Felicity Megan Smoak ! Combien de fois t’ais-je répété de ne pas démonter mon ordinateur ! Flute. Maman était rentrée plus tôt du travail que prévu et je ne l’avais pas entendu claquer la porte comme elle le faisait tout le temps. D’habitude elle travaillait jusqu’à tard le soir. C’était un problème. Pas qu’elle rentre tard du soir, mais qu’elle soit rentrée plus tôt. Depuis toujours, il n’y a eu qu’elle et moi. Pas de papa à l’horizon. Maman n’en parle jamais. Il nous a laissé tomber il n’y a rien d’autre à dire sur lui de plus. Alors bon j’avais l’habitude de rentrer toute seule de l’école, de faire mes devoirs et de me faire à diner. Maman travaillait pour qu’on est de quoi remplir le frigo. Elle est serveuse et ce n’est pas le boulot qui rapporte le plus de sous. Alors elle enchaine les services pour m’offrir tout ce qu’une petite fille peut vouloir. On a beau pas être riche, elle s’est toujours arrangée pour que je ne manque de rien.

Penaude, je baisse la tête vers le sol. Mes cheveux bruns retombent tout autour de mon visage. Ils commençaient à être longs et Maman n’allait surement pas tarder à me les recouper. Ca va plus vite le matin pour les coiffer quand ils sont courts. Trop long de tout démêler. Si elle n’est pas là quand je rentre, elle tient toujours à m’amener à l’école. C’est notre petite rituelle et même si j’ai un peu honte qu’à huit ans, elle m’y accompagne encore, je ne dis rien. C’est ma Maman, et même si elle est pas toujours cool et que les autres parents la regardent de haut, c’est ma Maman, et je l’aime. Je t’ai posé une question jeune fille ! Je bredouillais de manière inaudible une réponse. Le nombre de fois où elle m’avait demandé de ne pas démonter son ordinateur, je ne m’en souvenais plus. Je le faisais tout le temps et à chaque fois elle se mettait en colère. Ok. Au début c’était parce qu’il fonctionnait moins bien une fois que j’eus essayé de tout remettre en place. Mais maintenant c’était mieux après que j’ai tout démonté et remonté ! L’ordinateur était bien plus performant. Seulement Maman, elle restait butée sur les erreurs que je faisais quelques années plus tôt, comme si j’allais encore une fois lui casser son ordinateur. Ce n’était arrivé qu’une seule fois et ce n’était même pas ma faute ! Cassy, la fille de la voisine avait renversé un verre d’eau sur le processeur. Ca a avait grillé tout le circuit d’alimentation. Mais Maman n’avait rien voulu savoir et j’avais été punie. Remonte le tout de suite. Et donnes-moi ton téléphone. Je baragouinais un râlement dans ma gorge avant de sortir de ma poche mon cellulaire. Elle allait me le confisquer… Encore… Ce ne serait que la troisième fois ce mois-ci. C’était son truc : me priver de téléphone portable pendant plusieurs jours. Elle avait essayé plusieurs fois de m’interdire l’accès à l’ordinateur, mais je craquais toujours ses mots de passe alors elle se tournait vers un autre moyen pour me punir. Maman ne frappait jamais et ne privais jamais de nourriture. C’est une bonne Maman, et elle ne me maltraitera jamais. Je m’en fiche que les autres la trouve vulgaire avec son maquillage à outrance et ses cheveux décolorés, ou inconvenable parce qu’elle mettait en avant sa généreuse poitrine. Elle restait la meilleure des Mamans du monde à mes yeux.

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Hé la sorcière ! T’as oublié ça ! Une chose visqueuse et gélatineuse se retrouva aussitôt projetée dans mes cheveux noirs de jets. J’allais sortir de la cantine de mon bahut quand la blondasse la plus populaire du bahut décida que je ne pouvais pas m’en tirer à si bon compte. N’avait-elle pas encore compris ce dont j’étais capable ? Pourtant je lui en avais donné le parfait exemple en début de semaine. Elle m’avait prise en photo en sous-vêtements dans les vestiaires et l’avait diffusé sur internet, envoyé sur tous les téléphones portables. Alors, je lui avais rendu la pareille. Seulement moi, j’avais diffusé une image où elle était toute nue. Pirater son ordinateur avait été un jeu d’enfant. Je lui avais demandé gentiment de s’excuser et d’en rester là, mais elle m’avait ri au nez, en rejetant sa chevelure vénitienne en arrière. Alors pour ne pas perdre la face, j’avais fait ce dont je l’avais menacé. Cela m’avait valu huit jours d’exclusion. Ses parents étaient allés se plaindre au directeur qui avait pris son parti. Ma Mère avait été dans une rage folle ce jour là, contre lui étrangement, et non contre moi. Elle m’avait au contraire dit que j’avais bien agi de me venge de la sorte. Et pourtant entre nous les choses étaient compliquées. Elle ne comprenait pas pourquoi sa fille unique s’entêtait à ne porter que du noir, à se maquiller qu’en noir, alors que le monde était rempli de couleur. Elle voulait changer mon style parce qu’il n’était pas à son goût, alors que moi, il me plaisait. J’étais bien habillée et maquillée ainsi. Qui y avait-il de mal à cela ? Pourquoi devais-je absolument changer pour me conformer aux autres ? Et si je n’avais pas envie d’être comme tous les autres ? Et si j’avais envie d’être différente ?

