A cœur ouvert

Oliver & Felicity, le 10 septembre

Assise devant mes écrans j’écrivais une multitude de codes, tout en suivant les différentes informations concernant Starling City et les autres villes. Ces derniers temps avec tout ce qui se passait à l’extérieur c’était le véritable chaos. Je ne savais plus vraiment où donner de la tête. Il y avait bien trop de données à traiter, bien trop de variables à prendre en compte. J’essayais de dégager un algorithme, un schéma mais pour l’heure, je n’y arrivais pas. Mes doigts n’arrêtaient pas une seule minute de pianoter sur le clavier. J’étais complètement concentrée sur mon travail et plus rien d’autre n’avait de l’importance. Diggle avait essayé d’entamer la conversation mais cela avait été vain. Je lui avais à peine répondu, et seulement de manière monosyllabique et surement à côté de la plaque. En lui jetant un vague coup d’œil, je l’avais vu arquer un sourcil, signe évident que j’avais du louper quelque chose dans ce qu’il était en train de me dire… Et dont je ne me souvenais même plus alors même qu’il venait tout juste de fermer la bouche et moi de lui répondre. Je prendrais le temps de m’excuser plus tard. Pour l’heure j’avais du travail.

Je n’avais pas remarqué l’arrivée d’Oliver. Pourtant c’était le genre de truc qui ne m’échappait pas en temps normal. J’en étais concentrée au point de n’avoir même pas fait gaffe que la silhouette qui avait traversé le club pour venir jusqu’ici c’était lui. J’avais sur l’un de mes écrans les vidéos de surveillance mais je n’y avais pas fait attention. Un kangourou aurait pu débarquer que je ne l’aurais pas remarqué. Enfin pas sur. Parce que là on parle de kangourou, ces trucs horribles sur leur papate avec une poche sur le devant… Grrrr rien que d’y penser j’en avais des frissons. J’ai vraiment un gros problème avec ces trucs, ses machins, sans doute le fruit d’un traumatisme qu’avait dû m’infliger Donna, allez savoir.

Je sursautais, faisant tomber à terre le stylo que j’avais entre les lèvres quand Oliver posa une fesse sur mon bureau, me masquant une partie de mes écrans. Je relevais la tête, le cœur battant hyper vite à cause de la frayeur que j’avais eu. Il fallait vraiment que j’apprenne à faire attention à mon environnement. Je ramassais rapidement mon stylo, écoutant attentivement, mine de rien ce qu’il disait à Diggle. Pas besoin d’être une génie comme moi pour comprendre qu’il congédiait l’homme pour me parler…. Boulot. Ouais, parce qu’on faisait que ça, parler boulot. Si seulement… Bref.

Je me mis à recoder, saluant vaguement de la main mon coéquipier qui s’en allait. Je faisais mine d’être de nouveau hyper concentrée alors que c’était plus vraiment le cas. Ca c’était l’effet Oliver Queen. Quand il était dans les parages, mes neurones avaient tendance à griller sec au début. C’est comme les bugs au démarrage qu’il y avait sur les Amigas et les… Ok, je m’égare. Ca aussi c’est l’effet Oliver Queen. A ses paroles je quittais des yeux mes fenêtres sur le monde, pour fondre devant son sourire. Bon sang, je me damnerais pour le voir toujours aussi serein et calme. J’aurais tout donné aussi pour qu’il me soit adressé, mais ce n’était pas le cas. Il était pour les siens, pour sa famille et non pour la geek que j’étais. Ca se voit que ta mère c’est pas Donna, qui t’oblige à porter une robe à pois, assortie à la sienne, ainsi que  des Wonderbras parce que pour elle, t’as une poitrine minuscule et que sa fille de ne peut pas avoir l'air d'avoir des seins aussi petits que ça à une réunion de famille parce qu'elle même a… J’ai trop parlé encore une fois. Oublie ce que je viens de dire Il fallait vraiment que j’apprenne à me taire et a tourner plusieurs fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Bon après je commençais à avoir l’habitude de me ridiculiser devant Oliver, mais bon, ce n’était pas une raisons. Je détournais aussitôt les yeux vers mes écrans. Avec eux, aucune chance d’être trop bavarde. Je m’arrêtais dans ma ligne de code lorsqu’il me demanda ce que j’avais prévu de ce soir. Il y avait vraiment besoin que je lui réponde ? J’haussais un sourcil, tout en lui disant Le prend pas mal, mais tu n’as rien pigé la dernière fois, donc pas sûre que tu comprennes ce soir. Mais en gros, je bosse sur mon projet de regroupement de phénomènes paranormaux et de tout ce qui a pu toucher Starling City pour voir s’il n’y a pas un moyen de les prévoir et de les éviter. Je suis en train de créer le logiciel que j’ai en tête. Là je suis en train d’écrire les codes qui croiseront les données et… C’est pas franchement le genre de truc qui te passionne et je ferais mieux d’arrêter de tout te détailler à chaque fois Me repris-je au bon moment avant de perdre complètement Oliver comme la dernière fois. J’étais vraiment trop bavarde, ouais vraiment trop. Je n’imagine pas ce qu’aurait été ma vie si j’avais été muette. Indéniablement j’aurais écopé de beaucoup moins de problème.

