« Le dessein d’Arès ne sera pas aussi puissant que ce que tu rencontreras là-bas, Diana. Ne perd jamais de vue ton objectif. N’oublie jamais qui tu es vraiment. »

Les paroles de ma divine mère, la Reine Hyppolite, résonnèrent dans mon esprit. Des mots avec une intonation, un volume si distinct que je pouvais être persuadée qu’elle siégeait juste à mes côtés. Des mots qui ne cessèrent de prendre du sens au fil du temps que je passais dans le monde des hommes. Des mots que je ne pourrais guère oublier et non, Mère, je ne changerais jamais. Je resterais telle que je suis jusqu’à la mort. Le monde regorgeait de mille et une civilisations. Pourtant, lorsque la Reine m’avait prononcé ces quelques mots avant que je ne puisse prendre mon envol en compagnie de Steve Trevor, je me complaisais à la mettre sous le statut d’une divinatrice. Dans le monde des hommes, tout était différent. La haine, la colère, la tristesse, la dépression, la détresse, les cris, les larmes étaient les émotions les plus présentes dans le cœur des humains. La compassion, l’amour, le partage, l’entraide, l’altruisme faisaient partie des humains possédant un cœur d’or, un cœur pur, quasi sans faille. Voici près de deux années que je m’étais installée sur les terres métropolitaines recouvrant la ville protégée par celui qui était attaqué par les autorités locales : Superman. Deux années où je ne pouvais que constater le désordre, la terreur, le malheur régner dans ces rues. Etant ambassadrice des Amazones, je devais être l’image de mes sœurs, de ma mère et montrer aux humains que nous existions et que nous voulions apporter une paix sans faille. Depuis mon arrivée ici, je pense avoir été Wonder Woman, cette femme guerrière, forte et étonnamment puissante. Combien de fois avais-je entendu le ricanement des hommes lorsqu’il découvre une femme prête à se battre ? Combien de fois avais-je entendu ces individus oser traiter une femme comme un simple objet sexuel et rien d’autre ? Des attitudes qui ne faisaient qu’accroître une colère dans mon cœur. Une colère qui n’allait jamais au-delà du meurtre. Je ne suis pas née pour tuer. Je suis née pour me battre et protéger les plus faibles. J’étais peut-être la fille du dieu Zeus, cela ne me donnait aucun droit quant à retirer la vie, l’âme d’un être humain.

Cependant, l’impression que la Planète Terre était beaucoup plus peuplée d’êtres malveillants s’accentuait. Et ce, d’autant plus lorsqu’une étrange machine à particules fut explosée. Un accélérateur qui donnait d’incroyables et puissants pouvoirs à de simples humains. S’ils ne sont pas aidés par de bonnes personnes, ils perdent pied et ne contrôlent plus rien. Leurs pouvoirs sont alors guidés par leur soif de vengeance, parce qu’ils ont perdu des êtres importants à leur cœur ou tout simplement parce que des individus les ont placé en cellule pour des actes pouvant être nombreux. Je devais me rendre dans cette ville qui a changé une majeure partie de sa population. Central City était connue pour cet homme surnommé le bolide écarlate ou encore The Flash qui ne cessait de sauver ses habitants, tout à l’image de Superman. Un homme que j’aimerais beaucoup rencontrer pour juger ses compétences au combat. Tout comme Central City était connu pour abriter des êtres sournois, intelligents, tel était le Captain Cold. Oui, je ne me projetais pas à l’aveugle. J’aimais connaître les informations nécessaires avant de me rendre à un endroit précis. Me rendre directement au laboratoire qui avait siégé cette machine allait sans doute m’aider à comprendre pourquoi celle-ci n’avait pas fonctionné comme prévu. Mais surtout, pourquoi un scientifique tel qu’Harrison Wells a voulu le créer. J’obtiendrais bientôt des réponses.

J’avais usé de mes pouvoirs pour survoler la ville et atteindre, ainsi, rapidement mon point d’atterrissage. En civile, je finis par baisser l’altitude et à sentir mes pieds se reposer contre le sol froid de la ville. Située à une ruelle solitaire, je quittais cette dernière pour prendre la direction des laboratoires de STAR Labs. Et voici que quelques instants après, je me retrouvais devant l’entrée du bâtiment. Mes yeux regardaient, scrutaient à droite et à gauche, de haut en bas. Et alors que je fis d’autres pas pour entrer à l’intérieur par la force puisque l’entrée était fermée, je me stoppais à quelques mètres de celle-ci, avec un léger sourire au coin des lèvres. Gracieusement et loin d’être habitée par une peur ou une crainte quelconque, je me retournais pour faire face à ce fameux homme.

« Monsieur Wells, ou l’homme de la situation ! » Baissant les yeux vers lui puisqu’il était siégé dans son fauteuil roulant, je me rapprochais de ce dernier avant de lui serrer amicalement la main. « Je m’appelle Diana Prince. » Délaissant sa main, je lui délivrais ma carte de visite indiquant que j’étais une scientifique travaillant pour la concurrence. Ce qui n’était pas totalement la vérité. « J’ai appris le malheureux incident qui s’est produit à votre laboratoire et je désirais obtenir des petites informations quant à son dysfonctionnement. Il s’agit uniquement pour mon intérêt personnel. J’en suis intriguée. Ce qui n’est pas le cas de mes supérieurs qui s’estiment heureux que votre projet n’ait pas abouti… »

Je me reculais de lui de quelques pas et regardais ensuite autour de moi.

« Vous comptez ouvrir à nouveau le laboratoire ou pas du tout ? »

Il fallait que j’obtienne cette réponse. Je profitais de sa présence pour aller droit au but. Si j’estimais qu’il était loin de collaborer, je devrais revenir et user la force. J’étais comme un journaliste qui serait prêt à tout pour obtenir tous les éléments pour que son affaire soit parfaitement bien traitée. Je me montrais aimable, sympathique, souriante et douce envers l’homme. Plus qu’à espérer qu’il soit conciliant et coopérant !