Je posais mon plateau, et me retournais furieuse vers Summer et son petit air de saint nitouche, soit disant toujours vierge. Elle était vraiment stupide. Elle s’était filmée en pleine action avec Brad avec son téléphone. J’avais récupéré sans aucune difficulté la vidéo et si je ne l’avais pas diffusé en premier lieu, c’était uniquement par gentillesse. Seulement, si elle poussait trop à bout, j’en ferais usage.  Je m’étais approchée d’elle d’un pas rapide, bien décidée à lui dire ma façon de penser, mais Cassy m’en empêcha en posant sa main sur mon bras, et me rappelant que d’une, elle n’en valait pas le coup, que, de deux, je ne faisais pas le poids face à elle et sa technique parfaite d’arrachage de cheveux, et surtout, que de trois, je risquais d’être exclus cette fois définitivement, ce qui voulait dire adieu à ma bourse pour intégrer le MIT. Ouais, elle en valait pas le coup. Mais elle ne perdait rien pour attendre.

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Attends ! J’y suis presque… J’y suis presque… Encore un peu… VOILA ! Je suis rentré ! Alors ? Impressionnée ? Je pouffais aux paroles de Cooper. Il pensait vraiment qu’il suffisait d’entrer dans les données du FBI pour m’impressionner ? Ce soit disant exploit, je l’avais réussi la semaine précédente. Oubliait-il qui il avait en face en lui ? Je venais d’arriver seconde à la compétition nationale d’informatique, derrière l’un des ingénieurs de la NASA. Pirater les sites, c’était un véritable jeu d’enfant pour moi… Bon ok, quelque fois je me galérais pendant toute une nuit, voir plusieurs. Mais au final, j’y arrivais toujours.
Une mine moqueuse au visage, j’ouvris une page internet et commença à taper toute une multitude de ligne de codes que j’avais appris par cœur. En quelques minutes, j’étais entrée dans le site de la NSA. J’avais mis une semaine à le craquer, une longue semaine à manger de la glace à la menthe chocolat devant mon écran, une semaine pour me prouver que j’aurais pu finir première à cette compétition. Wouhou. Ok. C’est toi qui viens de m’impressionner. Ca fait des mois que j’essaye de les pirater et toi en cinq minutes pouf, c’est fait ? S’il savait… Je m’étais basée sur son travail pour arriver à mes fins, même si ça, c’était hors de question de lui dire. J’avais buté à un moment donné et en fouillant le registre de son portable j’avais trouvé la solution. Si Cooper n’y était pas encore arrivé, c’était tout simplement parce qu’il avait oublié une variable. Son code était bon sinon.

Je lui répondais par un grand sourire, non peu fière, avant d’éclater de rire. J’adorais ses moments passés avec lui. Je pouvais être moi, la Felicity geek et hackeuse. On s’était lié d’amitié depuis mon arrivée au MIT, depuis qu’il s’était installé à côté de moi dans l’ampli, le premier jour de la rentrée. Depuis, et bien disons qu’on ne s’était plus vraiment quitté. On passait tout notre temps ensembles à se lancer des défis, et je l’avoue, j’étais complètement sous son charme, même si je doutais d’être son genre de fille. Cooper. Malgré son côté geek, il était super craquant et j’en pinçais un max pour lui. J’avais espéré plusieurs fois qu’il me montre de l’intérêt, mais je n’avais jamais vu de signes. Les garçons et moi, disons que c’était pas vraiment ça. Alors quand il se pencha en avant je ne m’étais pas du tout attendu à ce qu’enfin il m’embrasse. Et pourtant ses lèvres douces et chaudes se posèrent sur les miennes, d’abord hésitante et ensuite plus franchement. Mes mains encadrèrent mon visage, caressant mes cheveux du bout des doigts. Rapidement je me retrouvais couchée sur mon lit, lui au dessus de moi, sa bouche toujours collée à la mienne.

