Le quotidien d’une officière varie selon le degré de criminalité et selon l’humeur de son supérieur à lui assigner des tâches plutôt administratives ou plutôt tourné sur le terrain. Dès mon arrivée au centre de police de Central City, je désirais atteindre un seul et unique but : me mesurer face à un méta humain, d’en découdre avec lui et le mettre hors d’état de nuire. Ce n’était pas un rêve, mais c’était comme si je voulais démontrer que je n’étais pas qu’un simple agent de police. Un agent qui poursuit, arrête, interroge, condamne des individus pour les crimes commis. Ou encore un agent qui accordait du temps aux victimes, à leurs familles pour les conseiller, les aider et leur assurer que tout sera mis en œuvre pour que le coupable soit arrêté. J’aimais plusieurs aspects de mon travail et je ne changerais cela pour rien au monde, mais je devais bien reconnaître que je me sentais différente lorsque je travaillais avec Barry. Cette légèreté qui s’émanait de lui, cette simplicité s’alliant avec cette bonne humeur… Je voyais l’essence de ma vie différente à ses côtés, comme si tout était simple avec lui. Avoir passé cette soirée avec lui à chasser un homme qui était, en réalité, un méta humain avait été très enrichissante. Et autant dire que pour un analyste scientifique tel que lui, il se débrouillait assez bien sur le terrain ! Il m’avait montré qu’il pouvait devenir un tout autre homme en de telles circonstances. Peut-être que le détective West avait désiré échanger sa place avec Barry afin que nous puissions mieux nous connaître dans une ambiance différente à celle du laboratoire… En tout cas, aujourd’hui, la vie reprenait et ce fut dans les bureaux de l’étage principal que l’action reprit de mille feux !

De mille feux, car des civils créaient l’ambiance générale à l’accueil du poste de police en se plaignant notamment de la qualité de leur prise en charge par quelques-uns de mes collègues. Ou encore d’autres qui ressentaient le besoin de déverser une rage, une colère quelconque auprès d’un membre des forces de l’ordre, car cela le réconfortait du bien que ce dernier lui ferait en le retenant et en le calmant surtout ! Il y avait des journées où le calme régnait, et d’autres où l’animosité faisait partie intégrante des lieux. Chaque poste de police connaissait ça et cela me confortait dans l’idée que ça fait du bien de sentir qu’on existait ! Et dans un sens, cela montrait que le monde continuait toujours de tourner, de vivre la vie qu’il doit mener. La vie cachait bien encore des mystères… Et celui de l’explosion de la machine à particules ne cessait de nourrir mon esprit et cette soif d’être, à nouveau, en contact avec un méta humain ! L’aspect scientifique en était la cause : il s’agissait là d’un phénomène extraordinaire ! Je m’excusais pour lui, mais même Superman ne pouvait pas l’égaliser !

Cependant, une présence venait de titiller ma curiosité et elle ne passait pas inaperçu. En effet, Oliver Queen, l’ancien PDG de l’entreprise portant son nez, avait fait son entrée au CCPD. Une entrée qui n’avait pas fait mouche auprès de plusieurs jeunes femmes. J’avais eu un sourire amusé d’ailleurs. Certes, il était un homme charmant, séduisant, en apparence, mais ce n’était aucunement cela qui m’attirait chez lui. Il s’agissait plus de la raison de sa visite. Loin de moi l’envie de m’immiscer dans la vie privée de Barry, mais j’admettais que ma curiosité fut totalement soulagée et sautillait joyeusement à l’intérieur de mon corps lorsque le jeune homme s’avança vers moi afin de me demander où se trouvait Barry. D’un sourire, je gardais le dossier d’une affaire contre ma poitrine et mon regard se posa sur lui.

« Bonjour. Je suis désolée, mais il est actuellement indisponible. Dois-je lui adresser un message ? »

Un début tout en simplicité, politesse et amabilité. Mais, je désirais encore un peu plus. Ainsi, d’un coup d’œil discret, je le guidais un peu plus loin afin de regagner ce bureau qui m’était consacré. Un bureau que je ne côtoyais plus tellement désormais. D’un signe de main invitant monsieur Queen à s’installer sur la chaise située en face de mon bureau, je reposais le dossier dans un tiroir avant de me tourner vers lui.

« Barry reste étonnant, surprenant… Etes-vous l’un de ses amis ?  »

Je contournais le bureau pour m’installer sur mon siège, apportant un regard intéressé à Oliver. Un regard qui descendit sur le sac qu’il tenait à la main.