Jamais il n'aurait cru attirer à nouveau l'attention sur son laboratoire après l'incident, les habitants de Central City bien trop bornés à l'insulter d'imposteur ou d'incapable. Imposteur ? Il l'était, et ça ne le dérangeait nullement, après tout la vérité ne peut pas être démentie. Même si pour ça part il s'évertuait à contredire tout ça. Donc oui, à quelque part il était assez surpris de voir quelqu'un venir ici, surtout Diana Prince. Qu'est-ce qu'elle faisait à Central City ? Une simple visite de courtoisie ? Il en doutait fort, mais c'était l'occasion pour lui de se mettre quelqu'un dans la poche, et pas n'importe qui afin de laisser les doutes s'évaporer dans la nature. Elle avait l'air de bien se porter, le sourire sur ses lèvres et son attitude en disait long, bien. Tendant sa main, Eobard serra la main de la jeune femme tout en la gratifiant d'un sourire à sa remarque. L'homme de la situation....il aimait se faire qualifier ainsi. Le voile fut levé au moment où elle précisa qu'elle était ici pour en savoir plus sur le dysfonctionnement de l'accélérateur de particules. Intrigué, je fronça brièvement les sourcils en la fixant dans les yeux.

" Vos employeurs ? Pour qui travaillez-vous Miss Prince."

Journaliste ? Connaisseuse de science ? Intéressant. Mais elle n'allait pas non plus le duper de la sorte. Pensait-elle vraiment qu'il allait lui fournir des informations sur le dysfonctionnement qu'il a crée ? Non. Mais il avait sa petite idée sur quoi dire afin de la contenter. Eobard garda tout de même un air et un regard calme et sympathique afin de ne pas attiser la curiosité sur sa propre personne, sur ses mauvaises intentions cachées de tous. Il a réussit à camoufler tout ça jusqu'ici, c'est pas pour se faire démasquer de la sorte. Accompagnant le regard de Diana qui se mit à observer tout autour d'elle, il reprit de plus belle en essayant de lui faire comprendre sa déception.

" Vous ne lâcherez pas l'affaire avant d'avoir une réponse, n'est-ce pas ?....Suivez-moi."

Il en était persuadé, ça se voyait à son attitude. Digne d'une grande journaliste, il en était conscient et ça pouvait s'avérer dangereux pour lui. Eobard fit demi-tour et retourna à l'intérieur de STAR labs en compagnie de la jeune femme qui allait probablement le suivre, il en était désormais sur à 100%. Le sourire au coin, il allait la détourner de la vérité et l'écarter une bonne fois pour toute de sa route, vaut mieux pas qu'elle traîne dans ses pattes, ça serait dangereux pour lui et ses plans concernant Flash. Ce n'était pas le moment, pas encore.

" Depuis l'incident on me considère comme un incapable parce que je n'ai pas réussi à empêcher l'explosion, une erreur dont je prend conscience et dont je me tiens responsable.

Il ne mentait pas, non. Il se tenait responsable parce qu'il l'était, ce que personne ne savait. Il l'emmena dans le labo principal, là où opérait lui et son équipe. Il n'y avait personne et tout les documents ainsi que le costume de Flash était bien cachés afin que personne ne puisse voir qu'il avait un lien avec le héros. Du coup, c'est un laboratoire totalement normal qui se présenta à elle. Eobard alla servir une tasse de café pour la jeune femme et s'en servir une pour lui également. Il lui emmena la sienne, un bon petit café chaud n'était pas de refus, non ? Il se mit ensuite face à elle tout en buvant une petite gorgée du liquide chaud.

" Après l'explosion, j'ai tenté par tout les moyens de chercher ce qui a fait défaut à l'accélérateur. Et d'après ce que j'ai pu voir, un câble a été retiré de l'intérieur, mais nous n'avons pas réussi à déterminer qui a fait ça. Nous étions tellement dans ce laboratoire."

Il baissa les yeux vers le bas, affichant une certaine tristesse. Ronnie, il le considérait comme un excellent mécanicien et presque comme un fils tellement il était doué. Paix à son âme.

L’étoffe journalistique ne m’est pas innée. J’ai l’esprit d’un combattant, d’un chef de guerre, mais en aucun cas je n’avais le sens de l’analyse pour l’information. Pourtant, arriver dans le monde des Hommes m’avait motivé à parcourir chaque civilisation, pas toutes du moins et de voir comment les êtres humains se comportaient entre eux en dehors de tous les crimes qui peuvent être accomplis par eux. Descendante directe de Zeus, je ne pouvais pas dire que j’avais eu une éducation totalement complète intellectuellement parlant. A vrai dire, personne ne pourrait l’obtenir, peut-être pas même un enfant surdoué. Quoi qu’il en soit, le docteur Wells ne semblait pas être futé, ou alors, il avait oublié, avec tous les événements survenus ces dernières semaines, la société Mercury. Je dois dire que Steve m’avait été d’une très grande aide. Il m’avait fourni cette carte de visite et avait fait ensuite le nécessaire pour que ma couverture ne soit pas trop faillible directement.

« Pour la société Mercury, monsieur Wells. »

Il pouvait me considérer comme une journaliste, une fouineuse, mais l’essentiel était qu’il me laissait l’opportunité de le suivre pour entrer dans les locaux de Star LABS. Peut-être serait-ce la première fois que je verrais un laboratoire de ma vie. Je ne m’étais pas encore familiarisée avec tout ce monde qu’était la science. Je m’y intéresserais, sans pour autant tester des expériences de mille et une sortes. En tout cas, je n’avais pas eu le privilège de faire le moindre test puisque Wonder Woman occupait une grande partie de mes journées. Je l’écoutais et je sentais bien qu’il disait la vérité. Cela voyait, cela se ressentait dans l’intonation de sa voix. Il en était responsable et s’en voulait.