Quand celui sur qui je fantasmais et craquais me proposa d’aller diner, j’eus un instant de bug. Mes doigts étaient suspendus au-dessus de mon clavier comme si on venait tout juste d’appuyer sur mon bouton off. Ok. Respire Felicity et calmes toi. Maintenant tourne la tête vers lui, ouvre la bouche et répond lui. .Heu ok. Tu veux que je commande un chinois ? Enfin je veux dire chinois. Que je commande chinois, pas un chinois. Je suis pas cannibale et les chinois ne se mangent pas… Passons tu as compris. Tu prends comme la dernière fois ? J’ouvrais une page internet du chinois du coin, pour nous commander à manger, après avoir enregistré le travail sur lequel je bossais. Je troquais un travail pour un autre et finirait celui que j’avais entamé cette nuit, ou demain. Ou cette nuit et demain. Oui, cette nuit et demain cela me paraissait plus plausible. Enfin cela dépendait de ce qu’allait me demander Oliver et du temps que ça me prendrait. Et dans ces cas-là, ce délai pourrait-être retardé, ou maintenu. A voir. Si j’arrivais bien à m’organiser j’arrivais sans aucun doute à faire les deux en parallèle. Je récupérais un bloc note qui trainait sur le bureau et pris dans ma main mon stylo, prête à prendre des notes.

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Oliver & Felicity, le 10 septembre

Il ne dirait pas cela comme ça ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Qu’il pourrait supporter Donna ? Que mes seins n’étaient pas aussi petits que ça ? Ou que cela l’intéressait ? Hmm ; sans doute la première proposition vu qu’il ne connaissait pas ma Mère. Oh bien sur, il l’avait déjà vu et elle m’avait mise dans l’embarrât face à lui comme seule elle savait le faire. Pour autant il ne la connaissait pas autant que moi. Et avec la perte de sa propre mère… Cela n’avait pas été délicat de ma part de me plaindre de la mienne, qui, fort heureusement, était encore en vie. Elle avait beau avoir bien des défauts, elle était ma mère et je l’aimais malgré tout.  Je décidais donc de ne rien répondre et de me perdre quelques instants dans son sourire avant de me reprendre. J’étais vraiment sotte quand il s’agissait d’Oliver. Il était plus que temps que je passe à autre chose et me fasse enfin une raison. C’est le mieux en effet. lui répondis-je en haussant les épaules, un sourire aux lèvres. Ce n’était pas vraiment la peine que je me perde dans des explications qu’il ne comprendrait toujours pas. Oliver n’était pas bête, loin de là. Simplement l’informatique s’était autant son truc que taper sur les vilains était le mien. Nous nous complétions parfaitement et c’était d’ailleurs pour cela que nous faisions une si bonne équipe. Il allait au-devant des problèmes et je protégeais ses arrières et résolvais les énigmes qui se posaient à nous. Je n’étais clairement pas assez bonne pour aller sur le terrain. Les rares fois où je l’avais fait, cela avait finit mal. Aussi dur à encaisser que cela soit, je ne pouvais pas le protéger.

Finalement, lorsqu’il déclina commander chinois pour m’indiquer qu’il m’invitait dans l’un des meilleures restaurants de la ville, j’ouvris la bouche en grande, avant de secouer la tête pour me ressaisir. Il s’était déjà levé pour m’embrasser le haut de la tête. Mon cœur se mit à battre fort tout à coup, et j’eus la gorge sèche. Ca ressemblait vraiment à un rencart ouais vraiment… Seulement… seulement je me faisais des illusions et je le savais très bien. Il accordait sa soirée à Diglee pour qu’il rejoigne les siens. Il savait que j’étais seule, alors il me proposait de diner pour que je puisse me détendre, et de m’accompagner pour que je sois en bonne compagnie. C’était aussi simple que ça.

