You will get the truth! {w/clark kent}

Loïs Lane & Clark Kent

You will get the truth, Clark

20 JUILLET 2015

DESCRIPTION DU RP »

Perry White refuse de publier l'article de Clark Kent énonçant les conséquences, les interventions du Chevalier Noir. Estimant qu'il ne détient pas la vérité, Perry refuse tout autre acte d'investigation de son employé. Cependant, Loïs Lane a l'oreille fine et n'hésitera pas à apporter une aide à son collègue.

Loïs Lane & Clark Kent
You will get the truth

« ...Ce Bat-Justicier est un régime de terreur ambulant. »

C'est par ces mots que je terminais d'énoncer mon article à Perry White, le patron du Daily Planet. Les lunettes vissées sur mon nez, le papier avec l'article dans ma main, je venais de terminer mon article concernant un justicier qui sévissait de façon brutale et violente dans les rues de la ville voisine, Gotham City. Je l'étudiais depuis un bon moment maintenant, et mon enquête m'avait permit de mettre la main sur des photos assez intéressantes pour mon article, mais pas forcément pour la personne à laquelle s'en était prit ce barbare. Une chauve-souris tatouée au fer rouge au-dessus de la poitrine d'un homme qui était certes un multi récidiviste, mais la torture n'était pas une solution envisageable quand on combattait le crime, encore moins quand on prétendait combattre pour une cause noble et juste. Je me devais donc de le retrouver, et pourquoi pas de l'arrêter, même si j'avais encore d'autres préoccupations en tête.

Plus je lisais mon article, et plus je voyais le visage de mon patron se fermer. Je connaissais cette expression, et elle n'était pas vraiment positive pour la suite. Une fois ma lecture terminée, la sentence ne tarda pas à tomber.

« C'est tout ce que tu as ? Tu viens me voir pour me proposer un article sur un justicier légendaire dont personne n'a vu la moindre trace ? »

« Mais Perry... »

« Tu ne détiens pas la vérité. Les gens se fichent du duel Clark Kent-Batman. »

Ce fut sur ces mots que Perry tourna les talons pour retourner à son bureau. Je le regardais s'en aller avant de m'asseoir sur ma chaise, jetant le papier dans la corbeille proche de moi. J'avais beau apprécier Perry, surtout avec la chance qu'il m'avait donné deux ans plus tôt, je n'appréciais pas quand il me disait que mes articles n'étaient pas bons, ou me faisait comprendre qu'ils ne l'étaient pas. Mais je comprenais son point de vue. Le Daily Planet étant un journal important dans la ville et dans le pays, il essayait de tirer le meilleur de ses salariés, en faisant en sorte qu'ils sortent les meilleurs articles possibles afin de garder un niveau élevé. Je soupirais donc légèrement avant de rouvrir le fichier de mon article que j'avais sauvegardé sur mon ordinateur.

Je tournais la tête lorsque j'entendis un petit bruit tout près de moi. C'était Loïs. Elle avait sûrement entendu la conversation plutôt bruyante que nous avions eu Perry et moi. Je ne voulais pas que cela prenne des proportions aussi importantes, mais le mal était fait. Je savais qu'elle venait pour discuter calmement de ça. Je croisais le regard de Loïs, avant de le détourner vers le bureau de Perry qui était déjà retourné à l'intérieur.

« Tu as entendu Perry, personne n'en a rien à faire du duel entre un journaliste du Daily Planet et une légende urbaine. » Son encouragement à poursuivre néanmoins ma chasse à la chauve-souris me surprenait, moi qui pensait n'avoir aucun voir très peu de soutien dans la rédaction. Mais je savais que Loïs me soutenait quand même, malgré le fait que je voulais garder cette enquête la plus secrète possible, afin de ne pas la mettre en danger si jamais le Chevalier Noir venait à vraiment s'immiscer dans l'affaire. « Je ne peux pas dire à Perry que je vais à Gotham pour enquêter à nouveau sur lui, et même si je trouve une raison suffisante pour y aller, il trouvera un moyen de filer l'affaire à quelqu'un d'autre. »

Je la voyais s'installer au bureau près du mien, me demandant ensuite ce que j'avais trouvé pour commencer à enquêter sur le justicier de Gotham City. Il y avait des photos et des témoignages qui prouvaient la violence de la personne, mais jamais personne n'avait encore pu mettre un visage ou même un costume sur ce Batman. Je sortais donc les photos que j'avais pu récupéré du tatouage marqué sur la personne pour les donner à Loïs.