« Avez-vous tenté de vous racheter une ligne de conduite auprès de toutes ces personnes qui ont été touchées par l’explosion ? »

Il devait exister un moyen comme un autre pour qu’il se rachète auprès de la société. Même si, il y avait très peu de chances pour que ça arrive. Si un tel incident s’était produit sur Themyscira, le responsable aurait eu un lourd châtiment. Là, il semblerait que ce soit les jambes de Wells qui en ont pris un coup… A présent, mes yeux se posaient sur chaque mur du laboratoire principal. J’étirais un fin sourire en le voyant arriver avec une tasse de café. Serviable, c’était bien. J’acceptais la tasse, le remerciant, mais n’en buvait pas encore de gorgée.

« Un câble retiré ? D’après mon expérience, rien ne se retire sans que personne ne l’est fait. Vous n’avez jamais pensé qu’un de vos collègues, employés aurait pu faire un tel acte ? Après tout, cela peut très bien être vous, docteur. » Je m’étais approchée de lui et lui adressais un joli sourire. Ses yeux étaient baissés, mais je continuais de le regarder. « A présent, je sais la cause de l’explosion. Maintenant, je veux aller voir directement le dit endroit et voir ce que je peux y trouver. » Finalement, je ne buvais pas le café et reposais la tasse sur une table. Je m’éloignais du scientifique.

« Vous savez, beaucoup de personnes sont devenues des méta-humains. Ils sont le fruit de votre machine. Flash en fait partie. Fort heureusement, il utilise ses dons à bon escient, mais pas les autres. » C’était là tout le fond du problème et c’était ça qui me dérangeait fortement, sinon je ne serais même pas là. « Pensez-vous que Flash devra être le seul à tous les arrêter ? Mais pour les mettre où ? Tout ceci est votre responsabilité. Pourtant, même si vous culpabilisez, je ne vois rien qui montre que vous faites quelque chose. Attendez-vous des morts, monsieur Wells ? » Mes bras se croisèrent contre ma poitrine et mes yeux restèrent posés dans ceux du jeune homme. « Car s’il y en a, croyez-moi sur parole que vous serez le seul qui en paierez les conséquences… »

Mon tempérament d’Amazone, de guerrière reprenait le dessus. Je ne pouvais pas rester insensible face à tous ces événements que subissait ce monde. Je me devais de l’aider du mieux que je le pouvais. Pour l’instant, il n’y a pas eu de grandes menaces après l’arrivée du Général Zod. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’un méta humain ou un être venu d’ailleurs vienne semer une zizanie plus que dangereuse…

Mercury labs ? Impossible, Eobard avait fait en sorte de corrompre ce labo en tenant à sa botte le fameux directeur. Un mensonge parmi tant d'autres pourrait-il dire. Depuis l'incident de l'accélérateur, il a du faire de nombreuses choses pour couvrir ses arrières, il a du employer la manière forte avec certaines dirigeants, donc le fait qu'elle lui sorte ça a failli lui faire lâcher un petit rictus. Petite imbécile, Central City est à lui, il dirige cette ville dans l'ombre et il en fait son terrain de jeu, comme il le veut sans personne pour l’arrêter. Qui irait soupçonner un handicapé en fauteuil roulant ? Personne. Enfin bon, il l'emmena tout de même à l'intérieur et lui proposa même un café en lui ramenant une tasse, autant le partager, il arrivera pas à boire entièrement le liquide chaud à l'intérieur de la cafetière. Sa propre tasse en main, il la serra pour se réchauffer ces dernières, regardant la jeune femme dans les yeux alors qu'elle posa une question fort intéressante. Eobard respira un bon coup, essayant de choisir ses mots avec soin.

" J'ai essayé, mais comme vous devez vous en doutez, ça n'a pas eu l'effet escompté."

A quoi bon lui expliquer par A plus B qu'il avait tout tenté, présenter ses excuses en public, se retirer et toutes sortes de choses. Mais ce n'était pas assez, ces imbéciles ne sont pas capable de savoir ce qui est bon ou mauvais, ils ne font pas la différence, chose que lui sait faire. Cependant, lorsqu'elle se mit à l'accuser, Eobard but une nouvelle tasse de café tout en haussant les sourcils. Sérieusement ? Il tenta de rester calme malgré qu'au fond, ça bouillonnait.

" Ça aurait pu, mais lorsque l'accélérateur a explosé, j'étais à l'extérieur en train de donner une conférence afin de le présenter aux habitants de Central City. Vous pensez réellement que j'aurai pu faire ça ? En sachant que ça aurait pu me coûter la vie ? Celles des citoyens de Central City ? Je n'ai pas encore atteint la folie pour en arriver là."

La table se trouvant juste à coté, Eobard déposa délicatement sa tasse avant de reprendre.

" Ça ne pouvait provenir que de l'intérieur, mais à ma connaissance personne n'y étais lorsque ça a été déclenché."

Tout était calculé, Eobard avait fait en sorte de placer un dispositif à l'intérieur qui aurait alimenté l'accélérateur de particules à un point où celui-ci n'a pas réussit à résister, explosant ainsi tout sur son passage.

" L'endroit est condamné depuis l'incident, personne n'y a accès. Même pas moi.

Enfin, pas tout à fait, mais ça elle ne pouvais aucunement le savoir. Cela n’empêcha pas la jeune femme de continuer sur sa lancée, à balancer des hypothèses certes justes, mais accusatrices. Flash œuvrait pour le bien de la ville contrairement à d'autres. Et alors ? Qu'est-ce qu'elle voulait que ça lui fasse ? C'était le plan, le cheminement ouvrant la voie du destin du héros de Central City. Elle ne pouvait aucunement comprendre, une Amazone, bornée au tempérament de feu. Intéressant, mais également stupide. Un peu de réflexion ne fait jamais de mal. Elle le menaçait clairement, étonnamment cela ne changeait rien au comportement d'Eobard, toujours d'un calme légendaire, que ça soit au niveau du ton ou de l'expression faciale.

