Does it make sense ? | Loïs

Loïs Lane & Clark Kent

Does it make sense ?

12/08/2015

Après avoir une nouvelle fois subi de nombreuses critiques suite à une énième intervention héroïque, Clark retourne auprès de Loïs en se questionnant sur le bien-fondé de ses actes.

peu importe les embûches, rien ne te détournera de ce que tu es vraiment

Le regard concentré sur l’écran de l’ordinateur portable servant que pour les articles et autres rédactions du Daily Planet, je vérifiais le contenu d’un article traitant des affaires en cours par la LexCorp. Rien de bien alarmant puisqu’il agissait pour le bien de Métropolis. Cependant, en voyant le portait de Lex Luthor et en pensant à lui, je n’arrivais pas à m’empêcher de penser que derrière son sourire se cachait un homme puissant, trop puissant, mais surtout trop intelligent. Bien entendu que je lui accordais le bénéfice du doute, comme à tout un chacun, mais c’était viscérale. Je n’arrivais pas à penser autre chose de lui. Je gardais un avis neutre à son propos, mais dès qu’il ferait un mauvais pas, Loïs Lane sera présente pour le traquer jusqu’à n’en plus pouvoir. Pour l’heure, mon regard dévia de l’écran pour se poser sur le téléviseur. Un sourcil haussé, je m’installais confortablement sur le canapé en attrapant la télécommande et en augmentant ainsi le son. Les médias transmettaient un énième sauvetage mené de front par l’Ange de Métropolis. A chaque fois que je le voyais à l’écran, et ce bien malgré lui, un sourire naturel et fier se dessinait sur mes lèvres. J’étais honorée d’être sa compagne. Il était réellement un homme extraordinaire. Il soulevait des montagnes, sauvait toujours des innocents qu’en importaient les situations et pourtant, il y avait encore des détracteurs qui prenaient plaisir à ternir son image jusqu’à aller à faire douter Clark. Certes, Métropolis a connu une longue période désastreuse due à un Général Kryptonien, mais le coupable n’était pas Superman. J’étais objective. Le destin a voulu de Superman sur nos routes. Cela ne pouvait pas se passer autrement. Et même si ces personnes refusaient de voir tout le bon côté de Clark, un jour, ils finiront par le rejoindre dans cette lumière après qu’il les aura sauvé. Ainsi, chacun fermera leur petite bouche et ne dira plus un mot à son encontre. L’image était un petit peu trop poussée, mais cela m’agaçait de voir un tel comportement. Et pourtant, je ne pouvais pas les reprendre un par un. Dieu seul sait à quel point Martha et moi-même avions envie d’aider notre Superman pour que ses doutes puissent disparaître à ce sujet, pourtant, la route sera longue avant qu’un résultat concluant ne s’en fasse ressentir…

Alors que je fus soulagée de voir que les victimes de ce feu étaient à présent hors de danger, je fus rapidement horrifiée par la vision que je venais de voir. Sans m’en rendre compte, je m’étais levée brusquement du canapé en faisant tomber mes documents qui furent tranquillement reposés sur mes cuisses quelques instants plus tôt. Je n’arrivais pas à croire que ces stupides et imbéciles humains avaient osé manquer autant de respect à Superman ! Et lui, pour ne pas le changer, demeurait calme, prenant alors tout sur lui. Je l’admirais pour ce côté de sa personnalité, mais ceux-là méritaient plus qu’amèrement qu’on vienne leur remonter les bretelles ! Il y a de cela quelques jours, ces mêmes personnes se demandaient si Superman allait intervenir dans cette prise d’otages ! Allez chercher à comprendre toute la logique !

Tandis que je remontais ma paire de lunettes sur le haut de ma tête, j’entendis la porte se refermer, signalant l’arrivée de mon partenaire. « Clark ! » J’abandonnais la télécommande, mes papiers, l’ordinateur pour me précipiter vers lui et aussitôt poser ma main contre sa joue, le regardant dans le cyan de ses yeux. « Comment fais-tu pour être aussi calme et faire comme si rien ne s’était passé ? » Présentement, je ne faisais pas attention au geste qu’il venait de faire. C’était plus son état qui me préoccupait. « Viens, assieds-toi. » Peut-être ne voulait-il pas que nous ayons encore une énième discussion sur ce sujet, mais il fallait trouver une solution. Cela ne pouvait plus durer. Nous nous installions sur le canapé. J’étais proche de lui, prenant délicatement sa main dans la mienne alors que j’avais pris le dîner, le déposant sur la table. « Je t’admire pour ton calme et ta patience mon chéri, mais… là, ils ont dépassé les bornes, tu en conviens, n’est-ce pas ? » Portant un regard appuyé au sien, je frottais lentement le dos de sa main. « Mais, si tu veux, nous en discuterons plus tard ! Tu mérites bien un peu de repos et de reprendre un peu des forces ! » Lui souriant, je repris possession de ma main et attrapais le sachet où reposait mon plat favori. « C’est Superman qui est parti chercher le dîner ou c’est le maladroit Kent ? » lui demandais-je du coin de l’œil, un sourire au coin des lèvres.