« Il torture ses adversaires et n'hésite pas à faire preuve d'une grande violence pour les faire parler. Ces photos prouvent que ses méthodes sont extrêmes, et je ne peux pas laisser un homme d'une telle violence dans la nature. »

Je jetais un regard interrogateur en direction de Loïs, me demandant bien quelle pouvait être son idée derrière les paroles qu'elle venait de prononcer. A vrai dire, je n'aimais pas trop entendre ce genre de choses. Généralement, quand elle disait ça, c'était qu'elle avait une idée derrière la tête, une idée que je n'allais pas forcément apprécier, mais que je savais terriblement efficace. Après tout, elle avait gagné le Prix Pulitzer, la reconnaissance éternelle pour tout journaliste ambitieux avec un talent immense. Mais cela sous-entendait peut être également une autre solution.

« Et quelle est donc cette solution ? Et ne me dis pas que tu vas aller là-bas pour aller le chercher, tu sais très bien ce que j'en pense. »

Je lui faisais entièrement confiance, c'est certain, mais les risques qu'elle prenait me faisaient assez peur.

BY .SOULMATES

Loïs & Clark

Clark avait énoncé la principale attitude de Perry et l’une des plus importantes. Avec Perry, il fallait toujours essayer de contourner la chose, d’être beaucoup plus fin et intelligent que lui ! Malheureusement, ça n’arrivait pas tout le temps et à de grandes occasions. Sauf, s’il se trouvait dans un jour merveilleux ! Mais, pour Perry, une telle journée se résume au succès de son journal qui est d’ailleurs toute sa vie. Sans le Daily Planet, il perd une très grande partie de ce qu’il est. Entendre Clark dire qu’il trouvera un moyen de transférer l’affaire à un autre collègue m’arracha un sourire. Je regardais autour de nous.

« Franchement Smallville, vois-tu des personnes plus qualifiées que toi pour digérer l’affaire et en ressortir de bons résultats pour le chef ? Les collègues sont performants dans leur domaine. L’investigation… C’est encore une autre histoire. »

Nous n’étions pas les seuls à aller sur le terrain. Je faisais preuve d’un peu orgueil, mais lorsque Clark et moi travaillons ensemble sur une affaire, Perry ne peut pas trouver d’excuses quant à la qualité de notre travail. Nous réussissions toujours à écrire un article en béton ! Jamais, je n’avais partagé la vedette. J’aimais être mon seul et unique chef ! Néanmoins, j’ai été ravie de découvrir ce nouveau au Planet après les événements qui ont causé de nombreux dégâts à Métropolis. Je reposais mes yeux la corbeille à papier située au pied du bureau de Clark. Je me levais pour m’abaisser légèrement sur celle-ci et prendre le papier qu’il avait jeté quelques instants plus tôt.

« Ne te braque pas sur cet échec, Clark. Ton papier doit être bon. Garde-le. Ça peut toujours être utile. » Levant mon regard du document pour lui adresser un sourire, je pris une chaise que je rapprochais de Clark pour m’y installer et voir ces photos et ces témoignages récoltés par les habitants de Gotham City. Je reposais son papier sur le bureau pour prendre ces dites photos.

« Et après, ils osent faire un procès à Superman ? On se demande bien qui est le plus violent des deux… » Ce fut instantané. Je n’ai pas réussi à contrôler ces mots qui ont eu le culot de sortir de mes lèvres. Mon avis était ferme là-dessus. Personne ne pouvait savoir si tout ceci était bien la faute de Superman. Après tout, la soif de vengeance du Général Zod était extrême et il aurait absolument tout fait pour pouvoir assouvir cette vengeance. Je lâchais un petit soupir en fronçant les sourcils. J’en avais déjà vu des gars qui violentaient leurs victimes, mais ce n’était pas aussi intense que ce que montraient les photographies. « Comment peut-il faire ça ? Tu as montré ces preuves à Perry ? Même s’il faut y aller plus profondément dans le sujet, tout montre que les méthodes du Batman sont loin d’être saines. Un justicier ne peut guère se comporter ainsi. » Je ne pouvais que comprendre la réaction de Clark. Je ne pouvais que comprendre son envie, cette intensité de vouloir arrêter le Chevalier de l’Ombre. Et je l’y aiderais ! Que ce soit de près ou de loin.

Les preuves de Clark se remettent à l’intérieur du dossier. Je me penchais légèrement vers lui avec un sourire sur le coin des lèvres, mes coudes se reposant sur mes cuisses.

« Je pourrais aller à Gotham, me promener en pleine nuit, jusqu’à être attaquée par un criminel odieux tandis qu’un appareil bien attaché discrètement contre un mur (ou que sais-je) prend des photos sur l’intervention du Batman. Et j’en profiterais ensuite de le retenir un peu pour en savoir davantage sur lui. »

Je marquais une petite pause en découvrant la mine déconfite de Clark. Je souriais amusée, en venant tapoter son genou pour ensuite me lever et poser un rapide baiser sur sa joue.