Avant que je ne puisse lui répondre, il avait déjà tourné les talons, non sans me rappeler à quelle heure il comptait venir me chercher. 20h. Cela me laissait une heure trente pour me préparer, en déduisant le temps que je mettrais à rejoindre mon appartement et mettre en veille notre base après avoir sauvegarder tout mon travail. C’était court. Court pour arriver à être à la hauteur du riche héritier. Je secouais une nouvelle fois la tête, pour me donner du courage cette fois et de la motivation.

♥♦♠♣

Il était déjà vingt-heure et je n’étais toujours pas prête. Enfin presque. J’avais envoyé un message à Oliver pour lui dire où trouver la clef de secours de mon appartement, lui proposant d’attendre dans le salon le temps que je finisse de me préparer. J’avais passé beaucoup de temps à choisir ma tenue de ce soir, et aucune n’avait trouvé grâce à mes yeux. C’était ou trop, ou pas assez. J’avais abandonné l’idée de trouver quelque chose pour m’occuper de mes cheveux et de mon maquillage. J’avais légèrement ondulé les premiers pour leur donner un peu plus de volume, les laissant pour une fois, détachés. Je m’étais appliquée un peu de fond de teint, un peu de fard à paupière et un trait de crayon noir au ras des cils. Discret, sans en fait trop. Ce n’était pas un rencard, mais juste un diner entre amis.  
Lorsque mon téléphone sonna m’indiquant qu’il était vingt-heure, je venais tout juste de finir de choisir enfin une tenue. J’avais troqué ma jupe portefeuille pour un pantalon slim noir, et ma chemise rose pour un top en satin bleu foncé, avec un léger décolleté drapé. J’avais gardé mon blaser noir, qui complétait très bien ma tenue. Je finis d’enfiler mes escarpins bleu nuit avant de troquer mes lunettes pour des lentilles de contact, histoire de faire plus décontractée.

En rejoignant Oliver dans le salon, j’avais un petit quart d’heure de retard, rien de bien important, mais assez pour faire monter un peu plus mon stress d’un cran. Et comme à son habitude, il était fabuleusement et horriblement beau. J’allais vraiment faire tâche à ses côtés, c’était indéniable. Je n’avais pas la classe de toutes ses femmes avec qui il allait diner d’habitude. Peu importe. De toute manière, ce n’était qu’un repas entre ami, rien de plus. Je n’avais pas besoin d’être assortie à lui.  Désolée, pour le retard. J’espère que tu ne m’attends pas depuis longtemps. Je prends ma pochette et on peut y aller. lui dis-je un peu gênée, et les lèvres pincées. Je n’aimais pas ne pas être ponctuelle ni l’idée de l’avoir fait attendre pour pas grand-chose finalement. Je récupérais une pochette bleu foncé dans laquelle je glissais mon téléphone, mon portefeuille et un paquet de mouchoirs. Voilà, j’étais fin prête à l’accompagner et ma tenue avait pour intérêt de convenir ou pour un véhicule quatre roues ou pour un deux roues. Je savais combien il aimait conduire sa moto, et même si le casque ferait retomber quelques-unes de mes boucles, ce n’était pas des plus graves. Ce n’était pas un rendez-vous galant après tout, même si l'idée était séduisante.

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Oliver & Felicity, le 10 septembre

J’avais gardé le silence depuis que nous avions quitté mon appartement. Je l’avoue, je n’étais pas très à l’aise à l’idée de diner en tête à tête avec Oliver, en dehors du Verdant. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que cela avait tout d’un rencart alors que je savais que ce n’en était pas un. Tout était tellement compliqué quand il était question de lui. Il était vraiment temps que je passe à autre chose. Je me fermais bien trop de portes pour une possibilité qui n’existerait jamais. Oui Felicity arrête un peu d’espérer l’impossible. Nous étions amis. Nous nous respections et je savais qu’il m’adorait. Je n’avais pas besoin de lui. Je n’avais rien de plus à attendre. Cela était bien plus simple ainsi, et je devais l’accepter. Et cela commencerait ce soir. Je pris cette bonne résolution à bord de sa Lomborgini. Je me conduirais ce soir comme l’amie que j’étais et que je voulais rester. Soyons honnête, ça ne pouvait pas coller entre nous. Nous étions bien trop différents pour que cela fonctionne. Et surtout, je ne voulais pas me mettre en travers de sa mission plus que je ne le faisais déjà en temps normal en me mettant dans des situations embarrassantes.