Clark & Loïs
Does it make sense ?

« Encore en train de travailler?.» dis-je en voyant la masse de documents qui trainaient dans notre salon. Cela ne m'étonnait pas de Loïs, toujours fidèle à elle même, un véritable bourreau de travail passionné par le boulot qu'elle faisait. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle excellait dans son domaine, en la voyant faire je me disais tout le temps qu'elle n'aurait pas pu mieux trouver sa voie. Le job d'investigation, c'était son truc, indéniablement. Elle m'accueillit avec cet air compatissant et je n'eus aucun mal à deviner ce qu'elle devait penser de tout cela. Un petit sourire forcé naquit sur mon visage, un peu embarrassé par la situation, je tentai de trouver un moyen de détourner la conversation sur un autre sujet, mais la connaissant je doutais de la réussite de mon essai. Ayant été plusieurs fois le témoin des effets que sa détermination légendaire pouvaient produire, je savais que lui enlever cette idée de la tête était peine perdue.

« Ce n'est rien, Loïs.» mentis-je tout en l'aidant à retirer son plat de son emballage. Non ce n'était pas rien, et bien que j'essayais tant bien que mal de le cacher, tout cela me touchait. Elle le savait, ma mère le savait aussi, et impossible de les berner. Mais je m'en voulais, je me sentais coupable quelque part d'avoir des problèmes susceptibles de les affecter, elles sans qui je ne saurais vivre aujourd'hui.« Ce repas t'est gracieusement offert par ton dévoué Clark Kent.» En posant les yeux sur Loïs, je me dis que j'étais bien chanceux de l'avoir trouvée, même s'il serait en réalité plus correct de dire que c'était elle qui m'avait trouvé. Loïs me permettait de penser un peu à autre chose, d'évacuer cette pression qui s'accumulait à cause de tous les détracteurs de Superman et de ce besoin constant de faire mes preuves que je ressentais quotidiennement. Elle ne se rendait peut-être pas compte de l'importance qu'elle avait pour moi - et peut-être que c'était mieux ainsi après tout, peu de gens auraient accepté d'avoir un si grand poids sur les épaules au bout de seulement deux ans de relation - toujours est-il qu'à l'heure actuelle elle m'était totalement indispensable. « Lex Luthor ? Tu le soupçonnes encore de comploter contre l'humanité ? » plaisantai-je après avoir jeté un petit coup d'œil sur les documents avec lesquels elle travaillait avant que je fasse mon entrée. Ce n'était pas la première fois que le nom de Luthor revenait sur la table, c'était un sujet que nous avions déjà maintes fois rebattu sans jamais tomber d'accord. Elle avait quelque chose contre lui, mais je ne comprenais toujours pas quoi. D'habitude je n'aurais pas remis en cause le jugement de Loïs, elle était plutôt douée pour jauger les gens, mais il y avait une première fois à tout, et peut-être qu'elle était justement dans l'erreur concernant Lex Luthor.

« Et toi, tu vas mieux? .» lui demandai-je avant de m'emparer de la télécommande pour changer de chaîne, lassé de voir des images de ce qui s'était passé là-bas. Ma question faisait bien sûr référence à la prise d'otage dont Loïs avait été victime quelques jours plus tôt, prise d'otage dans laquelle je n'avais malheureusement pas pu intervenir à cause d'un sauvetage que je dus effectuer à l'autre bout du monde. « Je suis désolé, j'aurais dû être là pour toi.» murmurai-je en passant délicatement mon pouce sur le coin de sa lèvre où l'on pouvait encore apercevoir les restes d'une petite blessure en voie de guérison. D'un autre côté, il valait mieux que je ne me retrouve pas en face de celui qui avait osé la frapper au visage, je n'aurais sûrement pas été capable de rester maître de mes nerfs après avoir assisté à cela.