« Mais, je ne ferai pas ça. Non, ce que je propose est de mener une enquête plus du style incognito. Aller directement dans le fond du problème. Si les journalistes de Gotham ne font rien pour dissimuler le faux du vrai, nous le ferons ! »

J’appuyais mon regard sur lui afin de lui faire comprendre qu’il ne me fera pas changer d’avis, même s’il y met de la bonne volonté et de la persuasion. Je repris le papier rédigé de ses mains et me réinstallais à nouveau sur la chaise.

« Je crois que Perry ne pourra pas refuser que ces deux meilleurs reporters s’en vont pour une durée de deux jours à une destination soleil qui ne sera qu’une couverture puisque cette destination sera Gotham. Qu’en dis-tu ? »

Fine, discrète, prononcés dans un souffle, j’adressais un sourire malicieux à mon compagnon. C’était bien l’une des seules raisons qui était infaillible. Et Perry est loin d’être le genre de patrons à surveiller ses collègues.

Loïs Lane & Clark Kent
You will get the truth

Évidemment qu'il y avait des personnes bien plus qualifiées que moi pour effectuer ces missions d'investigations. Contrairement à tous mes autres collègues présents dans le Daily Planet, je ne possédais aucun diplôme pour exercer ce métier. J'avais déjà eu une énorme chance que Perry décidé de m'engager après les ravages de Métropolis, alors j'essayais de me faire le plus petit possible. Je me demandais si finalement, la chasse au Batman ne devait pas se faire par le biais du journaliste Clark Kent, mais bien de l'homme à la cape Superman. Mais je me voyais mal retourner tout Gotham pour trouver une trace de ce sombre personnage. J'avais déjà trop enduré avec Métropolis pour me permettre de raser la moitié d'une ville à nouveau.

« Même si je venais voir Perry avec le meilleur article possible, investigation et photos prouvant les agissements du Batman, il ne le publierait pas. Rappelles toi ce que tu m'as dit sur ton article me concernant : il ne voulait pas le publier car il craignait la réaction des lecteurs en apprenant une telle nouvelle. Et s'il voulait encore une fois éviter un tel scandale ? »

La question méritait d'être posée tant le directeur du Daily Planet semblait prendre d'énormes mesures par rapport aux personnes dotées de capacités hors du commun. Il avait sûrement ses raisons, et je ne pouvais pas vraiment lui donner tort.

« Et puis tu l'as entendu, les gens se fichent du duel Clark Kent contre Batman. »

Je gardais le regard baissé vers mon écran d'ordinateur pendant que Loïs récupérait le papier que j'avais jeté quelques instants plus tôt dans la corbeille. Cela ne servait à rien de continuer cette chasse aux sorcières, il y avait des articles bien plus importants sur des sujets qui l'étaient bien plus que cette personne. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que je devais faire quelque chose contre lui. Le dénoncer, le confronter...plusieurs choix s'offraient à moi. Mais justement, il y en avait trop, et rien ne me disait que tous étaient susceptibles de fonctionner. La solution la plus logique serait de m'en prendre physiquement à lui, en allant le chercher à Gotham City pour ensuite l'affronter. Rien ne me disait non plus que j'étais assuré de l'emporter. Sa violence semblait être supérieure à la mienne, même si mes pouvoirs me donnaient un avantage certain.

C'est alors que Loïs prononça une phrase qui, même si je savais qu'elle n'était pas blessante, me touchait quand même un peu. Cela me rappelait des souvenirs, mauvais bien sûr, que je voulais oublier. Ce combat hantait encore mes nuits, et chaque craquements que j'entendais me faisais sursauter par moment. Je me souvenais encore de la nuque se brisant sous mes mains, du dernier souffle poussé par Zod, de la thermo-vision s'arrêtant brusquement, mais surtout de la famille qui sentait venir ses derniers moments. Je n'avais pas eu le choix. Les options qui s'étaient présentées ne pouvaient être effectuées, alors la seule possible était d'arrêter définitivement les agissements de l'assassin de mon père biologique. Je savais que tôt ou tard, je devrais expliquer ce geste, mais aussi tout ce qu'il y avait eu avant. Je fronçais les sourcils, laissant cette phrase s'évaporer . Je préférais répondre à la suite.

« Je lui ai tout montré : les photos, les témoignages des individus l'ayant rencontré...je n'ai rien modifié, tout est comme je l'ai reçu. Et s'il faut que j'aille à Gotham moi-même pour le rencontrer, alors... »

Ma phrase se suspendit au dernier moment, mon regard se perdant dans le vague. Je n'avais pas envie de perdre mon temps avec une personne pareille, car d'autres auraient plus besoin de mes capacités que lui. L'affrontement semblait cependant inévitable, et quelque chose en moi grandissait, comme si la flamme qui s'était allumée en moi au moment où j'avais apprit ce qu'il faisait et ce qu'il était me consumait de l'intérieur, grandissant au fur et à mesure que j'apprenais des choses sur lui. J'écoutais Loïs faire part d'une idée de plan qui la mettait encore une fois en danger, avant qu'elle se contredise, tempérant un peu plus ses paroles, même si de la savoir partir à Gotham City me dérangeait un peu. Non pas par rapport au Chevalier Noir, mais surtout pour les histoires que j'avais entendu sur cette ville. Je n'y avais encore jamais mit les pieds, mais cela ne saurait tarder.

