Kiss me hard before you go… Summertime sadness

Oliver & Felicity, le 11 septembre

Après la catastrophe qu’avait été le repas avec Oliver, j’avais trainé une bonne heure dehors, à essayer de me vider la tête en vain. Je n’arrêtais pas de revoir en boucle la scène, me demandant à quel moment tout cela avait mal tourné. Car cela avait vraiment mal tourné. Et je m’étais aperçue que si le justicier avait ma confiance, elle n’était plus aussi entière qu’avant. Il m’avait bien trop souvent repoussé pour mieux me redonner de l’espoir, avant de me le reprendre tout aussi rapidement. J’avais peur, vraiment peur qu’une nouvelle fois, il puisse me briser le cœur comme seul lui pouvait le faire. Et… Il était donc temps pour nous d’avancer et de passer à autre chose. Comment imaginer que je puisse un jour, par je ne sais quel miracle, avoir une relation saine avec lui alors que je ne lui faisais pas confiance de ce côté-là ?

Avant de retourner au Verdant, j’avais acheté deux énormes pots de glace menthe choco. J’avais besoin de me vider la tête et je ne connaissais rien de mieux que de bosser toute la nuit sur le programme que j’essayais de créer. Heureusement que je ne bossais pas le lendemain à Queen Consolidated. J’aurais surement eu la tête d’un vrai zombi si j’avais dû m’y rendre. Finalement les jours de congés avaient du bon.  Et avant de me lancer dans me boulot corps et âme, j’avais recontacté Clayton avec qui j’avais déjà eu quelques rencarts les semaines précédents. Je lui avais proposé qu’on se voit de nouveau. Un de perdu dix de retrouvés nan ? Il n’était pas Oliver, c’était indéniable, mais il fallait bien commencer quelque part non ? J’aimais l’héritier oui, cela ne faisait aucun doute. Seulement, nous avions loupé le coche. Et… Je ne supporterais pas perdre son amitié ni même être tenue loin de sa vie parce qu’entre nous, ça avait foiré. Tout était contre nous. Et même moi je n’y croyais plus. Tant d’années à espérer, cachées.

Je chassais ses pensées de ma tête. Mes lunettes de nouveau sur le nez, je m’étais donc goinfrée tout en tapant un nombre incalculable de lignes de codes. Je ne m’étais pas rendue compte que les heures avaient aussi rapidement filées… Ni même quand est-ce que j’ai finis par m’endormir sur le bureau, les écrans encore allumés, et mes mains encore posées sur le clavier. Je m’étais, pour ainsi dire, complètement usée à la tâche.

Je fus réveillée bien des heures plus tard, par le réveil de mon foutu téléphone, que j’avais oublié de couper. Il n’y avait rien de mieux pour se réveiller et se mettre en action que la mélodie de la marche de l’empereur de Star Wars. Encore endormie, je cherchais mon cellulaire pour l’éteindre, non sans râler. Ne trouvant pas ma table de chevet, j’ouvrais un œil, puis le second bien plus rapidement. Je n’étais pas chez moi. Mais alors, qu’est-ce que je faisais allongée dans un lit et une couverture au-dessus de moi. Je me relevais  et il me fallut quelques secondes de panique avant de me souvenir que je n’étais pas rentrée et que j’avais travaillé au Verdant toute la nuit. Je l’avoue le fait qu’Oliver soit non loin et réveillée m’aida à resituer un peu. Mon téléphone sonnant toujours, je m’en saisissais tant bien que mal pour étreindre ce fichu réveil. Tu aurais dû me réveiller… soufflais-je au justicier avant de relever la tête vers lui. Je ne le voyais pas aussi bien que je l’espérais, n’ayant pas mes lunettes sur le nez. Je me baissais de nouveau pour les trouver, tapotant le sol à leur recherche. Cela me permettait d’essayer de rassembler mes esprits, mais au réveil je n’étais pas la plus alerte qui soit.