Je suivis Oliver nous conduire dans l’un des plus grands restaurant de Starling City. J’y étais allée une fois dans cet endroit et c’est vrai qu’il était très chouette. J’y avais passé une très bonne soirée avec Clayton lors de notre premier rencart. Contrairement à lui, le justicier sexy n’eut pas besoin de se présenter pour qu’on lui indique où était la table qu’il avait visiblement réservé. Être connu avait bien des avantages… Et des inconvénients. De nombreux clients présents se tournèrent vers lui et je l’avoue cela avait quelque chose de très gênant quand ils me regardèrent, moi, l’informaticienne de la boite qu’avait créé les siens. S’il y avait eu un trou de souris en vue, j’aurais adoré y entrer pour disparaitre. Je fus un instant soulagée lorsqu’on prit une autre direction pour monter un escalier. Lorsqu’on débarqua sur le toit, je dus me mordre la lèvre pour retenir ce flot de paroles qui me vint. Je suivais Oliver non sans avoir une trouille bleue. Le cadre était superbe ouais, et vraiment, ça aurait pu me faire penser à un vrai rencart. Seulement... Seulement, j’avais une peur bleu du vide. Quand je bosse, les fenêtres aux étages me rassurent et me font oublier le vide qui s’étend autour de la tour Queen consolidated. Là… Là il n’y avait rien qu’un léger rebord pour nous prémunir d’une chute. Trop léger. Trop petit. Et si la table à laquelle nous nous installions – Oliver en parfait gentleman me décalant ma chaise -  n’était pas juste à côté du bord, je la trouvais toujours trop loin du sol.

Il fallait que je me ressaisisse. Ce n’était pas cool de gâcher la soirée d’Oliver. J’imaginais sans mal à présent qu’il avait dû réserver cette table pour lui et une autre, mais qu’elle avait surement du avoir un contretemps et donc qu’il m’avait proposé de diner avec lui pour la remplacer et ne pas perdre une telle réservation. Non parce qu’en dehors de ce vide menaçant c’était un endroit très romantique, qui était on ne peut plus approprier pour une tête à tête en amoureux. Je sortais de mon mutisme quand il s’adressa à moi, me demandant d’abord si l’endroit me plaisait, avant de me dire qu’il voulait « marquer le coup pour notre soirée ». Notre ? Marque le coup ? Oulalala mais qu’est-ce qu’il essayait de me dire au juste ? A moins que ce ne soit… ? Mais oui bien sûr ! C’était surement un piège qu’il posait à nos ennemis, comme la fois où il m’avait emmené chez lui et m’annonçant qu’il m’aimait. Il continuait simplement dans cette lignée. Et… c’était horrible de sa part de le faire sans m’en avoir parlé avant. J’aurais accepté s’il l’avait fait. Ok. J’ai compris Oliver. Oui c’est très charmant comme endroit, quoi qu’un peu flippant. J’espère que tu ne m’en voudras pas de ne pas profiter de la vue. Il devait bien se rappeler que j’avais le vertige non ? Je pris ma carte non pas pour consulter les plats – je savais déjà ce que je prendrais – mais pour regarder les vins rouges qu’il y avait. J’allais avoir besoin d’un bon verre pour tenir toute la soirée, à faire semblant d’être sa petite amie. Je pris la coupe de champagne en attendant que le serveur revienne pour un boire la moitié d’une traite, histoire de me donner un peu de courage pour et affronter ce vide, et affronter cette soirée. Voyant les prix affiché pour le vin, je me décidais pour la bouteille la moins cher. Je n’étais pas pauvre, loin de là, mais je n’étais pas aussi riche qu’Oliver. Et vu qu’il était simplement hors de question qu’il m’invite, je devais faire attention à mes différents choix pour ne pas me ruiner. Je reposais la carte pour tapoter des doigts sur la table, essayant de calquer et ma colère d’être quelque fois un jouet entre les mains d’Oliver et ma peur d’être sur le toit d’un restaurant. Je me forçais à ouvrir la bouche pour paraitre plus polie et moins glaciale Tu as déjà choisi ou tu hésites ? Je peux peut-être te conseiller si tu veux, vu que j’ai déjà eu l’occasion de venir diner ici la semaine passée… Enfin j’imagine que ce n’est pas la première fois que tu viens ici. Sara et Laurel aiment bien je crois ce genre de nourriture donc tu as du les amener ici elles aussi. Et donc tu n'as pas besoin de mes conseils pour te dire quoi manger. C'est logique. Je suis pas très perspicace quelque fois. Cela finira par me jouer des tours. Tout comme le fait de parler trop Mais pourquoi est-ce que je me mettais à parler de deux de ces ex tout à coup ? Ce n’était pas un rendez-vous galant ce soir, simplement un diner entre amis, pendant lequel je devais faire semblant. Je n’allais pas berner nos ennemis en me comportant ainsi. Quoi que… Cela ressemblait bin un discourt un peu jaloux – ce qui était un peu le cas d’ailleurs – et donc cela pouvait coller. Malgré tout, il fallait vraiment que je me reprenne.