" Je ne veux pas plus de mort dans cette ville, elle a déjà bien assez souffert, mais je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'en fauteuil roulant il est assez difficile d'aider Flash ? Ou même d'interagir pour arrêter les méta-humains ?

Qu'est-ce qu'elle avait à dire sur ça ? Insinuer que ça aurait pu être de sa faute ? Encore une fois. Qu'elle utilise son cerveau un peu et qu'elle rassemble les morceaux du puzzle. Il se trouvait à proximité de l'accélérateur, pensait-elle qu'il serait assez fou pour le faire exploser à ce moment ? Sa réputation en tant qu'Harisson Wells était tout simplement bon, rien de mauvais, tout comme sa santé mentale. Elle n'avait qu'à vérifier sur son carnet de santé.

" Cependant, je reste en contact avec le CCPD pour les aider à stopper les méta-humains. Visiblement vous ne savez rien des études que j'ai fait ou de la réputation qui me précède en tant que physicien et scientifique, mais lorsque je détecte la présence d'un méta-humain, j'analyse les données pour trouver un point faible et c'est ainsi nous pouvons les stopper."

Il reprit sa tasse de café et en but une nouvelle gorgée, cette fois cul-sec avant de lui dire tout en s'approchant doucement d'elle.

" Une autre accusation en vue à mon égard mademoiselle Prince ?"

Aucun son ne sortait de ma bouche. Je restais silencieuse et me contentais de le regarder parler. Cela me permettait de me concentrer sur le son de sa voix, sur son intonation. Physiquement, le calme faisait partie de lui, mais lorsque je l’écoutais, j’avais la sensation de discerner un petit emportement. Cela peut être le fruit de mon imagination qui peut être incroyable lorsque je dois mener de front des combats. Tout était possible. Si tout avait été programmé, si tout avait été vérifié un bon nombre de fois pour éviter une telle catastrophe, une défaillance a bien dû être causée volontairement par une personne travaillant au sein même du laboratoire. Peut-être avais-je passé trop de temps avec l’ancien capitaine de l’Air Force, mais au moins, cela m’avait permis d’accroître mes capacités de déduction, d’analyse, et d’être encore plus méfiante que je ne l’étais à la normale.

« D’après mon expérience, des taupes peuvent exister, subsister dans chaque groupe. Etes-vous certain de bien connaître votre équipe, monsieur Wells ? »

Mon expérience… Être princesse d’une civilisation exclusivement féminine était un cadeau des Dieux. Mon statut ne ressemblait pas à ce que j’avais pu voir des princesses dans ce monde-ci. En plus de l’être, je me chargeais, de temps à autre, à soutenir ma mère, la Reine Hyppolite lors de combats que nos sœurs et nous-mêmes devions mener. Il m’était arrivé, à maintes reprises d’ailleurs, de prendre les rennes et de partir à la bataille, au front. Tout comme il m’était arrivé de surprendre une de mes sœurs s’être attachée à l’ennemi et lui délivrer des informations importantes sur notre mode de vie, sur nos points forts et faibles. La sentence n’avait pas été douce, mais sans être violente et brutale pour autant. Tout avait été dans la fermeté, à peu de choses près. Plus mon regard se posait sur l’homme en fauteuil roulant et plus je me questionnais sur la question ouverte à savoir si un imposteur existait au sein de son équipe.

« Tout le monde a adoré votre projet ? Tout le monde vous a soutenu et suivi, corps et âme ? Tel un maître avec son troupeau ? »

Un sourire, une question, un calme, une douceur… Et pourtant, je me demandais si notre conversation allait nous amener quelque part. Après tout, je n’étais que Diana Prince, une simple gérante d’un centre sportif, enseignant également, de temps en temps, les bases d’Arts Martiaux pour ses clients. J’avais toujours pris l’habitude d’aller au front, et d’affronter les événements tels qu’ils étaient. Malgré tout, la rétorque de Wells m’arracha un soupir.

« Il n’est pas nécessaire de réellement interagir avec eux. Et puis, vous pouvez aisément vous servir de votre bouche, de votre intelligence avec Flash. Vous le faites certainement, d’ailleurs. Mais ceci ne me concerne pas. »

Et c’est là que cela devenait intéressant. Il me semblait qu’il soit assez « bon samaritain » pour réellement se rattacher une conduite en aidant les forces locales, et d’arrêter les méta-humains. Le docteur Wells s’avançait, se rapprochait de mon corps qui n’avait pas bougé d’un petit centimètre. J’esquissais un sourire en soutenant son regard.

« Que faites-vous à Star Labs alors qu’il est fermé ? Etes-vous si nostalgique de sa perte que vous êtes au point d’y passer toutes vos journées et vos nuits ? » Néanmoins, cela ne m’intéressait pas vraiment d’obtenir des réponses à ces interrogations. Seule une question persistait dans mon esprit. « Pourquoi l’avoir créé ? Pensiez-vous vraiment que votre invention aiderait la population, le futur pour un meilleur ? »

Persister était une chose que les journalistes savaient faire et ce sans aucune once d'hésitation, quitte à blesser une personne. Pour une intruse, elle se débrouillait plutôt bien d'ailleurs, aussi bien qu'une journaliste qualifiée.  Eobard était assez fasciné par l'assurance que dégageait la jeune femme, cette même assurance pouvant la plonger dans un éboulement d'ennuis que même une amazone ne pourrait gérer. Ce qui le faisait rire intérieurement est que ceux provenant d'une civilisation autre que celle de la terre se prenaient souvent pour des dieux, pour des personnes surpassant une civilisation dite mineure. Et pourtant, à se croire au-dessus des autres, la chute ne peut être que plus fatale. Et quoi de mieux comme preuve que de juger une équipe qui n'est pas la sienne en insinuant qu'il pourrait y avoir une taupe. En désaccord avec elle, il le lui fit savoir au simple ton de sa voix qui était assuré.

" J'ai travaillé avec eux pendant des années et s'il y aurait une taupe ou une personne aux mauvaises intentions, croyez-moi, je n'aurai pas hésité à le renvoyer de mon laboratoire."