BY .SOULMATES

peu importe les embûches, rien ne te détournera de ce que tu es vraiment

Sa question me fit étirer un sourire amusé sur les lèvres. Cette vocation qu’était de porter la vérité aux yeux des lecteurs, des citoyens d’une même ville était toute prédestinée à l’adolescente, à cette jeune adulte que j’étais il y a quelques années. Un premier pas introduit à l’intérieur et le reste suivit d’une façon toute naturelle. Je m’étais sentie comme un poisson qui s’adonnait au plaisir de voyager au sein de ces eaux claires. Il ne pourra se passer une seule journée sans que je ne puisse travailler pour le Daily Planet ou encore même pour mes propres intérêts personnels. J’étais habitée par cette force, par cette énergie, par cette adrénaline qui faisait partie intégrante de mon ADN. C’était devenu mon identité et si on me l’enlevait, je ne serais pas la même.

« Je n’arrive pas à être comme toutes ces femmes qui savent passer, penser à autre chose qu’à leur travail, une fois de retour à leur domicile. Tu ne regrettes toujours pas ce choix de partager un même lieu de vie avec moi ? » avais-je prononcé dans un ton d’humour en lui adressant un petit clin d’œil.

Clark essayait de se montrer bien, de faire comme si cela lui passait bien au-dessus de sa tête, mais, même si cela ne faisait que peu de temps que nous nous connaissions, je réussissais, malgré tout, à lire en lui et je savais pertinemment que c’était bien loin de le rendre indifférent. Je respectais son choix actuel qui était de ne pas revenir sur ce sujet. Il méritait de s’aérer l’esprit et il était en mon devoir de compagne de l’aider à se changer les idées.

« Superman est dure comme l’acier, mais son cœur est doux comme un agneau. »

Je le regardais et mon regard s’appuyait sur le sien. Une manière comme une autre de lui montrer par une légère métaphore que ses mots n’étaient pas la vérité. Comme dit plus haut, je respecterais cela sans davantage m’y précipiter. Pour le moment du moins. Ma lèvre inférieure s’était vue se mordiller dès lors que l’odeur du plat offert se fit plus proche de mon odorat. Je m’en délectais d’avance ! « Tu peux me dire ce que je ferai sans mon incroyable journaliste maladroit ? » Je lui souriais et ouvris rapidement un des deux plats pour aussitôt m’y précipiter pour le goûter, mais surtout pour le savourer ! Car, oui, c’était délicieux ! Je n’étais pas réellement douée pour la cuisine et Clark, ainsi que mes proches, pouvait se vanter que d’excellents cuisiniers existaient pour ravir nos papilles. J’avalais difficilement la bouchée entamée lorsque j’entendis le nom de Luthor. Je toussais un peu pour laisser la voie libre à cette dernière pour ensuite prendre et boire une gorgée d’eau de la bouteille posée sur la table. « Je me renseigne juste plus profondément sur lui. Après Luthor, je me pencherais sur Bruce Wayne ! Oui, les milliardaires sont connus pour faire des doubles jeux ! » Je me faisais certainement trop de films, mais la méfiance faisait partie de moi et cela avait commencé dès lors que les gênes de mon père m’avaient été transmises. « Oui, ris donc ! Mais s’il vient à s’avérer que j’ai eu raison… fais attention à toi, Smallville. » D’un rire, je repris possession du plat en mangeant quelques bouchées, en tendant également une aux lèvres de Clark, car il méritait tout autant d’avoir le ventre rempli !

Si j’allais mieux ? Je n’avais compris le contenu de sa question que lorsqu’il posa son pouce sur le coin de ma lèvre. J’avais froncé légèrement un sourcil, plissé à peine les yeux à son contact. Cette prise d’otages… Certes, j’en avais gardé quelques séquelles, mais cela ne faisait que me renforcer. Et puis, cela m’apprendra à trop parler, aussi… Je relevais mon visage et le tournais pour regarder Clark. Un sourire lui fut adressé et mes lèvres déposèrent un petit bisou sur le pouce de celui-ci. « Je vais très bien, je peux te l’assurer. Ce n’est qu’une blessure d’une bataille. » Les risques du métier comme on pourrait dire habituellement. Ma main se posa sur quelques centimètres au-dessus de son poignet. « Tu ne me quittes jamais. Tu es toujours à mes côtés. Et puis, l’essentiel est que tout soit rentré dans l’ordre et que tous soient sains et saufs. » Je me rapprochais un peu de lui pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Ce serait plutôt à tous ces grossiers personnages de s’excuser du traitement qu’ils te font subir… » Je me reculais de lui de quelques centimètres, déposant le plat sur la table. « Ces abrutis ont osé attendre ta venue à la banque. Moi, je te dis qu’ils ne comprendront rien lorsqu’ils finiront par être dans de sales draps et qu’ils supplieront Superman de venir les secourir… » Comprendre leur psychologie, leur logique était impossible. Ou lorsque je m’y mettais, ce n’était qu’une migraine qui en sortait victorieuse. Je finis par soupirer et par me lever, commençant par ranger tous ces papiers. « Superman devrait prendre une année sabbatique, ça lui fera le plus grand bien ! »