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Oliver & Felicity, le 10 septembre

Oliver n’avait pas tort en affirmant que ce n’était qu’un cadre et que le principal était que nous profitions de la soirée. Je l’avoue que si cela avait été avec un autre que lui, j’aurais demandé à ce que nous nous allions. J’avais foi en lui et je lui accordais toute ma confiance. Il ne laisserait rien m’arriver de mal et si je venais à basculer dans ce vide que je détestais tant il me protègerait. De ça, je n’avais aucun doute. Le temps où j’étais simplement son assistante était révolu depuis bien longtemps maintenant et j’avais gagné son respect et son amitié. Vraiment, je n’avais nullement le droit de me plaindre de la situation. Cela n’allait certes pas totalement dans la direction que je désirais au fond de moi, pour autant, j’étais toujours fidèle au poste malgré le poids des années et des évènements que nous avions traversés, et lui également. Toutes celles avec qui il avait pu partager bien plus que de l’amitié ne pouvait pas en dire autant. L’homme ne fut d’ailleurs pas vraiment ravi que je parle de deux d’entre elles. Je me serais giflée de l’avoir fait à voix haut alors que je savais parfaitement qu’il n’aimait pas aborder ce genre de sujet. C’était sorti tout seul, sous l’effet du stress qu’il provoquait en moi.  Désolée lui dis-je en faisant aussitôt mine de regarder la carte du restaurant alors que je savais déjà ce que je mangerais et ce que je boirais.  D’ailleurs en parlant de verre, j’avalais une nouvelle gorgée de champagne, qui, même si je ne m’y connaissais pas, était vraiment délicieux. Il avait sans aucun doute un prix qui devait être mirobolant, et qui me rappelait que je ne dinais pas avec n’importe qui. Je savais qu’il avait de l’argent, mais j’oubliais souvent car ce n’était pas ainsi que je le définissais. Il n’était pas Oliver le riche héritier. Non il était simplement Oliver à mes yeux et cela suffisait amplement. S’il avait été aussi pauvre qu’un sans-abri, je serais quand même complètement mordu de l’homme qu’il l’était. Au fond qu’est-ce qu’un billet vert ? Si je le voulais, je pourrais détourner plus d’un fond et faire exploser mon compte en banque.

