La pluie tombe et puis tombe, puis encore tombe. D'où viennent toute cette eau qui tombe du ciel ? Est-ce là le ciel qui pleure ? Moi aussi quand je pleure, je verse de petites gouttes d'eau. Mais alors, pourquoi le ciel pleure-t-il autant de goutte ?

La pluie s'abat de pleins fouets sur le sol de Starling City, faisant disparaître le sang qui marque le visage de cette jeune femme aux yeux bleutés. Elle est là, à genoux sur ce sol humide, portant une simple tenue qui pourtant semblait aussi ensanglanté que sa porteuse. Les cadavres autour d'elle illustrent ici, l'horreur à laquelle a été témoins ce lieu. Et la jeune femme a fini par ne plus prêter attention aux cadavres, elle sait que ceux-ci ne se relèveront pas, ils ne se relèvent jamais. La sensation de la pluie est agréable, chacune de leur goutte se fracassant contre sa peau lui procure un bouleversement dans sa sensibilité, ses sensations. Elle est étrangement calme et remarque, malgré toute cette eau qui tombe et encore tombe, l'air semble moins lourd, plus frais, plus neuve. Les odeurs sont aussi plus rares et c'est les yeux levés vers ce ciel sombre qu'Alma prête attention à ce genre de détail. Ignorant que non-loin, lui faisait face les conséquences des actes involontaires. Et les conséquences portaient un nom, Black Canary. Mais pour comprendre un peu cette situation, il faut remonter quelques heures en arrière. Des criminels avaient choisi Starling City pour commettre un lamentable braquage de banque qui, en plus, a mal tourné. Plus qu'un vole méthodiquement mal effectué, ce fut un véritable fiasco. Des fusillades inutiles qui engendrèrent une course poursuite qui, ceci, aurait pu être évité. Le ciel est à ce moment-là déjà bien nuageux, on remarque quelques flashs qui illuminent les cieux, puis survient à la suite le grondement du tonnerre. Le vent s'élève, mais toujours pas de goutte de plus à l'horizon. Dans un hangar abandonné où seul silence prend refuge, une voix dans les ténèbres met fin à ce règne sans chant. Une voix qui se veut douce et mélodieuse, chantant pourtant des paroles à glacer le sang. C'est alors que le véhicule des voleurs arrive dans le hangar, manquant de foncer dans un pilier.

« Dans l'ombre, elle observe elle qui n'a pas de sommeil. Dans la pénombre, elle chante le malheur des autres. et Debout, elle danse sur les os de fer et les âcres bouteilles. Voilà qu'ici viennent les sombres corbeaux dévorant ce bonheur qui est nôtre. Ce soir encore, à l'arrivée des embruns. Le monstre aux yeux jaunes, mangera à nouveau à sa faim. » Le véhicule s'arrête juste devant la silhouette retournée d'une jeune femme, les phares éclairant son dos. Les hommes ne se doutaient pas de trouver quelqu'un ici, c'était après tout l'une des planques qu'ils avaient choisi dans le cas ou leur coup tournerait mal. L'un des hommes sort armé de son fusil, menaçant la jeune femme en question qui ne daigna pas répondre, se contentant de rester immobile, toujours le dos tourné dans leur direction. L'un après l'autre, ils sortirent de leur véhicule, tandis que le premier à avoir interpeller la jeune femme, se décida d'avancer vers celle-ci. « Hey ! Les gars, c'est une gonzesse... » Annonça-t-il après avoir pu constater son profil sans toutefois apercevoir son visage, caché par l'ombre créée par les phares du véhicule dans son dos. Prenant un air assuré, il continue de s'approcher jusqu'à poser le canon de son fusil sur la tête de la désirée. Son attention se porte immédiatement sur la poupée qu'elle tient, celle à qui il manque un bras et une jambe, ainsi que quelques cheveux sur le crâne en plastique. Ce fut néanmoins la dernière erreur de cet homme, celui d'avoir manqué d'attention ne serait-ce qu'un instant. De nouveau quelques coups de feux illuminent le sombre hangar, mais bien vite ils s'arrêtent. Le manque de munitions, épuisées durant les fusillades précédentes, ainsi que la mort frappant sans même s'arrêter. Lorsque l'idée de fuir leur vient enfin, il est déjà bien trop tard. Et peut-être aurait-il largement préféré avoir à faire, à la justicière qui venait certainement les remettre à leur place...

Malheureusement, elle aussi, assiste à la scène sans pouvoir y faire quoi que ce soit, le monstre aux yeux jaunes ayant déjà terminé son macabre dîner. La pluie tombe comme si le ciel lui-même déplorait cette terrible scène, ou cette innocence souillée par le sang. De ses yeux bleutés, elle observe la pluie frappante, traversant le toit ouvert du Hangar. Puis, son regard se pose enfin sur Black Canary, ignorant qu'il y a à peine quelques minutes, elle tentait de lui arracher la jugulaire avec ses dents. Non, ce qu'elle voit c'est une femme et pour elle, les gens sont des êtres dangereux. Que doit-elle faire, si ce n'est que prendre la fuite ? Voilà un nouveau tourment dans l'esprit de la jeune femme...