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

Encore endormie ou non, le fait qu’Oliver ne me réponde pas ne m’avait pas échappé. Il n’avait même pas esquissé le moindre mouvement. Nous en étions donc arrivés à ce stade-là ? Je récupérais mes lunettes et les ajusta sur mon nez, en me relevant. Je pris mon téléphone et le fourra dans ma poche. Je détachais mes cheveux, faisant glisser l’élastique et mettre à mon poignet. Puisqu’il n’avait pas vraiment envie de me voir là, je ne comptais pas m’attarder. J’avais, de toute manière, besoin d’une bonne douche, et d’un bon café. Et puis il n’était pas question de faire ma séance d’abdos hebdomadaires ici sous ses yeux. J’avais déjà bien du mal à dépasser la série de dix, pas question qu’Oliver le sache. On peut dire que, de ce côté-là, il n’avait rien à envier à personne. Mon sac étant resté à côté du clavier, je me glissais vers lui pour le récupérer sans ajouter le moindre mot. S’il ne voulait pas me parler, je n’allais pas lui imposer ma conversation. Je jetais au passage un coup d’œil à l’écran qu’il regardait avec tant d’insistance. Cela me jouerait un jour des tours. J’étais bien trop curieuse. Je n’étais sans doute pas la plus réactive qui soit, mais je savais tout de même retracer un IP d’ordinateur à partir d’un mail, chose qu’Oliver semblait essayer en vain.

Je poussais un soupir, et m’asseyais sur la chaise juste à côté. Je récupérais le clavier et pris le contrôle de l’écran. Je me mis à pianoter – moins rapidement qu’à mon habitude, mais bon on est le matin et j’ai toujours pas eu mon café donc on me pardonnera – et soupirer lorsque je me trompais avant de me corriger. Ouais, je n’étais pas vraiment du genre matinal. Il me fallut cinq minutes, cinq longues minutes pour exécuter la commande de recherche d’ip, contre deux maximum en temps normal. Sans un mot, je laissais la recherche se lancer et me quittais le siège, laissant le clavier sur le bureau. S’il avait vraiment de moi, il finira bien par laisser sa colère et sa fierté de côté pour m’appeler. Ou Diggle le ferait. L’un ou l’autre. Je n’avais pas regardé la teneur de l’email, le gardant masqué sur le bas de l’écran. Oliver était libre ou non de m’en parler et vu la situation, il ne le ferait surement pas.

Je baillais avant de m’étirer un peu. Je récupérais mon sac et pris la direction de l’escalier. J’avais vraiment besoin de caféine. Surtout si le justicier décidait de me faire la tête injustement. Ce n’était pas lui qui avait le droit d’être fâché, mais moi. C’était à moi qu’il avait fait du mal et non le contraire. Tout était de sa faute et uniquement de la sienne. Ou du moins à mes yeux. D’ailleurs cela me faisait penser qu’il était temps que je prenne un peu l’air. Pourquoi pas aller voir Barry à Central City ? Ou alors Donna à Las Vegas ? Ouais, elle en serait ravie et pour une fois ce ne serait pas elle qui ferait l’aller-retour. J’envoyais un rapide SMS à Diggle pour l’avertir et le charger de jouer le messager auprès d’Oliver.

06h35 : Je vais aller voir Donna quelques jours. Je te laisse prévenir tout le monde. Embrase Lyla et Sarah pour moi. Je lui ramènerais un petit souvenir (:

Si Arrow ne voulait pas me parler je ne lui courrais pas après. Je rangeais mon téléphone et monta les marches, bien décidé à aller acheter au plus tôt un gobelet fumant de café.