Le justicier me déclara qu’il n’avait amené aucune des deux sœurs dans ce restaurant. Je l’avoue, je fus un peu soulagée. C’était stupide, mais bon sang, je me sentais déjà bien assez complexée en leur présence pour ne pas « passer » encore après elles. Pour autant, j’ajoutais à sa suite sans attendre Tu n’as pas à t’expliquer Oliver. Il ne me devait absolument rien. Je n’étais pas sa petite amie après tout. J’étais son ami et je devais me comporter en tant que telle, même s’il lui arrivait de ne pas me rendre la pareille. J’aurais vraiment aimé qu’il m’indique chez moi ou dans notre QG que s’il m’emmenait diner, c’était uniquement pour berner nos ennemis et non pas pour, au départ, profiter simplement de ma présence.
J’évitais soigneusement de le regarder véritablement droit dans les yeux. Il était bien trop futé et moi bien trop expressive. En y voyant de la tristesse et de la déception, il se poserait des questions. Et s’il finissait par comprendre que je nourrissais à son intention bien plus que de l’amitié, il allait se sentir gêner et prendre ses distances pour ne pas me donner de faux espoirs. Je savais déjà tout cela mais l’entendre le dire à voix haute serait une autre paire de manche, qui me ferait plonger dans plusieurs litres de glace chocolat menthe. Je dus rester bien trop longtemps dans mes pensées car il me demanda alors ce qui me tracassait. Heureusement l’arrivée du serveur coupa court à cette interrogation. Il prit la commande d’Oliver avant de se tourner vers moi. Je lui indiquais que je désirais l’Osso Bucco à l’orange, accompagné d’un risotto aux asperges, puis la bouteille de vin rouge la moins cher de la carte. Lorsqu’il fut parti, je me remis à pianoter sur la table du bout des doigts, avant de combler le silence du mieux que je pouvais Alors… Tu viens souvent diner ici ? Et me rendant compte de ce que pouvais sous-entendre ma questions, je m’empressais d’ajouter Non pas que je sous entende que tu viennes ici avec des femmes, je pensais pas du tout à ça. Simplement tu savais que la vue sur la ville était jolie de ce toit et que le cadre était très charmant et romantique   Oh putain, je venais de dire que je trouvais cela romantique ? J’étais franchement en train de sombrer. Enfin non c’est pas ce que je voulais dire… Enfin si, c’est très joli et romantique… Enfin tu vois ce que je veux dire ? Au-delà d’être un Queen et d’avoir tes entrées partout, tu n’aurais pas pu savoir que c’était aussi agréable si tu n’étais pas déjà venu avant. Oulala, il fallait vraiment que j’apprenne à me clamer car c’était une véritable catastrophe. Amis, simplement amis. Détends-toi. Ce n’est pas un rencart, simplement un repas entre amis. Il n’y a aucune foutue ambigüité dans  tout cela. S’il avait pu parler de « nous deux », c’était uniquement parce que le serveur était dans les parages, et pour donner le change. Rien de plus. Nous sommes deux amis qui dinent le plus simplement du monde, comme beaucoup d’autres, à la différence qu’Oliver faisant semblant, - et le mot semblant était important – de filter un peu pour tromper je ne sais pas qui. Il avait utilisé cette technique par le passé déjà une fois. Je ne devais pas laisser l’opportunité d’être déçue une seconde fois se reproduire. Cela avait été trop douloureux.

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Oliver & Felicity, le 10 septembre

J’écoutais avec beaucoup d’attention Oliver. Il était plutôt rare qu’il parle de lui, encore plus qu’il parle de celui qu’il était avant, cet homme dont il n’était pas très fier d’avoir été. J’étais toujours touchée lorsqu’il le faisait. C’était la sa plus grande marque de confiance. Il savait que je l’écouterais et surtout, que je ne le jugerais pas. Je connaissais le véritable Oliver, l’homme qui se trouvait derrière tous ses masques qu’il portait, et croyez moi, il y en a beaucoup. Cela ne m’avait jamais dérangé, fait peur, ou intimidé. Au fond il était comme nous tous : il essayait de faire le bien autour de lui, commettait des erreurs, et essayait de les réparer ensuite. Il ressentait la peur, les doutes, la douleur, la joie, et la certitude qu’un jour tout finirait par s’arranger. Il avait des rêves, et il essayait vraiment d’être quelqu’un de bien. Il ne savait peut-être pas toujours comme s’il prenne mais Oliver Queen était un homme bon, un homme de bien et qui méritait sincèrement d’être heureux et de trouver cette paix intérieure qui lui faisait tant défaut. A sa place, beaucoup aurait renoncé et choisi la facilité. Mais pas lui. Il était sans aucun doute la personne la plus courageuse que je connaissais et il m’inspirait, me pousser à moi aussi donner un sens plus large à ma vie, à me servir de mes connaissance non pas pour mon propre profit, mais pour le bien d’un plus grand nombre. Il avait bouleversé ma vision du monde et ma manière de pensées. Il m’avait rendu plus forte, et plus courageuse. Pas un seul instant je regrettais de l’avoir rencontré et qu’il m’ait dévoilé qui il était réellement, pas même alors que j’avais plus d’une fois risqué ma vie. Cela en valait la peine. Oliver en valait la peine. Je posais ma main sur la sienne et la serrais légèrement, lui faisant savoir que j’étais là pour lui, peu importe ce qu’il pourrait me dire. Je ne lui tournerais pas le dos, jamais. Je lui fis un sourire chaleureux, qui se figea lorsqu’il me demanda si cela me paraissait si étrange que cela qu’il m’invite à diner dans un cadre on peut plus romantique. Est-ce la une boutade de sa part pour se moquer de mon bien piètre choix de mots ? Son sourire se fit… gêné. Mais pas autant que le mien. J’ouvrais la bouche pour lui répondre, mais la referma aussi sec lorsqu’il m’affirma que tout ce qu’il avait pu me dire avant était vrai. Ca je le savais déjà très bien. Il n’avait eu de cesse de me répéter et me faire comprendre que je n’étais qu’une amie pour rien. Ma gêne se transforma en colère à cette pensée. Oliver jouait avec moi et mes sentiments, à souffler le chaud, pour ensuite souffler le froid. Ne comprenait-il donc pas que pour moi, ce n’était pas, mais alors pas du tout un jeu ? Qu’à chaque fois que j’essayais de me faire une raison, il me donnait une raison justement de ne pas le faire ? Et qu’à chaque fois, je plongeais tête baissée, naïvement, et espérant sincèrement qu’un jour, il partagerait ce que je ressentais pour lui.