Clark & Loïs
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« Aucun regret.» dis-je en ponctuant ma phrase par un petit sourire entendu. Il est vrai que jamais je n'aurais imaginé pouvoir cohabiter avec une humaine, je m'étais d'ailleurs imaginé à maintes reprises tous les stratagèmes que j'allais devoir employer si cela devait arriver afin que ma compagne ne découvre pas mon secret. Mais avec Loïs, je n'avais pas besoin de cela, tout était beaucoup plus simple. Je ne savais pas où cette relation allait nous mener, mais pour l'heure la perspective d'être éloigné d'elle ne m'enchantait guère. Elle avait beau avoir son caractère, la vie avec Loïs était plutôt agréable et je donnerais absolument tout pour que cela ne s'arrête pas de si tôt.

Elle n'était visiblement pas dupe, je m'en doutais, la tromper n'était pas chose facile et je faisais un très mauvais menteur de surcroît. Du coup, j'avais peu de chance d'y échapper. De toute façon, et elle le savait bien, je finirais tôt ou tard par me confier à elle comme je le faisais à chaque fois que les choses ne se déroulaient pas comme je le voulais. Il me fallait juste un peu de temps. Sa remarque me fit cependant réfléchir, Superman était dur comme l'acier mais son cœur était doux comme un agneau, elle n'avait pas totalement tort. Je n'avais rien à voir avec ces envahisseurs kryptoniens qui avaient débarqué sur Terre deux ans plutôt dans le but de coloniser la planète, j'avais des principes moraux et les critiques que l'on pouvait me faire me touchaient. Vulnérable mentalement, à défaut de pouvoir m'atteindre physiquement, c'est en parvenant à me faire douter de la cause pour laquelle je me battais que mes détracteurs étaient en train de gagner. « C'est ce que voulait mon père.» Je réfléchissais à haute voix. Jor-El m'avait envoyé sur Terre dans le but que je grandisse parmi les humains afin que le moment venu, je fasse le choix, et ce choix je l'avais fait. J'avais empêché l'extinction de l'humanité et protégé ceux qui me rejetaient aujourd'hui d'une menace contre laquelle ils n'auraient de toute façon rien pu faire. Et pourtant, je m'en retrouvais là aujourd'hui. Finalement, mon père biologique avait atteint son objectif, faire de moi un être capable de comprendre les humains et de me mettre à leur place, mais cela impliquait également de me rendre plus faible, inévitablement. Néanmoins, j'étais sûr qu'il le savait, le brillant scientifique qu'il était devait certainement avoir pris ce facteur en compte, conscient qu'à leur contact je finirais par me fragiliser. Mais son inébranlable foi en la maison des El et les valeurs que ses membres véhiculaient l'avait sans doute convaincu que cela ne suffirait pas à venir à bout de sa progéniture. Et pourtant ... Aujourd'hui, j'étais en plein doute. La voie de Loïs me tira cependant de ma rêverie, me ramenant à la réalité.

« J'ignore surtout ce que moi je ferais sans toi. Alors essaie d'éviter ce genre de " bataille " à compter d'aujourd'hui. D'accord ?»

J'étais réellement inquiet pour elle, sans compter que je connaissais cette curieuse propension qu'avait Loïs à toujours se fourrer dans les pires ennuis. Et le plus terrible c'est qu'elle ne le faisait même pas exprès, enfin, pas toujours.

« Je ne sais pas, Loïs. Peut-être qu'ils n'arriveront jamais à dépasser les évènements du Black Zero, peut-être qu'il est tout simplement impossible d'effacer toutes ces morts de leurs mémoires... Peut-être que Superman n'est pas le héros qu'il faut à cette ville. Ni à cette planète. »

Plus de faux-semblant à présent, je sentais bien qu'elle mourait d'envie que l'on entre dans le vif du sujet et qu'elle se faisait violence pour ne pas me forcer la main.

« J'ai laissé mourir mon père parce que j'avais confiance en lui. Même si je n'étais pas totalement sûr qu'il ait raison, je l'ai suivi. Aujourd'hui, je comprends de quoi il avait essayé de me mettre en garde ...»