« Gotham est une ville dangereuse Loïs. Et si la moitié des choses que j'ai entendu sur cette ville sont vraies, alors si c'est pas moi qui t'accompagne, ça sera l'autre. »

Par l'autre, je sous entendais bien sûr Superman. Même si Batman œuvrait pour la justice, sa violence ne me plaisait guère, et je ne voulais pas voir Loïs blessée dans le cadre d'une mission d'infiltration le concernant. Il faut croire que je n'allais pas tarder à me familiarisé avec cette sombre ville, qui contrastait terriblement avec les couleurs et la joie de vivre de Métropolis.

« Pourquoi pas, même s'il ne sera sûrement pas dupe si d'aventures je me ramenais au retour avec un article parlant encore du Bat-Justicier. Au final, je me demande s'il n'est pas mieux que je laisse l'affaire couler pendant un petit moment. »

La réponse de Loïs m'aiderait grandement à prendre une décision définitive sur la question du justicier de l'ombre.

BY .SOULMATES

Loïs & Clark

Je baissais mon regard. Il se plongeait dans le vide. Je ne disais plus rien et mon esprit prenait le chemin du passé. Prenait le chemin de cet instant où je m’étais retrouvée dans le bureau de Perry à me battre bec et ongle pour qu’il puisse accepter de publier mon article sur l’homme qui m’avait sauvé la vie. J’avais toujours été captivée par l’improbable, par l’impossible. L’improbable, l’impensable s’était présenté juste devant mes yeux. Je ne pouvais pas mentir à mon rédacteur-en-chef en lui cachant la vérité sur ma visite à cet endroit avec le Colonel Hardy et le docteur Emil Hamilton. Je n’avais pas réfléchi en écrivant tout l’étendu de mon document pour le lui remettre. Je me souvenais de chaque mot (ou du moins), de l’essentiel de chacun de mes articles. Et celui-ci, je me rappelais nettement des mots employés pour qualifier la venue de ce mystérieux jeune homme. Dire que le colonel Hardy avait été persuadé, convaincu qu’il s’agissait d’un sous-marin, alors que c’était un tout autre moyen de locomotion : un vaisseau kryptonien. Rien de plus normal, n’est-ce pas ? Y repenser me faisait sourire intérieurement. Pourtant, quand je repensais à ma présentation de cette découverte à Perry, en lui montrant, lui expliquant tout, eh bien, c’était bien en vain. Se battre pour défendre son histoire était l’une des forces qui m’habitaient et qui me rendaient encore plus tenace au fil des années. Je clignais légèrement des yeux pour revenir à la réalité et me retrouver, non plus devant Perry, mais devant Clark. Je ne pouvais que le comprendre. Je m’étais retrouvée dans sa situation deux ans auparavant. Pourtant, même si j’avais fait en sorte que Perry croit que j’avais abandonné, je n’avais pas pu résister à l’envie de recourir à d’autres moyens.

« Les citoyens de Métropolis ont-ils mal réagi lorsque le Planet a publié sa première édition dédiée à l’Homme d’Acier ? Le monde est en train d’être peuplé par des justiciers, d’âges différents. Je me mets dans la position de Perry et peut-être aurais-je fait pareil à sa place, mais… » Je plantais mon regard dans ceux de Clark. « Nous sommes des journalistes, Clark. Nous vivons pour apporter la vérité à nos lecteurs et ce quoi qu’il en coûte. » Je pris une petite pause en le regardant. « C’est vrai, nos lecteurs se moquent pas mal de votre duel. Mais le journaliste que tu es veut détenir la vérité sur les agissements de Batman et découvrir ce pourquoi il inflige de tels traitements à ces bandits. Ils osent te faire un pr… » Je me stoppais juste à temps. Le temps de reprendre mes esprits et de vérifier que personne ne nous comptait. Dans un murmure, voix basse, je poursuis : « Ils osent faire un procés à Superman parce qu’il a sauvé la ville, le monde du pouvoir destructeur de Zod, mais personne n’a arrêté ou même condamné ce prétendu justicier. Cette ville est corrompue jusqu’à l’os ! »

C’était bien l’une des raisons principales qui me poussait à mener cette bataille avec Clark. Comment un homme tel que Batman qui protège la veuve et l’orphelin soit aussi violent dans ses gestes ? Il y a tellement de manières d’arrêter des criminels sans agir dans le même mode de conduite qu’eux… Photos, témoignages… Cela me faisait sourire et je fis monter ma jambe droite pour la reposer sur ma cuisse gauche. C’était une décision de Perry tout craché. Il était comme ça. Et pourtant… Je ne voulais pas que Clark abandonne. L’affaire ne doit pas être lâchée. Qu’il fasse profil bas, il aurait raison, mais sans abandonner pour autant.