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

Oliver on peut savoir ce que tu fais au juste ? C’est pas parce que tu refuses de me parler que tu dois partir tout seul en mission. M’énervais-je contre l’oreillette du Verdant. En partant j’avais oublié de regarder l’avancée du programme sur lequel j’avais travaillé une bonne partie de la nuit Je m’en étais aperçue après avoir bu un gobelet de café. J’étais revenue sur mes pas et avait trouvé le local vide. Le justicier n’était plus là, tout comme son costume et son arc. Il ne m’avait pas fallu bien longtemps pour comprendre. Je m’étais ruée vers l’ordinateur et avais trouvé la piste qu’il voulait remonter et l’adresse où il avait décidé de se rendre. Seul. Sans soutien. Sans personne pour couvrir ses arrières. S’il avait été en face de moi, je lui aurais mis ma main dans le visage. Nous avions pourtant passés cette étape depuis bien longtemps. Il ne pouvait pas se débrouiller seul. Il ne devait pas se débrouiller seul.  N’essayes pas de me couper, ou de garder le silence sinon j’appelle la cavalerie à la rescousse. Toute la cavalerie. Je suis à deux doigts déjà le faire alors ne me tente pas plus. Ma patience à des limites. Pourquoi crois-tu que je n’arrive jamais à rien quand tu t’entraines au Verdant ? Et voilà, j’avais recommencé à trop parler. Quand j’étais stressée, je ne me contrôlais plus. Et là, je m’en faisais pour Oliver. Comment ne pourrais-je ne pas le faire ? Il était parti seul. Si je n’étais pas revenue… S’il lui était arrivé quelque chose… Je ne me le serais jamais pardonnée. Je vais appeler Diggle pour qu’il vienne me remplacer. Je vais m’en aller Oliver. Tu n’auras plus à cacher tes sorties, pour ne pas que je sois derrière un écran à t’aider vu que cela te pose visiblement problème. J’étais vexée, déçue, triste, en colère.  Tu n’es qu’un idiot Oliver Queen. Dis-je tout haut sans m’en rendre compte, en pistant son téléphone pour suivre son itinéraire. J’étais déçue. Oui vraiment déçue. Il avait laissé une pacotille se mettre entre nous, par fierté, et par égo. Il prenait des risques inconsidérables et tout cela pour quoi ? Parce que hier soir cela s’était mal passé entre nous ? Il mettait de côté toute cette confiance que j’étais censée lui inspirée parce que j’avais refusé de jouer le jeu hier soir et de me laisser embarquer dans quelque chose qui allait finir par me blesser ? D’ailleurs, j’en avais à présent la preuve. J’avais pris la bonne décision. Parce que même dans le cas où il avait été sincère hier, où il avait vraiment désiré que nous sortions ensembles, au moindre souci, il se serait détourné de moi, et j’en aurais encore plus souffert qu’actuellement.

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

J’avais fait les cents pas jusqu’à ce qu’Oliver revienne au Verdant, incapable de me calmer. Quand il était arrivé, j’avais dû me faire violence pour ne pas lui sauter à la gorge. Il n’était qu’un imbécile, un crétin fini même. Il avait pris un risque inutile alors qu’il n’arrêtait pas de nous dire de faire attention à nos arrières. Il avait peut-être rien trouvé, mais cela aurait pu tout aussi bien être un piège, dans lequel il serait tombé. Il aurait pu être blessé, ou pire, tué. Il n’avait peut-être pas peur de mourir, mais c’était là l’une de mes plus grandes craintes. A chaque fois qu’il sortait j’avais peur pour lui, alors même que nous le couvrions. Alors s’il sortait sans en avertir personne.

Je gardais le silence, contenant toute ma frustration et ma colère. Il n’avait pas l’air dans son assiette, et cela me fit, bien entendu, un pincement au cœur. Je n’aimais pas le voir dans cet état. Et je détestais lorsqu’il me mettait dans une telle fureur, comme lui seul pouvait le faire. Ne rien dire était assez difficile, mais avant de déverser toute ma colère, j’attendais de voir s’il allait, ne serait-ce, que m’expliquer pourquoi il était parti ainsi, sans même nous avertir. Je fus soulagée qu’il daigne enfin parler, me parler. Il n’avait pas besoin de le dire pour que je sache que, ce qu’il était en train de me révéler, il ne l’avait fait avec personne, pas même à Diggle. Je m’approchais de lui et posais une main sur sa joue, relevant son regard vers le mien.  Si on doit de nouveau faire face à une menace nous ferons ce qu’on a toujours fait : nous la combattrons. Ensembles. Ce n’est pas la première fois que Starling est menacée de destruction. Et je leur souhaite bien du courage pour arriver à bout de nous. Plusieurs hommes ont essayé et nous avons toujours gagné au bout du compte. Peut-être pas sans mal, mais nous sommes toujours arrivés à y faire face. Lui dis-je doucement et avec détermination. La personne qui était capable de venir à bout de notre équipe n’existait pas et n’existerait d’ailleurs jamais.