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peu importe les embûches, rien ne te détournera de ce que tu es vraiment

« Tu as sauvé la ville et ses habitants d’un Général avide de vengeance à cause de Jor-El. Tu as accompli des miracles et ce, malgré ce que d’autres peuvent en penser. » J’abandonnais le plat, mes papiers, tout ce qui pouvait se trouver sur mon passage pour me tourner vers lui et le regarder droit dans les yeux. « Jor-El, j’en suis convaincue, est très fier du fils que tu es devenu. Le dernier fils de Krypton… Son symbole, sa vie, son univers… Tes parents sont déjà honorés de l’homme extraordinaire que tu es devenu, Clark. A présent, et avant toute chose, il s’agit de ta vie et uniquement de la tienne. » Je me rapprochais légèrement de lui, de quelques centimètres, pour poser une main douce sur son genou, soutenant son regard. « Oublie les autres. Ne pense qu’à toi : de quoi as-tu envie maintenant ? Que désires-tu ? » Il était primordial qu’il y réfléchisse. La moitié de la ville de Métropolis en voulait terriblement à Superman des pertes que son combat avec Zod avait causé. Après tout et ce, Martha avait raison, il ne devait absolument rien à la ville. Il peut très bien vivre une vie tranquille et paisible à Smallville, cette terre qui l’avait accueilli chaleureusement. Je ne voulais pas qu’il baisse les bras, mais je ne voulais pas non plus qu’il se torture l’esprit à cause de ces mauvais esprits, ces mauvaises langues… Quand on avait assez de jugeote, de logique, pleins de situations auraient pu se créer. Lorsqu’un criminel a une terrible soif de vengeance, il s’en prend à toute personne de l’entourage de sa proie, à quiconque qui veuille le stopper. C’était la même chose pour Zod. Quand bien même que Kal-El ne se soit pas retrouvé à Métropolis, ou à Hong Kong, il aurait absolument tout tenté pour que Kal se retrouve face à lui. Il n’était pas nécessaire d’être une journaliste connue pour découvrir cela. Quoi qu’il en soit, la situation de Clark m’agaçait. Ces détracteurs m’énervaient. Si Clark venait à cesser de se battre, je n’arrêterais pas ce combat. Je le défendrais toujours contre vents et marées. Tout comme je défendais les innocents.

Plaisantait-il ? Je l’espérais et le souhaitais. Loïs Lane ne recule jamais devant rien. Si une affaire la concerne de près ou de loin, ou qu’elle soit assez intéressante pour ouvrir la voie à sa curiosité, elle y sera. Il ne pouvait pas me demander cela, d’autant plus que l’histoire de la banque s’est déroulée indépendamment de ma volonté. Je n’avais été qu’une cliente parmi toutes les personnes s’y retrouvant et le sang militaire qui coulait dans mes veines ne pouvait guère rester inerte, inconsciente face à la situation. Cela m’était juste impossible. C’était comme si on demandait à un justicier de ne pas faire ce dont pourquoi il est né : sauver, protéger, secourir, tout comme un médecin, un infirmier ou un agent de police. Je baissais légèrement le regard. « Tu ne peux pas me demander ça, Clark. Je suis née pour ça. Je ne peux pas rester là sans rien faire… » Mes yeux se relevèrent pour le regarder et lui adresser un petit sourire. « Je peux essayer, mais je ne te promets rien. »

« Clark… C’est comme ces militaires, ces soldats qui risquent tous les jours leur vie pour le bien de notre pays. Il y a ces guerres qui comptent toujours un nombre incalculable de morts. Ce sont à tous ces terroristes, à toutes ces personnes qui enclenchent les guerres, la violence, la mort qu’il faut attaquer et enfermer… Certainement pas un homme qui n’a strictement rien demandé à la vie et qui pourtant a décidé de se mettre sur le devant de la scène afin de protéger cette vie. »

Je m’étais levée du canapé et avais marché dans le salon. Je m’étais un peu emportée, je le reconnaissais. Je me suis tus un petit instant pour reprendre une respiration normale et me calmer. Après tout, cela ne servait à rien de s’énerver. « Ton père t’a mis en garde. Tu as fait ce choix et on ne peut pas revenir en arrière. » Je me rapprochais de lui et m’abaissais, m’accroupissais à son niveau pour le regarder doucement, tendrement dans ses yeux. « Jonathan Kent a voulu protéger son fils, comme tout parent digne de ce nom. Il a été un père exemplaire. Il voulait te retenir d’affronter l’inévitable. Aujourd’hui, tu peux soit mettre le costume du Kryptonien dans le placard et le laisser là, ou alors tu continues d’apporter cet Espoir au monde. » Ma main se posa contre son torse, sans le quitter des yeux. « Métropolis n’est pas la seule ville qui existe. Bon nombre de personnes te tiennent comme l’Espoir dont ils ont besoin pour affronter quotidiennement les obstacles que la vie leur fait endurer. Tu es né pour ça, Smallville. Certes, ils peuvent ne pas réussir à les dépasser, ce serait normal, mais avec le temps, ils finiront par accepter et à ‘passer’ ce chemin. Ils n’ont pas de contrôle sur ta vie, Clark. Tu es seul juge de la tienne. »