Personne ne devait le prendre pour un con, il avait horreur de ça et éliminer la personne responsable d'un tel acte serait synonyme de simple formalité pour Eobard dont la pitié et le scrupule ne faisait pas partie de son quotidien. Il a une réputation à tenir et il fera tout pour la garder intact. Preuve avec les quelques personnes ayant voulu dévoiler des secrets sur lui et qui depuis ont rejoint l'au-delà. Elle pouvait entreprendre tout ce qu'elle voulait comme recherche, elle ne trouvera jamais qui a fait ça, seul Eobard était concerné et il avait bien plus d'un tour dans son sac pour mener en bateau la jeune femme, aussi intelligent peut-elle être. Ce qui n'arrangeait rien dans cette affaire pour la fausse journaliste est qu'effectivement, tout le monde admirait son travaille, son projet et n'hésitait pas à travailler pour lui. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien répondre à ça ? Serait-elle encore capable d'insinuer une telle accusation ? Encore ? Eobard ne se prononça pas plus longtemps sur le sujet de la possible taupe pouvant se trouver dans l'équipe pour passer à autre chose, essayant de masquer au mieux son mal-aise. Un mal-aise dut au fait qu'il avait horreur qu'on vienne critiquer son travail, un travail de tout une vie qui s'est résumé à quelques mois grâce à son expérience dans le futur, à ses propres connaissances en plus de ceux du célèbre Harrison Wells.

" Ce n'est pas une histoire de nostalgie mademoiselle Prince, mais plus une question de souvenir. Pendant des années j'ai travaillé sur ce projet, j'y ai mis tout mon âme là-dedans et je ne peux pas tourner la page aussi facilement sans trouver qui aurait pu faire ça, et comment il aurait pu entrer dans la chambre de l'accélérateur."

Respirant un bon coup, il rajouta aussi tôt pour conclure sa version des choses.

" Et ça me sert à chercher les points faibles des méta-humains pour pouvoir aider le CCPD.

Purement et simplement. Deux choses ne pouvant que le crédibiliser auprès de la jeune femme selon lui, elle ne pouvait pas avoir de meilleures réponses que ça. Qu'est-ce qu'elle pourrait attendre d'autre ? La vérité sur le fait que c'était lui le responsable ? Non, elle pouvait toujours courir sur le sujet.

" L'accélérateur avait pour dessein d'alimenter la ville grâce à une énergie conséquente, ce qui pour moi était suffisant pour améliorer le futur de Central City, pour le bon fonctionnement.

Soudain, un bruit se fit entendre dans une pièce à part du laboratoire, une pièce où était entreposé un dispositif de champ électromagnétique. Qu'était-ce ? Il y avait-il quelqu'un d'autre dans le laboratoire ? Oui et cet autre personne n'était que le Reverse-Flash. Eobard sentant que Diana se promenait sur une pente dangereuse pour elle comme pour lui et ses plans, il était temps d'interagir en tant que Reverse-Flash. Ce dernier attendant dans la fameuse pièce, dos tourné à l'entrée, le regard rivé sur le dispositif.

" C'est quoi ça ?"

La fausse inquiétude se lisait sur le visage d'Eobard qui alterna son regard entre la jeune femme et le couloir menant à la dite salle. Il était temps pour la jeune femme de rencontrer celui qui dirige la ville dans l'ombre.

Le but principal de notre Amazone était de découvrir ce qui avait pu être le déclencheur de cette explosion qui avait affublé plusieurs personnes de dons extraordinaires. Dons que certains avaient réussi à les avoir en possession, à les contrôler brièvement, à prendre conscience de l’étrangeté qui leur arrivaient après une longue ou une courte période d’inconscience. Certainement un moyen comme un autre pour laisser le corps s’habituer à son renouveau, à tous ces changements qui entraient directement avec son ADN. Toute une identité était à reconstruire. Des questionnements pouvaient fuser de toute part et cela était compréhensible. Lorsque je repensais à la fille du docteur Sandsmark, la situation était quelque peu ressemblante. Cette dernière avait vécu toute sa vie en étant une simple fille normale, sans pouvoirs, sans rien du tout. Puis arriva un moment où le docteur rencontra le Dieu des Dieux Grecques. Survint ensuite la naissance d’une adorable petite fille qui finit par atterrir sur l’île des Amazones et finit par découvrir la quasi-totalité de tout son potentiel. J’avais assisté à la transformation, aux changements dont elle fut victime et mon contentement, ma fierté de la voir aussi forte, aucunement faible, ne m’avait que poussé à redoubler d’efforts pour qu’elle fasse partie intégrante de nos sœurs guerrières. Mon désir, mon envie de découvrir ce dysfonctionnement n’avait été qu’une excuse. Tout ce que je désirais, c’était d’aider au mieux la population. Il s’agissait du devoir que la Reine Hyppolite m’avait attribué en me faisant devenir l’ambassadrice des Amazones dans le monde des Hommes et j’allais tout faire pour l’exécuter comme il se doit.

La culpabilité du docteur Wells semblait être sincère. Le projet d’une telle réalisation avait été ingénieuse, non pas sans risques, malheureusement. A défaut d’apporter toute l’énergie pour la ville, ce furent des pouvoirs qui remplacèrent cette source. Néanmoins, tandis que je l’écoutais, au moment mes lèvres s’entrouvrirent pour répondre au jeune homme, mon ouïe fut perturbée par toute autre chose. Je ne devais pas être la seule à vouloir eu envie de pénétrer et de parcourir les couloirs de ce laboratoire. Fronçant légèrement les sourcils, je m’étais avancée à l’entrée de la porte de la pièce, regardant lentement de droite à gauche.

