« Comment ça je dois aller visiter l'université de Métropolis ?! Tu crois que c'est eux qui vont m'apprendre comment être un bon Batman plus tard ?! Je veux rester ici, à Gotham ! »

Ce furent sur ces paroles que je décidais de clore la discussion du soir à table, après que Père m'ait indiqué que je devais me rendre à Métropolis, à l'université plus précisément pour y effectuer les portes ouvertes de l'institut écolière de la ville. Pour tout vous avouer...cela m'arrangeait en faite d'aller à Métropolis, même si je détestais cette ville pour la simple et bonne raison qu'ils adulent un alien au point de faire une statut de lui. D'ailleurs, si j'ai un peu de temps, j'irais bien taguer le ''S'' de la grande structure, histoire de montrer que le seul vrai Dieu sur Terre, et bah c'était personne. Comme s'ils avaient construit une quelconque plaque de remerciements pour le Chevalier Noir après qu'il ait trimé pendant plus de vingt ans contre les dingues de Gotham, mais même pas. Aucune reconnaissance ces officiels. De toute façon, mis à part Gordon, ils étaient tous pourris jusqu'à la moelle épinière. Pas étonnant que toutes les semaines, dans le journal principal de la ville, on pouvait lire plusieurs, et oui, pas qu'un seul, cas de corruptions parmi les forces de l'ordre ou encore dans les hautes sphères de la ville, tels que des conseillers municipaux ou encore des magistrats, des guignols dans le genre.

Après ma nuit plutôt agitée sous la capuche du Jeune Prodige, je me levais à l'aube afin de ne pas partir en retard pour Métropolis, sinon je savais que le grognon qui me servait de père allait soit venir me réveiller lui même et ma mauvaise humeur habituelle prendrait le pas toute la journée, soit il m'envoyait Pennyworth pour un réveil plus en douceur. Je ne voulais ni l'un ni l'autre, j'étais assez grand pour me débrouiller moi même. Puis ça valait toujours mieux que les réveils méthode Ligue des Assassins qui consistaient à être soit enlevé dès le matin pour une longue journée avec successions de combats, soit avec de l'eau froide directement sur le visage et tout le corps pour constater qu'au lieu d'être allongé sur un lit bien douillet, j'étais attaché par les poignets à des chaînes reliées au plafond. Alors quitte à choisir, Père était quand même bien plus calme, à sa manière. Le petit déjeuner était déjà prêt, concocté par le majordome de la famille, déjà au four et au moulin à une heure aussi matinale. Tant mieux, je n'aurais pas à perdre de temps à me faire à manger.

S'il y avait bien un truc sur lequel j'hésitais ce matin, c'était sur la tenue à adopter. Soit j'y allais avec mon uniforme de la Gotham Academy, soit je mettais des vêtements de ville, des trucs normaux quoi. La seule chose dont j'étais certain dans mon attirail était que dans mon sac de sport se trouvait ma combinaison de Robin avec tout le matériel nécessaire à mon enquête. Car oui, depuis quelques temps, je m'intéressais de près à une drogue qui circulait librement dans les rues. Une sorte de venin qui donnait temporairement aux consommateurs une force décuplée, mais une violence qui devenait incontrôlable par la suite. Ce truc ne devait pas rester en libre circulation trop longtemps au risque de faire des ravages. Et comble de la surprise, la source de ce dangereux produit ne venait pas de Gotham City comme je le pensais, mais bien à Métropolis. Alors vous comprenez pourquoi j'ai fait une scène à mon père ? Il aurait trouvé suspect que j'accepte bien volontiers d'aller dans la ville de l'alien sans émettre la moindre réserve. Je tiens à ma réputation de râleur professionnel quand même !

Finalement, j'optais pour une tenue simple, à savoir une chemise avec les manches retroussées blanche, un pantalon noir et une paire de chaussures de villes de la même couleur. Pas besoin de faire plus pour quelque chose dont je n'avais strictement rien à faire. Et puis je prendrai ma moto attitrée, histoire de montrer que même à Gotham on pouvait avoir une certaine classe. Je prenais donc la route direction Métropolis, pour arriver deux bonnes heures plus tard. Je la garais à distance, prenant soin de bien tout verrouiller pour pas que l'on puisse non plus se permettre de piquer les affaires qui se trouvaient dans mon sac. Je prenais la petite télécommande pour le contrôle à distance dans la poche de mon pantalon pour me rendre dans les locaux universitaires. A peine arrivé devant, j'étais déjà blasé. D'une il y avait beaucoup de monde, et deux...je détestais déjà.