C’était un rêve. Cela ne pouvait être qu’un rêve. J’allais me réveiller et Cooper serait en train de squatter mon canapé. Ouais, c’était franchement trop beau pour être vrai.

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Et bien Mademoiselle Félicity Smoack, vous êtes engagée. Vous commencerez la semaine prochaine.   En entendant Walter Steele m’annoncer que j’étais prise chez Queen Consolidated je ne pus m’empêcher de sautiller sur place avant de le serrer dans mes bras. Il se racla la gorge et je m’écartais aussitôt en bafouillant ce qui était censé être des excuses, le visage rouge. Je remontais sur mon nez les lunettes que je m’étais décidée à porter, troquant mes lentilles de contact. Cela entrait mieux dans le rôle de l’informaticienne. Tout comme le fait de porter un tailleur chic, et des hauts talons. J’avais même décoloré mes cheveux pour devenir blonde. Ce job, j’en avais rêvé et j’avais tout fait pour l’obtenir. Ok, je l’avoue, j’avais piraté certains profils et changé leurs heures de rendez-vous. Ce n’était pas bien, mais ce boulot, je le méritais. J’étais sortie major de ma promotion du Mit, avec un master spécialité technologie et cyber-sécurité en poche. J’étais peut-être jeune diplômée mais j’avais de l’expérience dans le domaine. Avec Cooper nous avions… Non, je ne devais plus penser à lui. Ce n’était pas bon. Ce n’était pas saint. Cooper… Il était allé trop loin et il s’était fait chopé. Nous avions créé une sorte de gros virus et il l’avait utilisé pour effacer ses prêts étudiants. Je l’avais supplié de ne pas le faire, mais il ne m’avait pas écouté. Une nuit, une sorte de commando avait débarqué dans notre appartement et l’avait emmené, en le tirant du lit. Je n’avais plus eu de nouvelle. D’après les informations que j’avais pu glaner par ci, pas là, il avait été exécuté en prison. J’avais eu de la chance, beaucoup de chance. Si je n’avais pas effacé toutes les données de mon ordinateur pour le revendre à une étudiante pour m’en racheter un plus neuf, j’aurais coulé avec lui.

Cet épisode m’avait fait comprendre qu’il était plus prudent de ne pas tirer le diable par la queue et m’avait fait  totalement changer. Adieu le look gothique rebelle, et bonjour la petite blonde bien sous toutes les formes. C’était Donna qui avait été contente ! Elle qui avait désespéré pendant des années face à ma garde-robe, elle avait enfin une fille bien habillée et maquillée soigneusement, et non plus avec une truelle noire. Ma mère, elle n’avait pas changé toutes ses années. Elle était toujours égale à elle-même et son look était toujours aussi exubérant. Entre nous… Disons que les choses s’étaient dégradées, et que nous n’étions plus aussi proches qu’avant. Malgré tout, je prenais le temps de l’appeler régulièrement et d’aller la voir au moins six fois par ans. Et elle prenait sur elle pour ne pas me montrer combien elle était déçue que je ne sois pas devenue médecin ou avocat. Elle avait toujours pensé que j’étais destinée à faire de grandes choses dans la vie. Alors lorsque je lui avais fait comprendre que ma vie c’était les ordis… Cela avait déclenché plus d’une dispute.

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Et là tu vas me dire que tu aussi un expert en baleine ? je pouffais de rire, avant de boire une gorgée de vin rouge. L’homme en face de moi sourie d’un air canaille et je ne pus m’empêcher de me dire qu’il était franchement mignon et drôle. Si j’avais râlé en apprenant que ma mère m’avait inscrite sur un site de rencontres, finalement je ne regrettais pas qu’elle se soit ainsi introduite dans ma vie sentimentale. Clayton était d’une charmante compagnie et je passais vraiment un bon moment en sa compagnie. Il arrivait à me faire oublier mes déboires de cœur, ce qui n’était pas peu simple. Je passais la majorité de mon temps au côté de l’homme pour qui je craquais totalement alors me le sortir de la tête, c’était un véritable exploit. Oliver… Où est-ce que cela allait réellement me mener ? Je veux dire, nous ne sommes clairement pas du même monde et surtout, et bien, je ne l’intéresse pas. Pas comme je le voudrais en tout cas. Il se comporte avec moi comme il le ferait avec Thea. Je suis juste une donzelle à protéger. Pas aussi forte de Sarah, ni aussi belle qu’elle. J’étais vraiment stupide, oui, je le savais très bien. Je ne jouais pas dans la même catégorie.