Je m’écartais pour aller examiner de plus près le mail. Je le connectais à l’une de mes tablettes, sur laquelle j’exécutais tout de suite un nouveau programme. Je la rangeais ensuite dans une pochette de protection afin de pouvoir la transporter.  Mais n’oublie pas que tu ne peux pas sauver la ville à toi tout seul Oliver. Ce n’est pas TA ville, c’est la NOTRE. Ne nous tiens plus jamais à l’écart. Quand à ce mail, s’il y a quelque chose à trouver, je le trouverais. Je vous tiendrais au courant dès qu’il y a du nouveau. Mais Oliver… Si tu refais ce genre de chose, sortir sans en avertir personne, notre collaboration et notre amitié seront terminées J’étais sérieuse, et sincère. Si j’avais été séduite par son côté justicier masqué, ce n’était pas de ce dernier dont j’étais tombée amoureuse, mais de l’homme derrière le masque. Et je refusais de le voir se faire tuer parce qu’il aurait décidé de jouer en solo. Je posais la tablette à côté de mon sac à main pour ne pas l’oublier en partant. Je m’avançais de nouveau vers lui, et ajouta avec douceur Ce n’est pas Arrow qui est important à nos yeux, mais Oliver Queen. Alors… Promets-moi que tu n’agiras plus aussi stupidement comme tu viens de le faire.

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

Je n’aimais pas entendre des mots aussi défaitistes sortirent de la bouche du justicier. Cela ne lui ressemblait pas. S’il perdait espoir tout de suite, nous n’y arriverions pas. Oliver était le zéro de notre code binaire, et nous tous étions le un. Sans lui, plus rien n’avait de sens, et rien ne pouvait aboutir. Nous étions une équipe oui, mais une équipe autour de lui. Il était notre pivot, celui qui nous avait tours réuni et fait de nous des défenseurs de Starling City, de petits héros derrière le justicier à la capuche verte. J’essayais de rassurer Oliver, mais il ne le désirait pas vraiment. Pourquoi n’en avait-il alors parlé s’il avait déjà décidé qu’il ne m’écouterait pas ? Il m’en voulait, et n’arrivait pas à mettre cela de côté. Pourtant de nous deux, il était celui qui était le plus maitre de lui-même. Je laissais mes propres sentiments de côté pour le soutenir, comme je l’avais d’ailleurs toujours fait à bien y réfléchir. Que te dit exactement ton instinct ? En quoi cette menace est-elle différente ? Nous sommes prêts Oliver. Et si cela ne suffit pas, on trouvera la force pour y arriver. On l’a toujours fait. On n’abandonnera jamais. On ne t’abandonnera jamais. Je ne t’abandonnerais jamais Ollie. Je poussais un soupir, avant de revenir vers lui, même s’il ne voulait pas de moi. Je ne le laisserais pas tomber. Je ne le ferais jamais. S’il n’était pas capable de se battre, je le ferais à sa place, comme je l’avais toujours fais. Je l’aimais assez pour cela, même si ça devait être en ma défaveur. Pour Oliver, j’étais prête à me salir les mains, si cela lui apporterait un peu de paix et de bonheur. Je le forcerais à m’écouter et à voir les choses moins négativement, même si je devais subir une nouvelle fois ses rejets. Je me morfondrais plus tard dans des litres de glace, comme j’avais si souvent pris l’habitude de le faire. Je n’étais plus à ça près. Toi comme moi savons que ce jour n’est pas encore arrivé. Starling a encore besoin d’un justicier et personne n’est capable de te remplacer efficacement. Je reposais une nouvelle fois ma main sur son visage, et lui fis un sourire rassurant et tendre. Je lui soufflais ensuite Ne parle pas comme ça Ollie s’il te plait. Je refuse de t’entendre sous-entendre que cette fois ci tu ne t’en sortiras pas. Et rajoutais le plus sérieusement du monde, mon regard ancré dans le sien Je n’étais pas prête à te perdre quand Slade s’en est pris à nous et je ne le suis toujours pas. L’idée qu’il puisse t’arriver quelque chose de grave me terrifie Ollie. Tu te ne dois pas seulement te battre pour Starling City. Tu dois aussi te battre pour nous revenir saint et sauf.