« Pff... »

Ouais, c'est tout ce que je trouvais à dire pour le moment. Cependant, je ne devais pas oublier que j'étais présent pour un but bien précis : la mission sur le venin. Je savais tout naturellement où aller, me restait plus qu'à passer les formalités. J'arrivais à la table d'un gars qui donnait une brochure avec le plan et un badge portant le nom des participants. Ils avaient tout prévu ces dingues.

« Damian Wayne. »

Le jeune homme assit face à moi chercha et dénicha mon nom, me tendant la brochure avant de commencer tout un discours ennuyant.

« N'essayes pas de fraterniser avec moi, ou je te casse la gueule. »

Sur ces paroles, je le laissais bouche bé pour partir en direction du terrain de foot où se trouvaient certainement les candidats à une potentielle entrée dans l'équipe de foot universitaire. Je me dirigeais vers les gradins pour m'asseoir à une place, jaugeant du regard tous les participants présents sur la pelouse. Mon regard se tourna alors vers le premier rang où une jeune femme se trouvait là, en attente du triste spectacle qui allait se dérouler sous ses yeux. Je me dirigeais alors vers elle, prenant place à côté d'elle sans lui demander son avis. Et puis, sait on jamais, elle était peut être de l'école, avait potentiellement des informations sur le trafic de venin dans l'école.

« Je me demande quel est l'intérêt de jouer avec une balle dans la main tout en se tapant dessus. Autant prendre un bâton et se donner des coups. »

Pour une entrée en matière, je savais franchement y faire.

 

     

BY .SOULMATES

  Que je pouvais détester ces rassemblements d'élèves, que ce soit pour une compétition sportive, pour des soirées ou les rassemblements tout court. Un déchaînement d’imbécillité sans nom qui provoquait en moi une forte envie de foncer dans le tas et de leur taper la tête contre le mur le plus proche les uns après les autres. De la à dire que je n'aimais personne, il ne fallait déconner non plus. C'est juste que je n'appréciais pas les autres, c'est tout. Mis à part mon père, et un petit peu Pennyworth malgré ses leçons de moral qu'il pouvait donner dès qu'il le pouvait. Ouais, c'était irritant et ça me donnait envie de le remettre à sa place, sa vraie place de majordome, celle qui voulait qu'il nous fasse à manger sans parler, qu'il nous lave et repasse le linge sans parler ou encore qu'il nettoie nos costumes en rentrant de missions sans parler. Mais bon, c'est quand même un vieil homme et sage et parfois bienveillant, et puis il avait plus ou moins élever Père quand mes grands-parents furent assassinés. Cette histoire aussi, j'avais pu l'entendre des dizaines et des dizaines de fois sans avoir le droit de couper la parole.

Le passé, il était parfois bon de le laisser derrière soit sans le ressasser à tout bout de champ. Enfin bon, je sais que sans tout ce passé, je ne serais pas là aujourd'hui. Mais passons, car j'avais beaucoup plus intéressant à faire que de parler encore une fois de la mort des parents de mon paternel. Mon enquête démarrée à Gotham m'avait fait rencontrer plusieurs intermédiaires, pour au final tomber ici, dans l'université de Métropolis, dans la ville de l'Alien destructeur. Comme si cela ne suffisait pas, le domaine dans lequel je devais faire cette enquête était le sport, et avec la quasi certitude de tomber sur un dingue accroc au produit qui me tomberait dessus. Heureusement, j'avais tout prévu, et m'étais même servi dans les affaires de mon paternel pour booster un peu mes compétences dans un éventuel futur combat. C'est donc tout naturellement que je m'étais rendu vers le stade d'entraînement de l'équipe pour évaluer les forces en présence. Mais c'était surtout dans les gradins que c'était le plus intéressant. A mon arrivée, il y avait tout un groupe de pom-pom girls que j'évitais soigneusement, ne voulant pas prendre le plaisir de les descendre les unes après les autres, elles les superficielles de l'université.