« Vous comptiez dîner ensemble, il vous a demandé de venir jusqu’ici pour se faire et malheureusement… il est absent… Vous connaissez Barry, il finira bien par arriver. »

Finissais-je d’ajouter en souriant amusé en pensant à lui. Oui, Barry était surprenant et ça commençait à me plaire, je dois dire...

La présence d’Oliver Queen avait suscité des chuchotements, des murmures, des regards tantôt surpris, tantôt souriants, tantôt séduisants ! Quelques femmes usaient de leur charme naturel afin qu’il puisse leur accorder une attention particulière. Quant à moi, je me questionnais surtout sur les raisons de sa visite au Central City Police. Starling City ne se situait à côté de la porte et il devait avoir une raison bien propre pour venir à Central City. Cette raison fut Barry Allen. Il le cherchait pour une affaire qu’il semblait qualifier de personnelle. Un sourire guetta le coin de mes lèvres alors que je le guidais vers mon bureau afin de nous y installer. Barry était absent aujourd’hui et j’ai pris l’habitude de ne pas demander ce qu’il faisait en dehors de ses heures de travail au centre de police. Chacun avait sa vie privée, et je n’étais pas aussi proche de lui pour me permettre de le questionner sur toutes ces absences perpétuelles. Pas régulièrement, de temps en temps, j’admettais avoir une part d’inquiétude pour lui. Autant avais-je pris l’habitude de ses retards que lorsqu’ils deviennent un peu trop longs, j’avais cette petite voix en moi qui espérait que rien ne lui serait arrivé. Après tout, c’est un analyste scientifique et il n’avait aucun moyen de se défendre si on venait à l’attaquer ! Enfin… Il avait ses poings et je me réconfortais en pensant à ceci : « Qui pourrait bien s’en prendre à Barry Allen ? » Et sincèrement, je n’ai trouvé aucune réponse… Si ce n’est des jaloux qui rêveraient d’être à sa place. Mais ça… C’était une autre paire de manche.

« C’est exact. Je suis arrivée il y a quelques mois à présent. »

Quelques mois et j’avais l’impression que j’avais toujours appartenu à cette ville. Je suis originaire de Keystone City. C’est là où toute ma vie se situait. Là, où j’ai laissé ma famille pour le biais de Central City afin d’y travailler en rejoignant les forces de l’ordre de la ville. Une décision que je n’avais jamais regretté dès lors où j’avais posé mes bagages, dès lors où j’ai rencontré le Capitaine, le Détective West et Barry. Toute l’atmosphère régnant dans les locaux du centre de police vous donnait envie d’y rester. Et j’admettais qu’après plusieurs semaines de service, je fais tout pour rejoindre l’équipe spéciale des méta-humains !

« Et je manque à tous mes devoirs… Je m’appelle Patty. Patty Spivot. Enchantée de faire votre connaissance, monsieur Queen. »

La politesse restait une des qualités principales qu’il ne fallait pas mettre en suspens et je n’allais pas manquer ce devoir naturel. Mon regard quittait le jeune homme pour se poser sur le sac reposant le délice préféré de mon partenaire. Un sourire quelque peu désolé s’accompagnant d’un léger signe de tête s’offrit à mon interlocuteur. Malheureusement, je ne voyais que cette solution de décliner sa proposition. Cependant, l’odeur qui s’en dégageait était… alléchant. Voilà que ma lèvre inférieure s’est vue être quelque peu mordillée à son intérieur, signe que l’hésitation était présente.

« Je me vois mal refuser une offre de votre part, je veux bien me sacrifier. »

Avais-je donc prononcé en lâchant un petit sourire amusé. Mon regard se tournait sur l’horloge principale située sur ce mur entre les deux ascenseurs. Je pouvais bien m’accorder ce petit plaisir après tout, personne ne me jetterait la pierre. Je relevais mes yeux sur Oliver.

« Je ne veux pas être trop curieuse, mais cette affaire est si personnelle que seul Barry peut vous être d’une bonne aide ? »

Mon envie d’aider restait partie intégrante de ma personnalité et je m’en voudrais de le laisser repartir sans avoir essayé de l’aider dans le problème qu’il avait ou que sais-je encore. A défaut que ce soit avec Barry, je pouvais peut-être lui être d’une utilité quelconque.

« Veuillez excuser mon honnêteté, mais votre présence suscite beaucoup de questionnements auprès de mes collègues et à moi aussi… Donc, si je peux vous être d’une quelconque utilité, n’hésitez pas. Je ferai mon possible pour vous aider. »