« Restez ici, docteur. Je vais voir ce que c’est. »

Prendre le risque que son état actuel soit aggravé, il fallait mieux pour lui qu’il reste en sécurité. L’ignorance sur la provenance et l’objet de ce bruit était présente. Qu’importe ce qui allait se présenter à moi, je sentais que, malgré le fait que je voulais la laisser de côté pour cette soirée, il était clair que recourir à ma justicière serait bientôt de mise. Mes pas s’avancèrent plus profondément au sein de ce long couloir. Le bruit se faisait plus proche, plus intense. C’est alors que mon corps s’arrêta net devant une entrée. Une entrée bouchée, bouclée par une silhouette masculine vêtue en jaune. L’homme en jaune… J’avais l’impression que cela me disait quelque chose. Quoi qu’il en soit, qu’importe la personne qui allait se présenter à moi, ce n’était pas elle qui serait la cause de la naissance d’une crainte ou d’une peur quelconque. Non, bien au contraire. Sans user de force, ou d’une arme telle que mon épée, j’usais de ma voix pour être audible, ferme sans pour autant être froide.

« Qui êtes-vous ? Retournez-vous que je puisse voir votre visage ! »

Avant que les choses sérieuses ne commencent…

Le coté interrogatoire auquel avait droit Eobard demeurait gênant et il avait la furieuse impression que ça tournait en boucle. Elle essayait de savoir qui était responsable de tout ça, Eobard mentait, elle se mettait à insinuer qu'un traître faisait partie de son équipe, il niait ça, ect...Il n'était pas friand de ce genre de pratique, il l'aurait bien envoyé balader en lui demandant de quitter son labo après ses accusations, mais voyant qu'elle ne lacherait pas prise et surtout en connaissant sa détermination et sa force, Eobard n'avait d'autres choix que de la détourner de ses pensées, de trouver une issue de secours pouvant le garder en sûreté jusqu'au moment propice où il révélera sa véritable identité. Ce jour viendra, il en était conscient, mais le retarder était la meilleure option selon lui. Il répondit donc du mieux possible en faisant en sorte de cacher la moindre mimique pouvant le décrédibiliser avant de trouver la solution en se divisant en deux sans qu'elle ne puisse voir quoi que ce soit. Il resta suspicieux quant au bruit qu'il venait de faire avec son image rémanente se trouvant dans une salle autre que la principale. Une idée lui vint en tête à cet instant. Elle venait également d'entendre le bruit, ce qui fit sourire intérieurement l'homme venu du futur. Elle lui demanda de rester ici, voulant voler à son secours ? Pauvre idiote, il n'avait pas besoin de son aide, par contre elle, elle se jetait dans la gueule du loup sans en connaitre le piège.

Eobard se trouvant donc dans son costume de Reverse, le dos tourné à l'entrée, il attendit quelques secondes avant d'entendre la voix de Diana Prince, une certaine assurance en ressortit. Sure d'elle ? Hmmm...L'ordre qu'elle lui balança n'eut aucun effet sur lui. Toujours dos tourné, il balança du tac-o-tac à la jeune femme.

" Vous risquerez d’être déçue. Par contre votre propre réputation vous précède. Une amazone, la Princesse de Themyscira. Vous avez tendance a être trop sure de vous, mais vous n’êtes pas chez vous ici."

Mobile depuis le début, il finit par se tourner, personne n'était ne mesure de déterminer à quoi il ressemblait tellement les vibrations de son corps firent de lui quelqu'un de flou, indescriptible, alors que sa voix rauque et presque ressemblante à une voix sortit tout droit des abîmes de l'enfer. Il fixa la jeune femme qu'il contempla comme il faut alors qu'il priait intérieurement qu'elle vienne jusqu'à lui, qu'elle franchisse le plateau les séparant. Quitte à la pousser à bout, Eobard était prêt à tout alors que de l'autre coté de la jeune femme, il vit son double sur le fauteuil roulant. Le plan était en marche.

" Docteur Wells, c'est un plaisir de voir que vous êtes encore vivant après l'accélérateur de particules. On dirait que j'ai loupé mon coup."

Annonça le Reverse qui ayant pour but de prendre Diana pour une bourrique, n'hésita pas a aller jusqu'au bout, passant par dessus les obstacles.

Un sourire amusé s’empara de mes lèvres. Il se posa contre le coin de ces dernières. Pourquoi se trouvait-il là ? L’ironie. L’ironie de me dire que je n’étais pas chez moi, ici. Très peu de personnes connaissent qui se cache réellement derrière la silhouette féminine et assurée de Diana Prince. Le cercle était très fermé. Le fait qu’il m’ait annoncé ce qu’il savait sur ma personne m’indiquait qu’il ne devait pas vraiment venir de la même époque que moi. J’appartenais à ce monde, tout comme lui appartenait au sien, qu’importe le mode temporel utilisé.

« Cette réputation n’en est guère une. Rare sont ceux qui peuvent avoir le mérite d’avoir rencontré ou aperçu la personne que je suis réellement. Ainsi, je le répète, qui êtes-vous et d’où venez-vous ? Si vous m’annoncez que vous venez d’un autre système temporel, cela ne me surprendrait pas tellement. »

Je restais calme, tout en étant ferme dans mes propos. Themyscira n’était pas une cité connue de tous, également. Qui connaissait son existence dans le monde des Hommes ? Uniquement Steve et Kate. Voilà pourquoi j’étais persuadée et convaincue qu’il n’appartenait pas à ce monde. Voilà la raison pour laquelle je décidais qu’il n’allait pas s’en tirer de la sorte, aussi facilement et avec un pour parlé étonnant. Un pas me fit reculer. Non pas parce que j’avais peur, mais pour avoir une vision plus nette, malgré toutes les vibrations qui habitaient son corps.