Hj : désolée si c’est pas top, le rugby me déconceeeeeeentre *pan*

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

Je détestais ce qui était en train de se passer en cet instant. J’avais vraiment eu l’impression que l’homme s’ouvrait à moi, mais ce n’était finalement pas le cas. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi il m’avait parlé de ce message qu’il nous avait caché s’il ne voulait pas que je lui donne mon avis, ou même que je le rassure. Encore une fois, nous avions avancé pour mieux reculé. Je lâchais un soupir à sa première réplique, avant de le dévisager. Je ne le reconnaissais plus. Je ne me voile pas la face Oliver et je ne suis pas aussi naïve que tu le sous-entends. Simplement, si tout espoir est perdu, alors je ne vous pas l’intérêt d’aller se battre. Si nous ne pouvons plus aider la ville alors autant la quitter, avant de mourir. Si nous ne servions à rien, alors pourquoi avions-nous sacrifié toutes ses dernières années à rétablir l’ordre à Starling city ? Pourquoi nous avait-il réuni et formé si cela était perdu d’avance et vain ? Non. Je refusais de me mettre à penser que nous ne servions à rien et que notre combat était voué à l’échec. Si Oliver perdait confiance, ce ne serait pas mon cas.  Et la faute à qui Oliver ? Tu n’en parles jamais.  Tu préfères tout prendre sur toi, jouer les grands justiciers mystérieux et te fermer aux autres ! A mesure qu’il ouvrait la bouche, je me sentais bouillir de colère. Je ne le reconnaissais plus. Je n’avais pas en face de moi le véritable Oliver Queen. Il en venait à me reprocher des faits sur lesquels je n’avais aucun contrôle. Je savais quelques trucs sur ses cinq années pendant lesquelles on l’avait pensé mort, mais malheureusement pas tout. Il s’était toujours refusé à nous en parler, ou uniquement quand il n’avait pas le choix. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé et d’avoir toujours été là pour l’écouter s’il voulait un jour se confier et s’ouvrir. Cependant tant qu’il voulait se la jouer solo de ce côté-là, nous ne pouvions rien y faire, si ce n’était attendre.