« Gotham ne sera que l’une des piles dangereuses que j’ai déjà pu affronter et ce, même avant que Superman n’apparaisse. N’oublie pas que j’ai été élevée par un militaire. Je sais amplement me défendre. »

J’avais juste l’impression que nous aurions éternellement cette conversation. Pourtant, l’issue ne pourra guère être changée.

« Si cela peut te rassurer, il pourra m’accompagner, mais de loin ! Je ne veux pas que l’attention soit attirée sur lui. Pas dans de telles circonstances… »

La vie de Superman était devenue déjà bien assez compliquée sans qu’on ne puisse rajouter de nouveaux éléments pour la rendre plus complexe encore. Posant ma main sur le bureau de Clark, je le regardais, le sourcil haussé. Se fichait-il de moi ? Ou le faisait-il simplement exprès ? Son innocence, cette manie qu’il a de ne pas voir aussi loin que ça m’amusait. Je levais les yeux vers le plafond en souriant, très amusée.

« C’est sûr que si tu te pointes directement auprès du chef avec un article en béton sur lui, tout sera envoyé par la fenêtre. Il faut que tu te la joues discret, Smallville. Récolte des informations, encore + que ceux que tu as déjà. Peaufine, écris, corrige le contenu de ton papier. Rien ne doit laisser au hasard. Je suis d’accord pour que tu la joues profil bas, mais ne baisse pas les bras pour autant ! Sinon, dans le pire des cas, Superman pourrait aller le retrouver en personne. Mais s’ils se confrontent, vu la rage qui se dégage du Batman… » Plus je parlais et plus je prenais une mine réfléchie. J’étais à présent debout, à marcher non loin de mon partenaire. « Il en viendrait directement aux mains. Il est tellement brutal que parler avec lui ne servirait à rien… Sauf si je joue la demoiselle en détresse ! Il ne peut pas être violent avec une pauvre jeune femme blessée, agressée par des hommes dépourvus de gentillesse… » A ces mots, je m’étais retournée pour regarder Clark en prenant une petite moue avant de rire légèrement afin de lui montrer que je n’étais pas sérieuse. Foutaise que tout cela. Si on m’agressait, il est clair qu’aussitôt j’userais de mes compétences en Arts Martiaux pour les mettre à terre. Je repris rapidement mon sérieux.

« Le Batman est complexe et il faut gérer la situation dans le bon ordre, sans aller dans la précipitation. Si tu le veux, on peut le mettre de côté et passer à autre chose, mais je continuerais à m’interroger sur lui et à mener mon enquête. Tu sais que rien ne pourra m’arrêter. Et je compte bien t’appuyer dans cette lutte contre la chauve-souris. »

Clark finira par s’habituer à mon tempérament de feu. Pourtant, je finis par me réinstaller en face de lui. Là, je laissais de côté le journalisme pour m’interroger sur toute cette animosité. Je le regardais dans les yeux.

« Clark… Je sens bien que ce ne sera pas la joie quand tu te retrouveras en face de lui. Je ne veux pas que tu prennes des risques pour rien. Je préfère te mettre à l’écart de Batman et récolter toute information possible, avant que tu n’ailles le confronter. Je te connais, je sais que tu n’attends que ça. Lorsque ce moment arrivera, promets-moi de faire très attention. Il est intelligent, il est sournois. Si Superman est là à faire des recherches sur lui, pense bien qu’il en fera de même pour lui. »

Ce serait la logique des choses. J’aimais Clark et je ferais n’importe quoi pour le protéger. Le prévenir des risques était important. Lui montrer mon soutien et lui montrer que ma confiance et la foi que je porte en lui ne sera guère changé était tout aussi primordial. Nous formions un duo. Autant dans la vie privée que professionnelle. L’un aide l’autre et vice versa. Les binômes fonctionnent ainsi et ça ne changera pas.