Clark & Loïs
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Ce que je voulais, moi ? C'était une bonne question, une question qui méritait d'être posée et à laquelle je n'avais pas réfléchi sérieusement. Certains diraient sans doute que je ne pensais pas assez à moi, que je faisais passer trop souvent le bien-être des autres avant le mien, cela n'était pas faux, mais je ne pouvais imaginer agir autrement. Néanmoins, Loïs m'offrit une nouvelle façon de voir les choses en me rappelant qu'il s'agissait avant tout de ma vie et que j'étais le seul maître de mon destin, personne d'autre que moi ne devait avoir le contrôle sur ce dernier. Et elle avait raison, comme toujours. Pourtant, je n'étais pas plus avancé avec ça. Après m'être révélé aux yeux du monde, je ne me voyais pas tout abandonner pour retourner dans l'ombre et suivre les faits divers de loin, c'était plus fort que moi, quand je savais que quelqu'un était en danger il fallait que j'intervienne. Cela dit, la perspective de continuer à se faire trainer dans la boue comme c'était le cas présentement ne m'enchantait guère. « Ce que je veux...» répétai-je tout bas, les yeux rivés sur la télévision bien que je ne fasse même pas attention à ce qu'elle retransmettait. Ce que je voulais était plutôt simple, continuer à sauver un maximum de personnes, que Superman ne soit plus considéré comme une menace qu'il faut chercher à abattre d'une façon ou d'une autre, je voulais que les choses changent. Mais était-ce seulement possible? Si au début je le croyais sincèrement, aujourd'hui ce n'était clairement plus le cas, la rancune des humains était fort tenace.

Toutefois, j'étais forcé de reconnaitre que Loïs n'avait pas tort. Metropolis n'était en effet pas la seule ville qui existait dans le monde et il y aurait sûrement toujours quelqu'un qui aurait besoin de Superman. Si ignorer les détracteurs de l'homme d'acier relevait de l'impossible tant ils étaient nombreux, je ne devais en revanche pas négliger l'importance de cet Espoir que le héros à la cape rouge représentait pour une partie de l'humanité. « Loïs...» je pouvais sentir son pouls s'accélérer à mesure que la discussion durait, tout comme sa respiration, signe qu'elle ressentait de plus en plus de difficultés à conserver son calme. Mes lèvres s'étirèrent lentement en un petit sourire amusé tandis que je la voyais se lever du canapé et commencer à faire les cents pas dans notre salon dans le but de se calmer, une réaction qui ne m'étonnait pas tant que cela, Loïs était du genre passionnée et ce n'était pas la première fois que je la voyais s'emporter aussi rapidement. En repensant à certaines situations au cours desquelles elle n'avait pas réussi à rester maître de ses nerfs - et Dieu seul sait qu'elles furent nombreuses en deux ans de vie commune - je me félicitais à chaque fois de ne pas être la raison pour laquelle elle se mettait en colère car dans ces cas-là, mieux vaut être loin. Heureusement pour moi, le jour où elle aurait réellement quelque chose à me reprocher, il me suffirait de m'envoler à une vitesse supersonique à l'autre bout du monde le temps qu'elle se calme. Bien que, tel que je la connaissais, je n'étais pas totalement sûr que cela suffirait à ne pas subir ses foudres. Elle vint finalement se rasseoir à côté de moi et posa sa main sur mon torse, tout en me regardant avec une infinie tendresse. « Tu as raison.» Tous les doutes ne s'étaient pas évanouis, il faudrait sans doute un peu de temps avant que le moral soit à nouveau au beau fixe, mais à cet instant je me sentais bien aux côtés de Loïs. Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes, en guise de remerciement.

