourcil. Je ne voyais pas l'intérêt de tout balancer. « Je n'ai pas peur car j'ai déjà vu de tels pouvoirs à l’œuvre. Mais avant de discuter, veux-tu bien me suivre dans mon phare juste à côté ? Promis il n'y a pas de piège ou quoi que ce soit. Disons que dans ce genre de discussion, je préfère être dans un endroit clos plutôt qu'à l'air libre où des oreilles indiscrètes peuvent venir se greffer. »

Je lui montrais d'un signe de la tête le longiligne bâtiment qui se trouvait non loin de nous. L'endroit serait mieux pour lui raconter deux trois choses, et surtout pour la mettre en confiance afin que j'en sache plus sur ses pouvoirs et sur elle.

« Et puis il fait meilleur là-haut, ça commence à se rafraîchir ici. »

Je l'invitais donc à me suivre si elle le désirait.


 

     

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  J'étais d'accord avec elle, les gens étaient capables de tout et n'importe quoi dès que de l'argent était en jeu. Les valeurs humaines n'existaient alors plus du tout, rendant l'ensemble assez malsain. Je ne savais pas pourquoi les types s'en étaient prit à la jeune femme, mais cela montrait surtout que pour assouvir une pulsion quelconque, les habitants de la surface pouvaient s'en prendre à n'importe qui. Je confirmais donc les paroles d'un signe de la tête à la jeune femme, l'amenant avec moi dans mon phare afin de discuter un peu plus sérieusement de ses pouvoirs et d'utilisation qu'elle comptait en faire à l'avenir. Une fois les nombreuses marches menant au sommet montées, le dur de la conversation pouvait enfin commencer, mais avant, elle déclina son identité. Ce qui me faisait penser au passage que je ne lui avais pas dit qui j'étais. Devais-je me nommer sous mon identité terrienne ou bien par celle des Atlantes. Mais au final, le choix était vite fait, car nous nous trouvions à la surface.

« Mon nom est Arthur. »

Elle verrait bien de toute manière le Trident ne se trouvant pas très loin de notre position, reposant debout avec l'aide du mûr en pierres. Je n'étais pas habitué au tutoiement, car dans la cité sous-marine, tout le monde avait l'habitude de me vouvoyer. Cela me faisait donc un petit choc, mais cette formulation envers elle était logique pour moi, car elle faisait beaucoup plus jeune que moi, comme je le faisais avec Garth en quelque sorte. Vint alors un déferlement de questions de la part de la dénommée Amalia, questions auxquelles je m'attendais bien évidemment, encore plus avec la présence de l'objet royal présent non loin de nous. Une fois les questions terminées, je souriais, croisant les bras puis invitant la jeune femme à s'asseoir sur une chaise en bois. Je fis de même, car nous serions plus confortables dans cette posture, plutôt que de rester debout.

« Je ne m'attendais pas à un tel déluge de questions dès le départ. Mais je vais y répondre. », commençais-je en gardant un mince sourire. « Je suis un Atlante, ou du moins un demi-atlante, mon père étant un être de la surface, et ma mère l'ancienne Reine d'Atlantis. Oui, la cité existe bien. » Je lui laissais le temps d'encaisser la nouvelle, reprenant par la suite ma réponse à ses questions. « Je n'ai pas vraiment de pouvoirs comme les tiens. Je ne peux donc pas manipuler l'eau. En revanche, j'ai plusieurs compétences, comme le fait de pouvoir m'adresser aux animaux marins, ou encore nager de très long moments dans l'eau sans en ressentir la gravité. » Je marquais une nouvelle pause, ne lâchant pas la jeune hydrokinésiste du regard. « Quand à ce Trident, il fait parti de la famille royale depuis plusieurs générations. Ce qui fait de moi le futur Roi d'Atlantis, Souverain des Sept Mers. »

J'attendais une nouvelle fois sa réaction à mes paroles plus que surprenantes.


 

     

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