Loïs Lane & Clark Kent
You will get the truth

Je ne savais pas comment avaient réagit les habitants de Métropolis lorsqu'ils avaient apprit mon existence. En revanche, je me souvenais très bien de leur réaction après les terribles événements survenus deux années plus tôt. Et je n'aimais pas vraiment les deux visions, même si je pouvais comprendre la seconde. Il y avait deux camps qui se faisaient face me concernant : ceux qui me bénissaient d'avoir sauvé Métropolis de l'invasion de Zod, certains me prenant même pour un Dieu. Je n'aimais pas du tout ça, vraiment pas. Je n'étais pas là pour me prendre pour un quelconque Dieu, n'étant pas une incarnation divine des différentes divinités que les humains ont pu bénir à travers les ages. Cela rejoignait un peu le second camp, qui me prenait pour un espèce de destructeur venu d'ailleurs dans le but de détruire le monde après l'avoir sauvé. Je pouvais les comprendre, les craintes étant légitimes avec le combat ayant eu lieu entre Zod et moi. Mais j'essayais de montrer que mon rôle était de faire de ce monde un monde plus habitable en utilisant mes dons pour sauver des vies, pas en prendre.

J'avais bien retenu la leçon, et désormais, je faisais en sorte de déplacer les combats en dehors des villes peuplées, dans des zones non habitables. Mais depuis Zod, je n'avais pas eu à élever mon niveau comme j'avais dû le faire contre l'ancien chef des forces armées de Krypton. Je soutenais mon regard dans celui de Loïs.

« Sauf que les habitants des autres villes n'ont pas eu à supporter la destruction à moitié de leur ville, et que leurs justiciers semblent venir de la planète qu'ils défendent, et non pas d'ailleurs. »

Il ne pouvait en être autrement, du moins c'est ce que je pensais pour le moment. Je n'avais encore jamais rencontré les justiciers des autres villes, mis à part ma cousine en tant que Supergirl bien sûr, mais des héros tels que Flash ou encore Arrow m'étaient inconnus. Je préférais les laisser faire leurs trucs tranquillement de leur côté, ayant déjà assez à faire du mien pour m'occuper des autres. Et puis ce Batman occupait mon esprit, tant je pouvais détester les méthodes qu'il utilisait pour combattre le crime. Au final, était-il un simple protecteur de sa ville ou bien un justicier complètement fou ? Ce titre, je me devais de le garder si jamais un jour Perry venait à accepter mon article sur cette personne. Gotham serait ma prochaine destination, à n'en pas douter.

« Parfois, même le journaliste ne peut montrer la vérité aux lecteurs... » Je marquais une petite pause après ma phrase, me sentant floué par le discours de mon chef qui ne voulait pas publier mon article. « Parce que Superman s'est révélé pour montrer aux terriens que l'espoir était toujours présent, et qu'il fallait continuer à y croire même quand tout est perdu. Ce Batman agit dans l'ombre, utilise l'ombre pour combattre. A part quelques témoignages, personne n'a été en mesure de me le décrire ou encore même de mettre un visage dessus. Soit il effraie vraiment ses adversaires, soit il fait tout pour ne pas se faire remarquer. »

De toute manière, Gotham n'était qu'un nid de criminels qui bourdonnait des pires pourritures que la planète pouvait apporter. J'en avais entendu des histoires, mais celles sur Gotham dépassaient l'entendement. Je ne prétendais pas que Métropolis était meilleure, mais au moins, cette ville resplendissait quand même la journée, alors que Gotham semblait être un endroit où il y fait bon de déprimer et de baisser la tête quand on croise une personne.

« De toute manière, que je t'accompagne ou pas, il faudra que j'aille là-bas étudier les pistes, et si possible mettre un terme à ses agissements. Il ne peut pas continuer à braver la loi comme ça, c'est impossible. »

J'avais même eu vent des actes de criminalités d'un certain Joker, qui avait pendant plusieurs années fait vivre la terreur dans Gotham City, avant de s'arrêter subitement, se laissant passer les menottes aux mains. Il était depuis enfermé à l'asile d'Arkham, qui regorgeait des pires criminels passés dans la ville du Bat-Justicier. Je soupirais quelque peu quand Loïs me dit de travailler à nouveau sur mon papier. Je savais que son expérience me servait, mais j'avais depuis longtemps préparé cet article en vérifiant les sources une par une, ne lâchant aucune information qui pouvait m'être donnée. Mais plus je songeais à cet article, moins l'idée d'y retravailler m'enchantait. Au contraire, je voulais y aller à Gotham, le rencontrer, et le confronter. Plus les journées avançaient, et plus l'issue d'un combat entre nous deux semblait inévitable. Je n'avais pas peur de lui, mais je le redoutais quand même. Je n'y irai pas avec la certitude d'une victoire assurée.