« Alors, où te conduira ta prochaine enquête, mademoiselle Lane?» lui demandai-je, avant tout pour changer de sujet mais également parce que j'étais curieux de savoir où est-ce que tous ces documents qui étaient éparpillés un peu partout dans notre salon allait la mener. Sur l'un d'eux je repérai le nom de Batman, je fronçai les sourcils, l'évocation du pseudo qu'employait cette chauve-souris ne m'inspirait rien de bon. « Batman? Tu sais pourtant ce que Perry en pense. Le duel qui oppose Clark Kent et Batman n'intéressera personne selon lui, je doute qu'il te laisse enquêter sur lui à ton tour. » Le chevalier noir était l'un des nombreux autres sujets qui occupait mon esprit en ce moment, je constatais que c'était visiblement le cas pour elle aussi. Était-ce ma faute ? Je lui avais en effet montré quelques photos issues des recherches que j'avais effectuées sur le chevalier noir, montrant que ce dernier était loin d'être un enfant de cœur, c'était même tout le contraire. Sa violence n'avait d'égal que sa cruauté et je n'aimais pas l'idée de le savoir en liberté, et encore moins celle que des gens puissent l'aduler pour ce genre d'acte abominable. Une confrontation avec ce Batman me semblait d'ailleurs inévitable.

« Qu'est-ce que tu cherches ?»

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peu importe les embûches, rien ne te détournera de ce que tu es vraiment

Je m’étais levée, contournant le canapé, pour me placer derrière celui-ci. Légèrement penchée vers l’avant, mes mains se posèrent soigneusement sur le buste de Clark. Mes lèvres déposèrent un léger baiser tendre sur sa tempe droite. « Te souviens-tu de notre deuxième rencontre ? A la ferme ? Dans cet endroit où cette journaliste attendait patiemment, le dos tourné, de cet homme qui lui avait sauvé la vie ? » Un fin sourire s’étira sur mes lèvres en y repensant. Ce moment faisait partie de tout un tas d’instants privilégiés que je ne pourrais jamais retirer de mes pensées. « Elle disait que le seul moyen où tu devrais cesser d’aider les autres serait de disparaître pour de bon. » Mon étreinte se desserrait et je contournais à nouveau le canapé pour me retrouver en face de lui, accroupie, une main posée sur l’un de ses genoux. « Ce que tu veux est simple : tu veux sauver. Tu es né pour ça. Alors, tu sais ce que tu feras ? Tu continueras de faire ce dont pourquoi tu es né. Tu le fais à merveille, chéri. Et l’intrépide Loïs Lana abattra tous ceux qui oseront se mettre en travers de ta route. C’est ce qu’on appelle une équipe de choc, non ? » Un sourire plus qu’amusé sur les lèvres, je tapotais gentiment son genou. Abattre n’était pas une vérité. Je suis née pour enquêter, fouiner, apporter la vérité à tous les lecteurs de journaux, à tous ces citoyens qui méritent de connaître ce qui se passe réellement au sein de leur pays. J’étais douée pour cela, autant que Smallville était doué en sauvant de nombreuses vies.

Installée à ses côtés à présent, je le regardais avec un sourire après avoir échangé un délicat baiser. La conversation avait pris un tout autre sens et je devais bien m’avouer que revenir sur le sujet Batman ne m’enchantait pas tellement. Plus j’avançais dans mon enquête, et plus je détestais les autorités de Gotham. Il était clairement évident que la violence que la Chauve-Souris emploie est dangereuse, brutale. J’avais laissé un silence s’installer pour ne pas répondre à sa première question, car je savais qu’il finirait par voir le nom de Batman. D’ailleurs, mes mains s’activèrent pour regrouper les papiers afin de les classer et de les ranger.

« Là, il ne s’agit aucunement du combat Clark Kent et Batman, Smallville. Je suis une journaliste. Je me dois d’enquêter sur des affaires étranges et qu’importe ce que pense Perry, Batman doit être suivi. »

Malheureusement, Perry White avait déjà eu, à de nombreuses occasions, devoir supportés mon tempérament un peu fiévreux. A toujours me lancer dans la gueule du loup qu’importent ses dires. Cette fois-ci, si je devais aller voir mon rédacteur-en-chef, je lui dirais simplement la vérité. Batman est un homme qui adore user de brutalité pour stopper des criminels et il n’y a jamais eu d’enquête à ce propos, ni même une visite au tribunal. Gotham City cautionnait-elle de tels actes de cruauté ? Néanmoins, je ne m’acharnais pas trop là-dessus. Métropolis m’importait plus que Gotham, c’était certain.

« Ne t’en fais pas. Je ne vais pas passer tous mes temps libres à enquêter sur Batman. Mon affaire principale reste Superman. » Prononçais-je en lui adressant un clin d’œil. « Ce que je cherche… ? » Je me réinstallais lourdement sur le canapé après avoir rangé quelques documents dans un dossier. Le regard dans le vide, je me mordillais quelque peu ma lèvre inférieure, anxieuse. « Penses-tu que Batman manipule les habitants de Gotham ? Au point de taire tous ces actes de violence ? Parce qu’il doit bien y avoir une raison pour qu’il ne soit pas encore attaqué par la justice. » A côté de cela, je devais bien admettre – et je le garderais pour moi -, qu’il s’agissait un peu d’un acte de vengeance. Vengeance car Superman a dû se montrer devant un tribunal pour répondre des actes commis et engendrés suite à son combat contre Zod, alors que le Batman n’avait jamais rien eu de tout cela. Cela m’agaçait et me motivait encore plus pour le traquer. Néanmoins, je restais lucide. Cela prendrait tout le temps qu’il faudra, mais le Chevalier Noir finira bien par répondre de son comportement. Du moins, je l’espérais.