Cette journée avait beau avoir tout juste commencé, elle était dorénavant complètement gâchée. Et je refusais de continuer à jouer ce petit jeu dans lequel il était en train de nous entrainer tous les deux. Je ne le méritais pas. Je ne méritais pas qu’il se comporte ainsi avec moi et qu’il me fasse de tels reproches. L’effet papillon ? Tu n’es qu’un imbécile Oliver. Je m’approchais de lui en colère. Je pris son visage entre mes mains et l’embrassa avec une rage que je ne pouvais pas contenir, quelques secondes à peine, avant de m’écarter et lui dire, toujours en colère Tu sais quoi Oliver ? Tu as gagné. Voilà donc la conséquence de ton effet papillon Oliver. J’en suis lasse et tu as gagné, j’abandonne pour de bon. Tu peux t’en féliciter, tu es venue à bout de Felicity Smoak. J’ai attendu pendant des années après toi, à espérer qu’un jour tu puisses partager ses sentiments que j’ai pour toi. Et à chaque fois, tu m’as repoussé d’une manière ou d’une autre. Tu faisais un pas en avant et trois en arrière. Lorsque Slade a attaqué la ville, tu m’as dit m’aimer avant de me briser tout aussi vite le cœur. Tu t’attendais à quoi hier ? Que je te saute dans les bras alors que tu m’as tant de fois blessée ? Tant de fois repoussée ? Tu étais peut-être sincère hier, mais je m’étais plus prête à espérer pour être une nouvelle fois repoussée. Et tu sais quoi Oliver ? J’avais raison. Car c’est encore ce que tu es en train de faire en cet instant. Tu me repousses une nouvelle fois et tu me fais encore du mal. Je t’aime Oliver, mais j’en ai assez de vivre uniquement à attendre et à espérer quelque chose qui n’arrivera jamais. Et si le problème vient de nous deux, tu le constitues en grande partie. Au revoir Oliver. Je recontacterais John si je trouve quelque chose. Tu ne seras pas obligé de supporter ainsi ma conversation et encore moins ma présence. Je récupérais la tablette et mon sac à main, avant de passer à côté de lui et de lui tourner le dos. Je m’interdisais de pleurer devant lui. J’avais encore un peu de fierté à sauvegarder. Je lui avais dit tout ce que j’avais sur le cœur, et m’étais ouverte comme jamais à lui. Oh, je n’espérais rien en faisant cela. Je n’espérais plus rien vis-à-vis d’Oliver concernant mes sentiments. Je lui faisais confiance et donnerais ma vie pour lui. Mais je n’étais plus prête à lui donner mon cœur, pas sans avoir la certitude qu'il en prendrait soin, cette fois-ci, pas sans la certitude qu'il croyait vraiment en nous et qu'il ne laisserait plus rien se mettre en travers de notre relation. Il me l’avait brisé bien trop de fois.

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Oliver & Felicity, le 11 septembre

Je ne pensais pas que les choses entre Oliver et moi pourraient aussi mal tourner. La plus sage décision qu’il me restait à prendre était de m’éloigner de lui, physiquement et sentimentalement aussi. Ou du moins, essayer. La première était facile, la seconde beaucoup moins. Je ne pouvais pas contrôler ce que j’éprouvais pour lui et c’était d’ailleurs bien là tout le problème. Si je ne m’étais jamais amourachée de lui, nous n’en serions pas là. D’un autre côté, ne pas craquer m’aurait été impossible. Ce n’était pas de la capuche verte dont mon cœur s’était épris mais d’Oliver Queen, homme on ne peut plus complexe, bien plus qu’il ne peut l’apparaitre de prime abord. Je connaissais quel personne il était réellement, pas seulement l’image qu’il renvoyait. Et c’était aussi la raison de pourquoi nous en étions là. J’avais peur, peur de me tromper une nouvelle fois. Il me semblait tellement inaccessible par moment que j’en avais quelque part, perdu espoir. Entre nous, rien n’était possible. Cela avait été prouvé à maintes et maintes occasions. Nous passions notre temps à tantôt nous rapprocher, tantôt nous éloigner l’un de l’autre. Et puis, il m’avait déjà brisé le cœur, et je craignais de lui permettre de l’avoir à nouveau. J’avais besoin de temps pour faire le point. J’avais besoin de temps pour déterminer ce que je désirais vraiment et si j’étais capable de, de nouveau, lui confier ce que j’avais de plus précieux à offrir.

En attendant, cela était franchement mal barré. Il me rejetait, et je ne le supportais pas. Dans un accès de colère, je l’embrassais avant de lui dire tout ce que je pensais, tout ce que j’avais sur le cœur, lâchant même ouvertement, pour la première fois, que je l’aimais. Je ne l’avais jamais encore fait. Laisser voir oui, mais jamais je ne l’avais jamais dit. J’avais bien trop eu peur de ses réactions si je l’avais fait. Blessée, colérique, j’avais récupéré mes affaires bien décidé à partir. Je lui passais devant, lui tournant le dos, me dirigeant vers l’escalier. Puisqu’il ne voulait ni me parler, ni même rester en ma présence, autant m’en aller. Je ne supportais plus du tout l’entendre me repousser.

