'Cause it's you and me... Je pensais ne jamais connaître pire douleur que celle que j'avais subis lors de l'explosion de l’accélérateur de particules de S.T.A.R Labs à Central City. Je me trompais... Il y a pire douleur que celle de perdre tout ce que l'on a et de devoir se reconstruire. Je pensais avoir perdu une part de mon identité, mais je n'avais pas encore connu le pire. En me rendant à Gotham, pas une seconde je ne m'étais douté de ce qui allait m'arriver...
Le feu. J'avais toujours trouvé cet élément particulièrement chaleureux et attirant, par le passé. Une flamme, quel mystère de la nature, ne trouvez-vous pas ? Si brillante, si indomptable, presque irréelle, à la manière des illusions que j'étais à même de créer de mes mains et de mon esprit. Une beauté à la fois cruelle et dévastatrice. Un oxymore à lui tout seul. Une étincelle capable de détruire toutes vies...
Mais revenons un peu en arrière. Comme chaque soir, je m'étais rendu dans l'un des squatte de Gotham pour y apporter eau et nourriture. Certains mendiants reprenaient petit à petit des forces et des couleurs, bien que l’automne en approche en apeurait plus d'un. Car après l'automne venait le froid mordant de l'hiver, et les hivers de Gotham avaient pour réputation d'être mordants et parfois terribles. Je me faisais la promesse de rester ici assez longtemps pour donner à tout ceux qui en avaient besoin des abris chauds et secs. Surtout aux enfants et aux plus faibles. Je ne savais pas exactement ce que je recherchai encore en agissant de la sorte mais, déjà, certains gamins devenaient mes yeux et mes oreilles, ils espionnaient tout, ils voyaient tout ; moi, je leur apprenais à faire les poches sans se faire remarquer, à eux, et aux plus âgés également. J'apprenais également quelques tours de magie et de passe-passe pour gagner plus honnêtement quelques sous de la part d'âmes charitables.
Je partis rapidement du squatte ce soir là, le mois de septembre était encore clément, il ne pleuvait guère et le soleil, bien que plus froid qu'en pleine saison, irradiait encore la ville de quelques bienfaits profitables. Je comptais faire le tour des quartiers afin de parler à mes petits oisillons. Pour ce faire, je devais traverser l'East End, le quartier le plus malfamé de Gotham. En sautillant pour cacher mes peurs les plus enfouies, je dissimulai mon visage sous mon masque de venise et m'engageait dans la pénombre des lieux. Un frisson parcourut mon échine bien qu'il ne fasse pas particulièrement froid lorsque j'aperçus une ombre surplomber mon chemin. L'on me poussa brusquement à l'intérieur d'un bâtiment désaffecté, l'on me demanda mes sous, mes vêtements. Enfin tout ce que je possédai ! Comme je leur disais que je ne pouvais les aider en quoique se soit, ils se firent violents. Je tentai une esquive mais ils m'encerclèrent rapidement et je compris ma situation pour la moins désespérée. Ils me prirent mon argent, le peu que je portai sur moi, le reste de ma nourriture et, sûrement dans le seul but de s'amuser, lancèrent un cocktail Molotov par la fenêtre en s'en allant, après avoir bloqué la porte.
La fumée faillit m'étouffer avant que je ne puisse atteindre l'étage supérieur. Mais la malchance ne semblait pas m'avoir épargné, ce soir là. Le planches pourries cédèrent sous mon maigre poids, m'entraînant dans une chute brutale et violente. Ma tête heurte le sol, les flammes léchèrent mes vêtements. Les yeux grands ouverts, je voyais les enfers s'ouvrir devant mes yeux. Je dû hurler, je ne m'en souviens pas. Je sais juste que la douleur me fis délirer. Je vis des ombres, des corbeaux, la fumée devenait nuages tandis que je m'élevais parmi elle, loin de la douleur, loin de mon corps qui puait la chair brûlée. Le temps se suspendit, l'espace de quelques secondes, et je crus que je ne faisais plus vraiment parti du monde sensible jusqu'à ce que le feu ne s'attaque à mes cheveux et commencèrent à grimper jusqu'à mes yeux. Mon masque s'était brisé à mes côtés, lors de la chute, laissant mon beau visage, encore plein de jeunesse, à la merci de l'enfer.
Soudain, l'ange de la mort se dressa au-dessus de moi, je le distinguai clairement avant de sombrer dans la plus profonde inconscience de l'agonie. Une immense silhouette, sombre. Je lui souris et, les yeux révulsés de douleur, tendis la main pour essayer de toucher sa joue.
Ensuite plus, rien. L'obscurité.
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Mar 8 Sep - 0:00