« J'ai fait mon maximum pour cet article Loïs, je ne vois pas ce que j'aurai pu faire de mieux. J'ai passé du temps à tout rassembler, à faire en sorte que mon article soit le plus complet possible, que les photos et autres témoignages soient les plus crédibles. Je ne peux pas me permettre de repartir à zéro, j'ai trop avancé pour ça. » Je jetais un rapide coup d’œil au papier froissé dans lequel se trouvait le contenu de mon article, avant de redresser mon regard vers Loïs à l'évocation d'une possible rencontre entre le Chevalier Noir et Superman, pour ensuite afficher un sourire amusé aux paroles de la jeune femme. Au moins, elle savait détendre l'atmosphère dans une situation comme celle-ci, ce qui n'était pas plus mal. « Personne ne doit se mettre entre nous deux, encore moins une jolie demoiselle en détresse, ça m'embêterait qu'elle soit aux premières loges d'un tel déchaînement de muscles. »

Je lui adressais un sourire amusé avant de reprendre mon sérieux. Au final, l'idée de mettre temporairement de côté cette affaire me permettrait de passer à autre chose et d'éviter de me prendre la tête sur cette affaire. Et pourtant...

« Justement, je sais que rien ne peux t'arrêter. Mais je veux que tu me promettes que dès que tu sens que quelque chose ne va pas, que tu es en danger ou quoi que ce soit le concernant, tu m'appelles. »

Je n'aimais pas la voir se mettre en danger de la sorte, mais je lui accordais une confiance totale et sincère. Les recherches dans l'autre sens, c'est à dire Batman sur Superman étaient sûrement plausibles. Après tout, un justicier avec une rare violence comme la sienne avait dû forcément enquêter sur l'Homme d'Acier, récoltant peut être des informations que moi-même je ne possédais pas sur moi.

« Ce n'est pas que je n'attends que ça...mais plus je tarde à l'arrêter, plus des personnes seront blessés, et pire s'il décide de franchir la ligne, tuées. Et il a sûrement déjà dû enquêter sur moi. S'il est vraiment aussi expérimenté qu'on le dit, alors ça n'est qu'une question de temps avant qu'il ne me tombe dessus, ou l'inverse. L'issue est inévitable Loïs, tôt ou tard, je l'aurai face à moi, et là, il ne sera plus question de réfléchir ou quoi que ce soit. »

Je regardais un peu autour de moi voir si personne ne regardait ou n'écoutait, puis je posais ma main sur la sienne, croisant mon regard dans le sien.

« Je te promets de faire attention. »

BY .SOULMATES

Loïs & Clark

Parfois, le doute s’installe. Le regard se perd dans le vide. Nos pensées passent dans une autre atmosphère et on peut rester un long moment dans cet état de « transe silencieuse » jusqu’à l’instant où une personne vient nous sortir de notre torpeur. Le doute peut être présent dans n’importe quelle situation. Le doute pouvait s’emparer de mon âme, de mon esprit, de mon cœur dès l’instant où je venais à me demander si je pourrais toujours ramener Clark à la raison et l’aider à se souvenir ce dont pourquoi son père biologique l’avait envoyé sur Terre. Non, il n’était pas un Dieu ou un de ses messagers. Clark, Superman était simplement un homme qui s’est vu offrir des pouvoirs incroyables et doit vivre avec jusqu’à la fin de ses jours. Clark ne pouvait, ne devait pas se sentir responsable de tous les malheurs qui ont sévi sur Métropolis. Deux ans plus tôt, le Général Zod avait envoyé un message pour informer le dernier fils de Krypton de se rendre dans les vingt-quatre heures au risque que les habitants de la ville n’aient à souffrir, à payer de son absence incertaine. Clark aurait très bien pu ne pas se manifester et Zod aurait mis son plan à exécution. Dans tous les cas, j’avais beau retourner ça dans tous les sens, Métropolis se serait vu détruit. Après tout, il a bien été sur Terre pendant de nombreuses années et il ne s’est rien passé. Tous ces événements, Clark n’en était pas responsable et je le disais objectivement. Si Zod n’avait pas réussi à s’échapper de sa prison avec ses mercenaires, Métropolis aurait coulé des jours heureux avec un Superman présent pour les protéger des mauvaises herbes et personne ne lui aurait mis devant un tribunal. Evidemment, je n’ai pas le contrôle sur tout. Je ne peux pas montrer au monde entier l’homme bon et juste qu’il est. Si j’arrive à persuader mon père que Superman est là pour notre protection, ce serait un grand pas, une immense réussite et là je pourrais remuer ciel et terre pour que tous comprennent qui est vraiment Superman.

« Es-tu bien certain que d’autres villes n’ont pas des justiciers qui viennent d’une autre planète ou de je ne sais quelle civilisation ? » Superman n’était pas le seul à venir d’ailleurs. Un jour viendra où d’autres villes finiront par connaître le même sort que Métropolis… Je ne le souhaite aucunement, mais l’intuition Lane, quand elle est active… Après avoir rencontré Clark, j’ai fini par croire en l’impossible. A présent, tout était possible. Il ne faut plus se leurrer.