Je retirais ma main de la sienne, et me leva de table brusquement, faisant renverser ma coupe sur la table. Le fond de champagne se répandit sur la table, imbibant une partie de la nappe. Je rentre chez moi. Pas la peine de me raccompagner, je saurais retrouver le chemin toute seule lui dis-je froidement avant de prendre ma pochette, et passer la lanière sur mon épaule. Je m’écartais de la table, bien décidée à m’en aller. Je ne voulais pas rester une minute de plus ici, avec lui, pas alors qu’il agissait comme le dernier des imbéciles. Tant pis pour sa couverture, je m’en fichais pas mal en cet instant. Il était une nouvelle fois en train de me blesser, mais je ne comptais pas me laisser faire aussi facilement que la dernière fois. Je comptais partir sans explication, mais emportée comme je l’étais, je me retournais vers lui et lui jetais au visage Tu n’es qu’un imbécile Oliver Queen. Soit gentil et m’épargne tes jeux tu veux bien ? Arrêtes. Tu n’as pas le droit de me faire ça. Je ne le mérite pas. Je ne mérite pas que tu me fasses ainsi tourner en bourrique, à me dire que tu as envie d’un diner romantique avec moi, avant de me rappeler que nous ne sommes que de simples amis. Parce que si tu continues ainsi, je ne suis pas franchement certaine de vouloir rester, ne serait-ce que ton amie. Je n’étais pas sérieuse…Ou du moins, pas totalement sérieuse. Oliver c’était ma drogue et je pourrais pas ne plus être à ses côtés. Seulement, peut-être était-il temps que je tourne définitivement et radicalement la page ? Je ne savais pas vraiment mais il était temps que les choses changent. Et même si cela avait été sur le coup de la colère, au moins lui avais-je fait comprendre que je ne supportais plus qu’il soit aussi ambigu avec moi. Il ne le faisait sans doute pas pour me faire du mal, je le savais très bien. Seulement, il m’en faisait quand même et il était temps qu’il s’en rende compte.

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Oliver & Felicity, le 10 septembre