Je soupirais pour ensuite m'asseoir un peu plus loin alors que le coup d'envoi n'allait pas tarder à être donné. Je décidais, après avoir vu la jeune femme toute seule dans les gradins, d'aller la rejoindre, histoire de voir si elle avait quelques informations concernant ce trafic. Après tout, si elle était là, c'était soit parce qu'elle aimait ce sport, soit parce que son copain se cachait parmi la bande de gorilles sans cervelle qui se disputaient la balle sur le rectangle vert. Je faisais mon arrivée en descendant tout de suite le sport qu'ils pratiquaient, pour ensuite tourner la tête dans sa direction. Elle me disait ne pas être plus spécialiste que ça de ce sport, et me demandait même des explications par rapport à mon allure sportive. C'était bien la première fois qu'on me la sortait celle-là. Sauf que pour moi, le vrai sport consistait à en foutre plein la figure aux criminels que je combattais, peu importe la manière à laquelle c'était fait. Me demandant pendant un temps comment elle pouvait connaître mon nom, je rappelais subitement le badge affiché sur ma chemise.

« Et bien le but pour une équipe est de mettre le ballon dans l’en-but de l'autre avec ses joueurs offensifs, et l'autre de défendre cette zone avec ses joueurs défensifs. Et ça change à tour de rôle quand il y a je ne sais plus trop quoi. Je ne suis pas vraiment un fan de sport en général. La seule chose que je sais, c'est que tout les ans il y a le Superbowl, après le reste de la saison, je m'en fiche. »

Oui, je n'allais pas non plus tout lui expliquer, ne connaissant pas tout sur ce sport et toutes ces règles aussi chiantes qu'une leçon de moral de Père. Portant mon regard sur le terrain, je suivais une action alors que la jeune femme assise à côté de moi se présenta. Elle disait venir de...Marioupol ? Mais c'était en Ukraine ça non ? Bizarre, car elle n'avait aucunement l'accent typique de l'Europe de l'Est dans son langage. Ou peut être qu'elle avait été adoptée à la naissance. En tout cas, elle ne ressemblait pas du tout à une fille de cette partie de la planète, d'autant qu'elle disait juste arriver aux États-Unis. Je lui lançais un regard interrogateur.

« Enchanté Megan Morse, même si... »

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'un grand bruit se fit entendre dans les gradins ainsi que sur le terrain. Un joueur fonçait dans le tas comme une brute, terrassant les quelques fous qui se dressaient sur son chemin. Pas de doute, il avait très certainement prit le produit interdit. D'autres personnes tentèrent de le calmer, en vain. Je me levais subitement de mon siège, sentant que c'était le moment de faire quelque chose. Le joueur fonçait ensuite en direction du bâtiment scolaire. Il y avait probablement des personnes à l'intérieur, et donc des victimes potentielles de ce fou furieux. Je tournais alors la tête vers la jeune femme.

« Ce n'est pas normal non. Écoutes, j'aurai été ravi de pouvoir discuter un peu plus avec toi mais euh... j'ai à faire alors...bon séjour au pays de l'Oncle Sam enfin tout ce que tu veux quoi. »

Je quittais précipitamment les gradins et sortais le petit appareil électronique permettant de faire débarquer ma moto à l'endroit où je me trouvais. Je dénichais un petit coin tranquille où je pourrais me changer. Plusieurs minutes après, me voilà sur mon engin de déplacement à foncer droit sur le bâtiment, mon bâton métallique se trouvant dans mon dos, et ma ceinture remplie de gadgets. Afin de ne pas attirer l'attention sur mon arrivée, j'utilisais mon grappin pour me retrouver au second étage du bâtiment. Des cris se faisaient déjà entendre dans les couloirs inférieurs. Je devais avant tout m'assurer qu'il n'y avait personne sur son chemin, mais quelque chose me disait que si j'étais là, d'autres justiciers pouvaient aussi faire leur apparition dans le coin vu les dégâts qu'avait causé le bipède sans cervelle. Je croisais quelques personnes qui fuyaient.

« Montez aux étages supérieurs et barricadez vous si vous voulez pouvoir passez vos examens et éviter d'avoir une vie encore plus inintéressante que maintenant ! »

Ils me regardaient bizarrement, mais je m'en fichais, j'étais là pour appréhender le footballeur, et rien d'autre..

 

     

BY .SOULMATES