« Avez-vous peur que je sache l’identité qui se cache derrière ce costume jaune. Allons. Si nous devons combattre, autant que cela soit sur le même pied d’égalité. Je ne vous crains pas et vous vous surestimez un peu trop. »

Parmi toutes les confrontations que j’avais déjà connues dans ma vie sur Themyscira, celle-ci serait la première où je me mesurerais à un homme possédant une vitesse plus qu’impressionnante. Vitesse ? Car, je n’étais pas une amazone idiote et que malgré le corps vibrant du jeune homme, j’avais entre aperçu un éclair, ce qui me laissait aller à l’idée, à la conviction que ce dernier devait posséder une vitesse incroyable pour réussir à autant faire bouger son corps pour qu’aucune personne ne puisse mettre un nom sur son visage. Lorsqu’un combat devait avoir lieu, le temps pour la réflexion, pour poser le pour et le contre, pour déterminer le potentiel de l’adversaire, pour déterminer si la victoire serait mienne, n’existait pas. Mon seul intérêt était de mettre un terme aux agissements d’un être qui ne désire que semer le chaos et la terreur, qui ne désire qu’ôter la vie de nombreuses personnes pour ses intérêts personnels. Pour une simple satisfaction de soi. Des actes que je condamnais plus que fermement. Mes sourcils se froncèrent alors que mon visage se tourna pour se poser sur le docteur Wells. Jetant rapidement un regard d’alternance entre les deux, je ne réfléchis plus et usais mon pouvoir de vol pour me soulever de quelques centimètres du sol afin de me diriger aussitôt et rapidement vers le scientifique. Loupé son coup ? Cet homme était-il, donc, le coupable de cette explosion ? Je ne pris pas le temps de m’y attarder que mes mains se renfermèrent fermement sur les accoudoirs du fauteuil. Ainsi, je fis sortir le docteur Wells hors de l’intérieur du laboratoire, dans l’unique but de le protéger.

« Je vous interdis d’essayer d’entrer à l’intérieur. Essayez de rentrer chez vous, ce sera le mieux que vous puissiez faire. »

M’éloignant de lui, et dans un tournant assez rapide, Diana Prince disparaissait pour laisser place à Wonder Woman. Cette nouvelle justicière qui était sortie de sa cachette il y a cela quelques mois, profitant de multiples apparitions de Superman pour prendre exemple sur lui et agir pour le bien de la population, non plus dans l’ombre, mais dans la lumière. Quelques instants plus tard, Wonder Woman se présenta à l’homme vêtu en jaune. Toujours à quelques centimètres du sol, mes yeux se plissèrent pour scruter l’individu.

« Si vous désirez tant vous confrontez à une amazone, vous allez être servi ! »

L’envie de me battre n’était pas prenante, mais il ne m’inspirait aucune confiance. Si je m’en étais allée, il pourrait attaquer la ville ou faire je ne sais quoi contre celle-ci. Je me devais de tenter de le stopper, qu’importe les moyens utilisés pour le faire…

Cela l'amusait quelque peu que de voir le véritable caractère de l'Amazone. Elle ne demeura pas impressionnée aussi facilement par ce qu'il lui dirait, il ne cherchait pas ce coté là de la jeune femme, mais bien de la mener sur une fausse piste et pourquoi pas la piéger. Et la curiosité était toujours aussi présente, il suffisait de voir les questions qu'elle lui posait. Il l'aurait bien envoyé balader, mais à quoi ça servirait ? Il avait tout son temps et jouer avec l'Amazone faisait partie du programme. Parlant par énigme comme à son habitude, il répondit à la jeune Prince.

" Je ne pense pas trouver une utilité à répondre à vos questions, dans tout les cas vous entamerez des recherches sur moi."

Elle était assez fouineuse pour s’arrêter à ce qu'il lui dirait, elle ferait des recherches, c'était une évidence...alors qu'elle agisse comme il se doit en y mettant corps et âmes. Tout comme Barry, elle demeurait têtue, à vouloir apprendre certains choses qui ne la regardait pas. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que ce soit lui qui ait fait explosé l'accélérateur ? Agir en conséquence et punir le responsable, voilà ce à quoi elle aspirait, c'est tellement dur de s'occuper de ces propres affaires. Sa vie ne doit pas être vraiment passionnante pour en arriver à là. Et finalement, il ne put s’empêcher de lâcher un petit rictus grave et bref.

" Mon identité ? Vous la connaîtrait au moment voulu."

Elle osait dire qu'il se surestimait, mais à contrario, elle le sous-estimait et ça c'était une chose pouvant ressembler à un aveu de faiblesse pour cet affrontement. Elle avait quoi en dehors de sa force ? Rien d'autre, la vitesse et l'agilité peut tenir en échec même le plus fort des hommes. Sans oublier qu'Eobard possède une intelligence supérieur à la moyenne, tout est calculé avec une minutie extrême. Son double en fauteuil roulant se pointa, il n'hésita pas une seule seconde à se parler à soi-même se trouvant en face, un peu plus loin avant que l'Amazone ne le repousse afin qu'il se tienne à l'écart. Oh, alors comme ça elle prenait les choses un peu trop au sérieux ? Bien, voilà une qualité qu'il ne pouvait pas lui enlever. Et c'est ainsi que l'Amazone prit place. Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer, mais pas avant qu'Eobard ne le dise.

" Les femmes Amazone, toujours prête à aller sur le terrain...malgré les conséquences."

Il la provoquait, oui c'était bien ça. Un pas suffit au bolide jaune pour se trouver au milieu de la plateforme ronde, attendant patiemment qu'elle vienne à lui...tout comme c'était prévu depuis le début.

Le regard était indescriptible. La capacité de pouvoir poser des yeux fixes était impossible. Seule la perception même de la voix semblait être le seul sens qui pouvait encore fonctionner face à de telles vibrations. Vibrations qui n’engendraient pas un mal de tête. Non, ces vibrations ne faisaient que naître une frustration de cet homme qui refusait catégoriquement de lever le petit doigt, de bouger le moindre pas, de répondre à de petites questions. Était-ce si compliqué de donner un nom ? Cela semblerait. Pensait-il qu’une Princesse, qu’une Ambassadrice, qu’une Amazone se plierait à la tâche d’effectuer des recherches sur un individu qui ne lui intriguait guère ? Pensait-il qu’elle s’abaisserait à un tel niveau pour uniquement alimenter une quelconque satisfaction à son égard ? Il faisait fausse route. Mon seul et unique but, en cette soirée, était de découvrir la cause de l’explosion de la machine à particules, rien de plus. Me lancer à corps perdu dans une bataille qui n’aurait ni queue, ni tête, ne m’intéressait pas. Mon temps serait plus utile auprès des miens. Son identité... Si l’individu avait déjà fait des apparitions au sein de Central City, la découvrir ne serait qu’une chose aisée. Comme dit plus haut, je ne remuerais pas ciel et terre pour le découvrir, sauf s’il venait à s’attaquer ouvertement aux miens pour m’atteindre. Dans ce cas, aucun répit ne lui sera offert. Je peux être indulgente, mais sans pour autant en dépasser les limites.