Oliver ne comprit pas dans un premier temps. Comment l’aurait-il pu alors que pour lui, tout était clair. Il en me considérait que comme une amie, simplement une amie qu’il séduisait, mais simplement pour s’amuser, sans penser que cela pouvait réellement m’atteindre. J’avais conscience qu’il ne me faisait pas consciemment du mal, mais je ne le supportais plus pour autant. Il était plus que temps qu’il comprenne qu’il était en train de jouer avec mes sentiments, avec mon cœur. Je levais les yeux vers son visage lorsqu’il se leva pour me faire face, afin qu’il comprenne, qu’il puisse lire dans mon regard tout cette douleur qu’il m’infligeait en soufflant le chaud et le froid. J’en avais assez de faire comme si cela ne m’atteignait pas, comme si cela n’était rien. J’avais mal, et je le laissais le lire. Tant pis si cela lui ferait peur et qu’il s’éloignerait. Au moins, ainsi, je serais totalement fixée. Parce que je n’arriverais jamais à renoncer à lui s’il continuait ainsi à être aussi lunatique avec mon cœur. Qu’il me dise une bonne fois pour toute qu’il n’y aurait jamais rien entre nous et qu’il ne laisserait plus jamais aucune ambiguïté naitre entre nous. Voilà ce dont j’avais besoin en cet instant. C’était tout ce que j’attendais de lui pour tirer un trait et avancer, oublier toute cette histoire et plus jamais y repenser. Quelque part, j’avais besoin qu’il marque une véritable rupture entre nous pour tourner la page. Ou alors qu’il se décide à nous laisser ne serait-ce qu’une infime chance. J’en avais assez de son indécision. Il fallait qu’elle cesse ce soir. Non je n’en sais rien Oliver car un jour tu dis blanc et l’autre tu dis noir ! lui répondis-je en colère. Je savais très bien que me perdre dans ce micmac n’avait pas été fait intentionnellement. Malgré tout, il l’avait fait quand même Ou du moins, il m’y avait incité et j’avais fait le reste toute seule. Je ne lui reprochais pas tout, non. J’avais conscience de ma part de responsabilité. Je me faisais des illusions, essayant d’interpréter chacun de ses gestes, et chacune de ses paroles. Lorsqu’il se montrait tout à coup froid quand je parlais d’un rendez-vous galant que j’avais, j’avais interprété cela comme de la jalousie, vu que Diggle lui me souhaitant bonne chance pour mon rencart. Mais juste après, il me rappelait combien il était heureux que je sois son amie, une simple amie, rien de plus. Il n’était pas le seul coupable, même si je donnais l’impression de tout lui mettre sur le dos. Simplement, lui savait ce que je ressentais pour lui parce que j’étais une bien piètre comédienne. Alors que de son côté, rien n’avait été réellement clair.

Quand il évoqua cette fameuse nuit au manoir, mon visage s’assombrit un peu plus. Je détestais me souvenir de cet instant, même s’il n’arrêtait jamais de me hanter. J’y avais cru, j’y avais vraiment cru quelques instants. Je m’étais perdue dans son regard, restant figée quelques instants lorsqu’il m’avait dit que Slade s’était trompé de femme, que ce n’était pas Laurel qu’il aimait réellement et que c’était pour cela qu’il voulait que je sois en sécurité, dans son manoir. Il m’avait dit sincèrement qu’il m’aimait et j’y avais vraiment cru quelques secondes, avant qu’il ne me remettre dans ma main cette seringue et me demande si je comprenais. Tout cela n’avait été que de la poudre aux yeux. Mais quelque chose s’était agité en moi, puis brisé tout aussi rapidement. J’avais l’impression de revivre cette scène en cet instant, me demandant où cette fois se trouvait le piège. Il devait en avoir un. Il y en avait toujours un. Je ne répondais pas à Oliver. Que pouvais-je lui dire ? Qu’il ne se rendait pas compte que je l’aimais et qu’encore une fois, il était en train de jouer avec mes sentiments ? Je voulais le croire. Parce que ce qu’il me disait, j’avais toujours eus envie qu’il me le dise. Seulement je n’y croyais plus et je m’en rendais compte en cet instant. Je ne croyais plus un traitre mot de ce qu’il pouvait me dire. Je lui faisais confiance sur tous les autres points, mais pas sur ce sujet, pas alors que je m’étais faites avoir une fois. Et cela même si Oliver semblait sincère, comme cette nuit là. J’étais prête à prendre tous les risques possibles pour lui. Mais je ne pouvais plus tenir ce rôle, ce rôle de cette soi-disant femme qu’il aimait. Ne recommence pas Oliver s’il te plait. Je reculais d’un pas, puis d’un second. Je ne veux plus tenir ce rôle. Encore un autre en arrière. Je ne veux plus entendre ces mots sortirent de ta bouche. Encore un autre. Pas alors qu’ils ne sont pas sincères. Encore un autre, et je butais contre la porte. Bonne nuit Oliver. je me retournais et ouvrais la porte. Je manquais de tomber sur le serveur qui apportait les plats que nous avions commandé. Je bredouillais des excuses, avant de descendre les volets de marche rapidement. Je traversais le restaurant tout aussi rapidement, ne ralentissant la cadence qu’une fois dehors, devant le bâtiment. Je soufflais un bon coup, pour me reprendre, et me remettre d’aplomb. Je devais avancer, il le fallait. Et je connaissais le meilleur moyen d’y arriver.