Il ouvrit la bouche, et je m’arrêtais, même si je ne me retournais pas, pas tout de suite en tout cas. Je me retenais de l’interrompre pour lui répondre, le laissant terminer d’abord. J’écoutais attentivement ce qu’il me dit et sa dernière phrase me fit mal. Pas pour ce qu’elle disait, mais pour ce qu’elle sous-entendait. Je pivotais pour le regarder et lui répondre, blessée J’ai toujours cru en toi Oliver, toujours. Que tu puisses en douter est l’une des pires choses que tu pourrais me dire. J’ai toujours été là pour toi, et je le serais toujours. Peu importe ce qui peut arriver entre nous, tu seras toujours Oliver, et je me battrais à tes côtés tant que tu voudras de moi. Mais si tu ne veux pas que je revienne, alors je sortirais de ta vie. Définitivement. S’il me le demandait, je ne reviendrais ici au Verdant et je m’arrangerais pour que nous ne nous revoyions plus. Je continuerais à travailler à Starling le temps de trouver une place ailleurs, et m’en irait ensuite. Soyons lucides, je ne pourrais pas supporter rester dans la même ville que lui si cela signifiait ne plus le revoir. Parce que je me connaissais. J’essayerais par un moyen ou un autre d’avoir de ses nouvelles, et de m’assurer qu’il irait bien. Pour ce qui est du reste, c’est en tout cas l’impression que tu m’as laissé. Depuis que nous avons appris à nous connaitre Oliver, je n’ai jamais caché ce que tu m’inspirais. Et en retour, tu l’ignorais dans le meilleur des cas, et dans le pire des situations, tu avais à ton bras une autre femme. Mets-toi un peu à ma place. Tu me dis que tu avais peur de ne pas m’apporter ce dont j’avais besoin ? Tu oublies que je suis la mieux placé pour savoir ce qui est bon ou non pour moi. Tu te trompes. Je ne pense pas que tu es joué consciemment avec moi. Je sais que ce n’était pas intentionnel, mais cela n’empêche pas le fait que ça fait mal Oliver. Ca fait très mal. J’avais des larmes au bord des yeux en lui disant cela. Ma voix était un peu cassée et tremblante. Inverse nos rôles quelques secondes. Est-ce qu’à ma place, tu foncerais à présent tête baissée ? Est-ce que tu n’essayerais pas de te préserver un peu ? Si je te fais confiance à tous les niveaux, je ne sais pas si je suis encore prête à croire en un quelconque « nous ». Et j’ai besoin d’exister en dehors de cet espoir que j’ai nourri pendant tant d’année. Est-ce que tu peux comprendre ? J’ai besoin de temps… J’ai besoin de découvrir, si en dehors de toi, je suis capable d’exister. Et j’ai besoin de déterminer si j’ai encore la force d’y croire. La balle est dans ton camp et dans le mien. A toi de décider si tu es capable d’attendre, peut-être en vain. Je ne veux pas renoncer à toi Oliver, ni à notre complicité et notre amitié. Mais je ne sais plus si je veux ou non renoncer à un potentiel « nous ». J’étais triste, horriblement triste. Et l’idée qu’il puisse me demander de ne plus jamais revenir me terrifiait et me serrais le cœur. Comme je venais de lui dire, je ne voulais pas faire totalement une croix sur lui. Mais je ne pouvais plus non plus uniquement vivre que dans l’espoir qu’un jour, nous pourrions être heureux ensembles. Il m’avait ouvert les yeux sur tous ses obstacles qu’il y avait entre nous, et tout ce que je devrais endurer en restant à ses côtés. En tant qu’amie, j’en étais capable. En tant que petite amie, je n’en savais rien du tout. Et puis, bon sang, j’avais besoin d’avoir la certitude que lui aussi y croyait vraiment et qu’au moindre problème, il ne renoncerait pas et ne rebrousserait pas chemin. Quelque part, j’avais besoin d’un acte de foi de sa part. J’avais besoin qu’il me prouve que, sur ce terrain-là, je pouvais aussi croire en lui les yeux fermés et tout remettre entre ses mains.