Tout comme elle, je venais de m'ouvrir, avouant également ce que je pensai de cette situation, d'elle, de mes sentiments. Allait-elle me croire ou non cette fois-ci ? Je ne saurai le déterminer, mais à présent je ne pouvais pas faire mieux, autant aller droit au but même s'il a fallu attendre cette malheureuse occasion pour en arriver là. Moi, Oliver Queen, je n'aurai probablement jamais une vie amoureuse simple, voir une vie amoureuse tout court, surtout depuis que j'ai mis la capuche. Mélanger la vie de justicier à la vie sentimentale, ce n'était pas donné à tout le monde, je me rappelai encore de ce que j'avais pu dire à Barry lorsqu'il me parlait d'Iris, les personnes comme nous n'aurions jamais ce que nous voudront et dans mon cas, dans ce cas présent, c'est de Felicity dont je fais allusion. Si à une époque je m'étais accroché au fait que ça pourrait s'arranger, que j'arriverai finalement à pouvoir mêler ces deux vies, finalement ça commençait peu à peu à disparaître, surtout en voyant ses réactions. Il était tout à fait concevable qu'elle réagisse ainsi, c'était compréhensible et je ne pouvais rien y faire. Après les paroles, les gestes ? Pas de suite, si je pouvais éviter de finir avec la marque de sa main sur la figure ça m'arrangerai.

Détournant légèrement le regard vers elle alors qu'elle avait le dos tourné, elle reprit vite la parole, cette fois-ci en me regardant avec un regard qui en disait long sur sa tristesse, son chagrin prenant le dessus, faisant ainsi trembler sa voix. Je ne doutai pas du fait qu'elle a toujours cru en moi lorsque, mais à cet instant, elle me démontrait le contraire, elle ne croyait aucunement mes paroles. Alors oui, sur le coup j'étais sur et certain que le doute persistait dans son esprit. Il y avait une certaine logique dans ses paroles, mais parfois j'eus l'impression qu'elle s'égarait. Je n'ignorai pas ces regards, ces gestes, je suis beaucoup moins expressif qu'elle, mes expressions extérieurs son quasi-inexistantes concernant ce sujet-ci. Et puis d'un coté, en sachant le passé que j'ai eu, quel genre de femme pourrait tomber amoureuse d'un homme qui jouait avec les femmes pour son propre plaisir ? Qui a enchaînait les conquêtes d'une nuit ? C'est fou à quel point cette image a réussie à embrouiller ma vision, mon esprit. Je n'aurai jamais pensé qu'elle aurait pu s’intéresser à moi, tout comme elle à propos de moi. On n'était pas si différent au final. Je me suis malheureusement rendu compte de ça un peu trop tard à première vue.

Imaginez dans quel état d'esprit je me trouvai face à ses paroles, face à elle. Jamais je n'ai encaissé un seul râteau de ce genre et pour quelqu'un comme moi, autant dire que c'est comme recevoir une balle en plein ego, ça le fait baisser intensément. Encore une fois je me retrouvai sans voix. Attendre ou non ? En sachant que je risquai de me prendre un mur au bout. Un choix cornélien, pourtant il me fallait faire un choix. La brusquer serait l'une de pires décisions à envisager. Respirant un bon coup, je repris tout en relevant le regard vers le sien.

" Tu as raison, je suis vraiment désolé Felicity....prend le temps qu'il te faut, je ne veux en aucun cas te brusquer d'une quelconque façon une nouvelle fois."

Que pouvais-je dire d'autre ? Elle avait les mots justes même si parfois elles ne l'étaient pas, mais ce fut rare dans son bref discours. Je me leva malgré tout pour venir lui déposer un ultime baiser sur le haut de son crane avant de me reculer et me diriger vers la vitrine où je retira mon costume....je n'en avais plus besoin pour cette matinée.

Après une bonne nuit de sommeil, j'aurai probablement les idées au clair et je pourrai un peu mieux voir ce que l'avenir me réservera et surtout peser le pour et le contre de toute cette discussion que j'ai eu avec Felicity. C'était une première pour moi cette situation, jamais je ne me suis pris autant la tête avec une femme, à l'époque je fuyais les problèmes en allant me consoler dans les bras d'une autre femme pour une nuit. Bon je dis pas, maintenant j'aime fuir les problèmes parfois en allant parcourir les rues pour arrêter les malfrats, lequel est le mien ? J'aurai tendance à dire la seconde, mais à en juger de près, la première est moins risquée que la seconde. Tout les jours je risque ma vie, je vois des choses que certains ne voient pas et pourtant, il suffit d'une situation semblable à celle-ci pour que je me retrouve déstabilisé. Autant dire qu'elle avait fait fort pour réussir à autant me marquer. Je n'étais pas du genre à montrer mes émotions ou à faire part de mes réactions extérieurement, mais je ne pensai pas moins qu'elle, je pensai comme un être humain, j'ai un cœur comme tout le monde...ou du moins la plupart.

Elle avait besoin de temps pour réfléchir à tout ça, j'en avais également besoin pour remettre certaines pièces d'un puzzle assez compliqué en place, donc on n'était sur la même longueur d'ondes là-dessus. Je lui fis part de mon accord concernant le temps qu'il lui fallait pour réfléchir, je n'étais pas contre et c'était mieux ainsi. Je partis aussitôt retirer mon costume avant de la sentir contre moi, son visage plaqué contre mon dos, ses bras enlaçant ma taille. Je ne réagis pas à cette attention, décalant légèrement ma tête pour la voir un minimum du coin de l’œil avant de la remettre droite.

" Passe mes amitiés à ta mère."

Je n'ai rencontré qu'une fois sa mère, mais ça n’empêche que je me devais de rester gentleman et poli, telle a été mon éducation même si j'en ai pris conscience un peu tard. Ses paroles me confirmèrent le fait qu'elle sera toujours là au besoin, même loin de Starling City elle comptait enquêter sur ce mystérieux mail. Selon moi c'était cause perdue, elle n'arriverait à rien, telle était mon intuition, mais ça serait rejeter son aide, ce dont elle n'avait pas besoin en ce moment. Je m'abstins de lui faire part de mon ressenti à propos de ça avant d'enfiler une tenue correct pour pouvoir sortir à l'extérieur. Une nouvelle journée démarra et ce fut loin d’être celle que j'aurai voulu...mais bon, on ne peut pas tout avoir.