Clark & Loïs
Does it make sense ?

« Je me souviens.» je me rappelais effectivement de ce moment qu'elle venait d'évoquer comme si c'était hier. C'était la première fois que nos routes se recroisaient depuis la fois où je l'avais sauvé de l'attaque d'une machine kryptonienne chargée de protéger le vaisseau dans lequel elle s'était introduite sans y être invitée. J'étais content de la revoir, même si à l'époque je n'étais pas certain qu'elle ne représentait pas une menace pour le secret que je m'évertuais à protéger depuis tant d'années, Loïs dégageait quelque chose de spécial, quelque chose qui m'avait incité à lui faire confiance. Et aujourd'hui, nous en étions là.

Elle avait réussi, en une conversation à peine, à me redonner un peu de cette confiance en moi qui me manquait cruellement ces temps-ci. Un exploit dont seule la célèbre Lois Lane pourrait se vanter, c'était sûr. Elle était la seule à me connaitre entièrement, la seule à pouvoir me comprendre et savoir comment faire pour s'en sortir avec l'être profondément complexe que j'étais. Oui, si mon identité la plus connue était Superman, j'étais également Clark Kent, mais aussi Kal-El. Trois personnalités que l'on pouvait clairement distinguer en moi et parmi lesquelles j'avais parfois tendance à me perdre moi même. Mais elle était là, un peu comme un repère auquel je pouvais me raccrocher pour ne pas sombrer dans la folie, je me sentais vraiment bien avec elle.

« Une équipe de choc, le mot est encore trop faible, mademoiselle Lane.» si le ton que nous employions à cet instant était léger, mon regard s'assombrit quelque peu lorsque le sujet du chevalier noir de Gotham fut abordé. Certes, c'est moi qui en avais parlé le premier, mais le fait est que Loïs enquêtait sur ce fameux Batman et que même si cela n'avait rien d'étonnant, je savais pertinemment que la passion qui l'animait lors de ses investigations la menait souvent dans des situations assez dangereuses pour elle. Après les deux années passées en sa compagnie, j'avais eu l'occasion de me rendre compte que son travail faisait réellement partie d'elle, Loïs Lane ne pouvait être dissociée de son statut de journaliste et même si c'était quelque chose que j'admirais chez elle, cela avait également le don de me faire peur.

Et oui, comme elle l'avait souligné il y a de cela quelques minutes, je ne pouvais pas me permettre de lui demander de rester à l'écart, tout simplement parce qu'elle ne le pouvait pas. Elle était née comme ça, née pour courir sans jamais s'arrêter après la vérité peu importe les embuches qui parsemaient son chemin. Mais je redoutais le jour où même la protection du presque-invincible Superman ne suffirait pas, le jour où cette recherche incessante finirait par avoir raison d'elle. Je levai les yeux vers elle, me rappelant soudainement ce que ma mère m'avait dit à ce sujet lorsque je lui en avais parlé. Elle m'avait dit, dans son habituelle sagesse, que les humains naissaient et mouraient, que c'était inévitable et que même moi je n'y pouvais rien. Elle n'avait pas tort. J'étais peut-être un petit peu trop protecteur avec les personnes auxquelles je tenais, un défaut dont j'étais conscient, mais cela ne m'empêcherait pas de la mettre à l'écart du danger autant que possible. L'affaire Batman était une chose dont je devais m'occuper, seul.

« Je pense que Gotham va mal et que certaines personnes voient ces actes de violence comme quelque chose de nécessaire. La fin justifie les moyens, comme on dit. »

Gotham, cette ville était surtout connue pour son taux de criminalité, à tel point que les moins courageux s'arrangeaient en général pour ne pas passer par là. De là où nous nous trouvions, nous ne pouvions qu'imaginer le mal qui rongeait cette ville et ses pauvres habitants, mais de mon point de vue cela ne justifiait pas qu'un homme s'élève pour devenir ce qui m'apparaissait comme un régime de terreur ambulant.

« La violence ne fait qu'engendrer plus de violence... Il faut que ça s'arrête, maintenant. »

BY .SOULMATES

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