L’affrontement. Il semblait désirer à ce que je me frotte à lui. Or, je n’avais aucune raison de m’en prendre à lui. Il usait de son statut d’homme du futur ou de je ne sais quoi pour tenter de m’impressionner. Je n’y apportais pas de rigueur. Bien que son comportement commence à m’agacer, je n’allais pas le satisfaire en l’attaquant. Je possédais un code d’honneur, une éthique. Je continuais de flotter à quelques centimètres du sol. Je pouvais suivre une silhouette rapide des yeux, mais suivre ce dernier était plus compliquée. Sa vitesse était telle que je fus prise au dépourvu en le voyant au milieu de cette plateforme. Mes sourcils se froncèrent. Ma main se posait fermement sur mon lasso. Un lasso qui avait le pouvoir suprême de ne jamais rater sa cible. Une de mes armes dont je me servais généralement pour l’interrogation afin d’obtenir des réponses concrètes et avérées. J’aurai pu aisément m’en servir contre cet homme vêtu de jaune, mais il ne méritait pas un tel traitement de faveur.

« Vous ne connaissez pas les Amazones. Vous avez beau connaître mon statut, mon identité, mais la nature même, l’essence même de ce que peuvent faire ces guerrières…   »

Nous étions de redoutables ennemis. Nous avions subi des entraînements complexes, pénibles et cela n’a de cesse de s’effectuer encore et encore pour ne pas nous relâcher, mais pour toujours être plus fortes. Je ne criais jamais victoire. Je recherchais toujours le meilleur de moi-même et ce, dans n’importe quel combat.

« Que désirez-vous ? Pensiez-vous vraiment que j’allais mener l’assaut de front ? Nous pouvons rester là un long moment. »

Mais cela n’était pas entré dans mes priorités. Je m’élevais encore davantage. Je n’exauçais jamais les envies d’un homme. Et il ne sera pas l’exception qui confirmera la règle. Je prenais mon envol, mon chemin de sortie. S’il voulait vraiment m’affronter, ce sera à lui de chercher la grosse bête, sauf s’il arrive à me faire sortir de mes gonds… et je lui souhaitais bonne chance pour y parvenir.

Une adversaire digne de lui, voilà comment il voyait la jeune Amazone. Mais était-elle capable de la battre alors qu'il avait un avantage certain sur elle ? Il venait du futur, il savait exactement comment tout doit se dérouler, ce qu'il doit faire pour arriver à son but. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il était sur à 100%, mais les chances étaient de son coté. Mais bon, visiblement elle n'avait pas l'air d'accord avec lui, qui le serait de toute façon ? N'en n'attendant pas moins de la guerrière, Eobard tenta tout de même de la faire venir à lui, mais sans franc succès. Et elle se disait prête à défendre le monde, la planète contre les criminels ? C'était surement un peu plus complexe que prévu dans sa tête pour décider de ne pas affronter la menace que représente Eobard. Mais bon, sa présence ici signifiait probablement ses débuts, bien différent de son époque où elle était sur tout les fronts, prêt à combattre le mal, peu importe ce qu'il en coûte. Le jour viendra où elle finira par se révéler et il sera là à cet instant, il en fait la promesse, malheureusement elle regrettera de ne pas avoir agit avant pour le stopper. Tout comme elle regrettera de sous-estimer ses connaissances.

" J'en connais bien plus que vous pourrais le croire."

Relater tout ça serait bien trop long, il opta donc pour quelque chose de plus court et qui concernait directement Diana. Oh oui, elle allait vite se rendre compte que le futur peut apporter de nombreuses choses et avantages principalement.

" Un bracelet pour dévier les projectiles, un lasso doré fait à partir du corset de Gaia, un costume fait à partir de l'armure d'Athéna....heureusement que les dieux sont avec vous."

Dans le futur il a eu l'occasion d'entendre certaines choses à propos des Amazones en plus de l'avoir affronté. Il n'a pas honte de dire qu'il a déjà goûté à l'effet de son lasso ou encore à sa force Herculéenne, mais ça ne se reproduirait pas dans cette époque, il était préparé à tout ça, il savait quoi faire, comment faire pour éviter un trop gros dommage. Mais encore une fois, elle faisait la sourde oreille, se croyant un peu trop supérieur à lui, se croyant au-dessus de tout le monde grâce à son statut. Ce qu'elle ne savait pas est que....

" Je connais aussi votre faiblesse."

Quoi ? Elle pensait pas qu'il en connaîtrait autant ? C'est ça de sous-estimer un homme venu du futur à la connaissance bien trop importante pour un siècle de retard. Enfin, elle pouvait toujours partir si elle le souhaitait, ça ne poserait aucun problème. Un petit quand même...

" Une fois que le monde entier connaîtra cette histoire, je doute que vous fassiez l'unanimité, un peu comme votre ami Superman."

Les histoires vont vites. Il n'aurait aucun scrupule à en arriver là pour arriver à ses fins, pour lui faire comprendre que son statut d'Amazone n'est rien en comparaison à ce qu'il est, à ses connaissances, à ses stratégies, à son machiavélisme. Un peuple de femme refoulant les hommes, elles se croient au-dessus de tout, mais bientôt il serait pourrait qu'elles se retrouvent en-dessous de tout.