La vie nous offre parfois des moments simples mais tellement plaisants et agréables. Je pourrais vous dire que j’étais le plus heureux des ‘méta-humains’ de Central City. Pourquoi ? Parce que je considérais que ma vitesse nouvelle était tout simplement fantastique ! Que c’était génial de pouvoir courir avec une telle rapidité qu’on ne devenait qu’une simple traînée rouge pour le regard d’un simple citoyen. Que cette vitesse vous permettait en plus d’accomplir des choses pouvant relever de l’impossible ou du miracle. Je pourrais vous dire aussi que c’était fantastique de se sentir le soutien de ses amis les plus proches et, dans une certaine mesure, d’une ville toute entière. Car comme me l’avait fait comprendre Oliver, je devais accepter l’idée que le Flash Museum était avant tout ce soutien dont je pourrais avoir besoin pour être capable de faire face à n’importe quel danger, à n’importe quelle menace ! C’était quelque part génial aussi de voir le nom de son alter-égo être en première page des journaux pour narrer les nouvelles apparitions et les nouveaux exploits de ce dernier. Se sentir un héros aux yeux du monde offrait une telle richesse et un tel bien-être que rien ne semblait pouvoir surpasser ça. Et pourtant, là où je me sentais plus heureux que jamais, c’était au cœur de cette salle à manger, là, assis en compagnie de l’homme qui m’a élevé et de celle pour qui j’avais toujours eu le béguin. Le simple fait de pouvoir partager un repas avec Iris et Joe, rien ne semblait aussi important… Si ce n’est de savoir mon père de prison et être à nos côtés en cet instant précis. Un jour. Oui, un jour j’y parviendrai. Il ne sera pas fait évader. Il ne sera pas emmené clandestinement hors des murs de cette prison. Je pourrais le faire en un claquement de doigts. Mais je voulais qu’il soit légalement réhabilité, tel qu’il le méritait. Tout autant qu’il m’en aurait voulu d’user de mes dons pour assouvir mes simples désirs personnels. Oui, un jour, il sera à mes côtés pour profiter de cette chaleureuse ambiance où le rire a une place constante !

Si je devais accepter le fait qu’Iris vivait désormais avec Eddie, je n’en gardais pas moins la saveur précieuse de pouvoir partager un moment à ses côtés. Joe retrouvait sa fille. Moi je retrouvais cette amie si unique et tellement précieuse à mes yeux. Notre petit trio était réuni. Ironiquement, j’en venais à m’interroger sur l’absence d’Eddie mais, si cette question naquit dans mon esprit, je la chassai rapidement de mes idées pour me concentrer uniquement sur le moment présent. Ce soir, pas de drames, pas de déclarations douloureuses ou même d’avoeux profonds et romantiques. Ce soir, pas de rebondissements tonitruants, de mystères à élucider ou encore de super-criminels à traquer. Vous savez ce qui était génial lorsque vous étiez un méta-humain doublé d’un justicier, ou héros ? C’était quand vous pouviez vous sentir tout simplement normal. Comme si un éclair ne vous avait jamais frappé. Comme si votre organisme n’avait jamais été modifié. Et comme si rien d’impossible n’avait eu lieu. Je pense que tant qu’une personne parviendra à conserver cette sensation d’être un humain normal malgré tout ce qu’il lui arrive, et de réussir à en profiter, alors cette personne trouvera toujours une part de bonheur aussi particulière qu’unique et intense à la fois.

« Ne bougez pas les garçons, j’y vais ! »

Tout sourire, Iris quitta la table lorsqu’on entendit quelqu’un frapper énergiquement à la porte. Sans doute Eddie qui venait enfin nous rejoindre ? Allez savoir ! Note que, quand je vis ce qui déboula à l’intérieur de la maison, pour la première fois, j’aurais préféré que ce soit Eddie plus qu’aucun autre ! Une sorte d’éclair, de silhouette, faisant tout le tour du propriétaire. Si Iris n’avait pas été là, j’aurais moi-même pu faire preuve de ma vitesse pour attraper cet énergumène.  Qui était-il ? D’où venait-il ? Et… Pourquoi ? Comment et pourquoi ?! J’avais finalement retrouver l’homme en jaune. J’avais finalement rattraper cet impossible qui avait marqué toute ma vie et toutes mes années jusqu’à présent. Et là, une poignée de jours après, que voyais-je ? Un nouveau speedster sorti de nulle part ?! Je ne comprenais rien. Je ne comprenais pas. Moi qui me pensais être l’homme le plus rapide du monde, après avoir été honteusement détrôné par l’homme en jaune, voilà qu’il y avait une nouvelle flèche sorti d’on ne sait où ! Et qui… semblait tout connaître ?! Totalement sous le coup de la surprise, tout comme Joe et Iris, je me retrouvai à leur côté, incapable de prononcer le moindre mot… Et incapable de savoir comment réagir ! S’il n’y avait eu que Joe, soit, il était au courant pour mon autre ‘nature’… Mais pour Iris ! De un, j’avais fait la promesse de ne jamais lui révéler mon secret et, de deux, je me voyais mal balancer un ‘oui, j’ai pas su te le dire mais, c’est vrai, je suis Flash !’

« Pardon ??? »

Lorsqu’il s’arrêta et se présenta, je crus perdre pied.

« Bart… Allen ? »

Je m’avançai légèrement vers le jeunot en costume, Joe tentant pour sa part de contenir Iris et ses montagnes de questions, bien qu’il devait en avoir tout autant. Bart Allen ? Il avait le même nom de famille que moi et semblait déjà connaître les grandes lignes de ma vie, étant donné sa façon de parler ?! En tout cas, mes sourcils se froncèrent et les traits de mon visage se tirèrent sous l’effet de la surprise et de l’incompréhension.

« Sérieusement ? »

Ca devait être un hasard, une blague, un sketch ou que sais-je encore ! Mais, aller savoir pourquoi, j’avais cette étrange intuition de me retrouver face à quelqu’un de familier, sans que je ne puisse me l’expliquer. En même temps que je savais pertinemment qu’il n’y avait aucun Bart dans ma famille… Et que cette coïncidence voir un Allen se déplacer sans doute aussi vite que moi ne me mettant vraiment pas à l’aise.

« Vous êtes… parents ? »

Résonna alors la voix d’Iris, me mettant d’autant plus mal à l’aise pour l’occasion. Pour la première fois de mon existence, entendre Iris m’était pénible, oui.

« Chérie, je pense qu’on devrait laisser Barry parler avec ce jeune homme… »

Rétorqua aussi rapidement Joe, sans doute pour la protéger de toute vérité dérangeante, voir même de me protéger également !