Mon téléphone, que j’avais posé sur la table se mit à sonner. En voyant le visage d’Oliver, j’appuyais sur le bouton du côté pour le faire taire. Ce n’était pas le moment qu’il s’immisce une nouvelle fois dans mes pensées. Ce soir, j’avais rencart et il le savait parfaitement, vu que je m’étais préparée dans notre QG. Je n’avais pas pu m’empêcher d’y passer, et de revoir les dernières affaires sur lesquelles nous travaillons… Et aussi pour lui en mettre un peu plein la vie. Enfin espérer lui en mettre plein la vue. Ca faisait des mois et des mois que j’attendais qu’il me montre un signe, ne serait-ce qu’un tout petit… Mais en dehors de me proposer des repas pour parler boulot, il ne semblait pas franchement partant. Quelques fois j’avais eu l’impression que… Mais en fait pas. Il n’y était pas allé par quatre chemins avec les autres femmes. Et elles étaient nombreuses : Laurel, Sarah, McKenna, Shado, helena et j’en passe. Franchement, comment voulez-vous que je tienne la distance face à elles ? Je me faisais des illusions, je le savais parfaitement. Seulement… Seulement c’était Oliver et je n’arrivais pas à me faire une raison, à être rationnelle. J’adorais l’homme qu’il était au-delà de sa plastique, cet homme profond, certes torturé, mais terriblement protecteur et sincère. Et puis bon, son corps était super alléchant aussi soyons honnête. Bon sang, j’adore quand il me sert contre lui, dans ses bras en m’affirmant que tout irait bien… Et la fois où il m’avait dit qu’il m’aimait… J’y avais cru, vraiment avant de tomber de haut en comprenant. Je crois que cette nuit là, il n’aurait pas pu me faire plus de mal que ça. J’avais dû me consoler à grand renfort de glace à la menthe-choco. Et plusieurs pots y étaient passés.

Je me reconcentrais sur mon rendez-vous galant, mais cela était sans compter sur mon mobile. Je me décidais à lire mes messages après trois appels en absences. J’en avais reçu plusieurs, me demandant tous de rentrer au plus tôt. Je soupirais face à l’empressement de John et Oliver. Ils avaient surement du rencontrer des complications et même si je voulais continuer ce rendez-vous avec Clayton, je n’avais pas d’autre choix que d’y mettre un terme. Lorsque j’avais accepté – bon ok, lorsque je m’étais inscrustée – de faire partie de la team Arrow, je savais à quoi je m’engageais. Parce qu’Oliver n’était pas seulement le milliardaire qui avait survécu sur une île perdu pendant cinq ans, mais également The Arrow, le grand défenseur de Starling City. Je me souviens encore le choc que j’avais eu en  découvrant sa double identité. Il était blessé après s’être fait tiré dessus par sa propre mère. Il avait refusé d’aller à l’hôpital, me demandant de l’amener auprès de Diggle dans la Arrow Cave pour qu’il puisse être soigné. J’avais vraiment eu peur pour lui cette nuit là, et cela même si je ne connaissais à peine.

Excuses-moi Clayton. C’est pour le travail… Je dois y aller. Je suis vraiment désolée mais c’est urgent dis-je à l’homme en face de moi, une voix on ne peut plus gênée. Il allait vraiment me prendre pour une accro au travail… Et c’était finalement ce que j’étais, alors autant qu’il s’en rende tout de suite compte. Tu ne peux vraiment pas rester ? Au moins pour finir ton assiette ? Je jetais un coup d’œil à mon plat à pleine entamé. Franchement cela avait intérêt à être important. Non. Je… Désolée. J’enfilais mon manteau rapidement avant de fouiller dans mon sac pour récupérer mon porte-feuille. En me voyant déposer des billets sur la table, le charmant brun arrêta mon geste Non c’est pour moi. Tu serais d’accord si je te rappelle plus tard ? J’eus un instant d’hésitation avant de lui dire répondre. Etait-ce juste de lui faire espérer quelque chose alors que…  Ok. J’attends ton appel Oui. Oui ca l’était. Car il était temps que je pense enfin un peu à moi. Clayton voulait bien me revoir même si je m’en allais comme une voleuse et j’avais vraiment passé un bon moment avec lui. Alors pourquoi me priverais-je d’une occasion de renouveler cela ? Son sourire à ma réponse fut sincère et spontanée et ne me ma fis pas regretter. Même si cela ne menait à rien, même si je ne pourrais certainement pas me sortir Oliver de la tête, au moins essayais-je et allais de l’avant. Je ne pouvais plus attendre indéfiniment quelque chose qui, je le savais, n’arriverait jamais.