Batman était un problème majeur pour Clark. En temps normal, je n’aurai pas prêté une grande attention à ce justicier de l’ombre puisqu’il n’avait plus refait surface depuis quelques années… Et puis, les affaires des autres villes ne m’intéressent pas vraiment. Métropolis me suffisait. Néanmoins, le fait qu’il puisse autant cherché à se confronter à Superman me dérangeait. Que recherchait-il vraiment ? Ne pensait-il pas qu’à trop chercher Superman, d’autres finiraient par se plonger sur les agissements qui le poussent à autant agir sur l’Homme d’Acier ? Pensait-il que tous ses actes de souffrance, de violence, de brutalité, de torture qu’il « offre » à ses adversaires resteraient dans son ombre sans accéder à un tribunal ou que sais-je ? Ces actes sont punis par la loi. Bon nombre sont envoyés derrière les barreaux pour moins que ça… Je comprenais le ressentiment de Clark. Il voulait l’affronter et je ne pourrais pas l’empêcher. L’issue était inévitable, véritablement.

« Et l’espoir sera toujours présent tant que tu es là, tant que tu y crois et tant que je serais là pour te montrer que tu as l’Espoir en toi. » Je ne voulais pas qu’il l’oublie, mais j’avais prononcé ces mots pour que lui seul puisse l’entendre. « Laissons l’article de côté. N’y pensons plus. Clark Kent ne doit plus s’en charger. Agis dans l’ombre. Sors la lumière de ton être et règle une bonne fois pour toute cette histoire. Tu en es parfaitement capable. » Une jolie demoiselle en détresse. Il se fichait de moi ? J’essayais de ne pas rire. « La jolie demoiselle en détresse a réussi à mettre de gros gorilles hors d’état de nuire et elle serait ravie de voir lequel des deux est le plus fort, tu vois ? » Vous vous en doutez, la réponse m’était déjà connue. Installée devant Clark, je lui adressais un petit sourire qui se voulait rassurant. « Mon Super-Signal vibrera et illico presto, je serais dans une autre rue. Je te le promets. » S’il avait besoin de cela pour être rassuré, qu’il en soit ainsi.

« Prend le dessus, Smallville. Ne le laisse pas de devancer dans quoi que ce soit. Superman se trimbalera jusqu’à Gotham. Qu’il déverse toute sa vision thermique pour le retrouver. Mais, je sais qu’après votre combat où une puissance dingue s’installera, tu finiras par le raisonner et à le remettre sur la voie de la raison. Après tout, il ne veut pas chercher la guerre à Superman sans la moindre raison. »

Oui, je l’encourageais à aller le retrouver de son propre chef. J’avais été réticente au début, mais finalement, pourquoi lutter contre l’inévitable. En plus, il me promettait de faire attention. Je serrais délicatement et précieusement sa main dans la mienne en ne brisant pas le contact de nos yeux.

« Je surveillerais tes arrières, malgré tout. Avec un type comme lui… C’est comme Luthor ! Tu ne sais jamais à quoi t’en dire avec un ingénieux tel que lui. » Maintenant que je pensais à lui, je fronçais les sourcils et desserrais doucement ma main de celle de Clark. « D’ailleurs, sais-tu ce qu’il mijote en ce moment ? Son absence ne m’inspire rien de bon… » Oui, j’ai fait exprès de passer à Luthor. Cela changerait les idées de Clark plutôt que de le pousser à se torturer l’esprit à cause d’un Chevalier des Ténèbres.

Loïs Lane & Clark Kent
You will get the truth

Si j'en étais certain...je n'en avais aucune idée à vrai dire. Mais de ce que je pouvais voir et entendre dans les autres villes, les habitants de ces différentes cités n'avaient aucun doute sur leur héros, et le soutenait à cent pour cent. Alors qu'à Métropolis, les gens me prenaient soit pour un Dieu, soit pour un monstre qui se contenait avant de lâcher sur le monde l'étendue de ses pouvoirs. J'avais pourtant montré à maintes reprises que mon seul et unique en revêtant la tenue frappée du sceau de l'espoir provenant de Krypton. Ce symbole devait insuffler l'espoir qui manquait chez les terriens, devait permettre aux personnes de sortir de leur obscurité pour enfin se mettre dans la lumière, pour enfin s'affirmer. Mais au lieu de tout ça, le ''S'' comme l'avait si bien dit Loïs lors de notre discussion dans les locaux de l'armée américaine était devenu le symbole de la lutte contre les extra-terrestres, la lutte contre ma propre personne. Je ne pouvais pas leur en vouloir, je comprenais même leurs interrogations.

Cela contrastait pourtant avec les paroles de mon père biologique, Jor-El, qui me disait que j'aiderais les habitants de la Terre à accomplir des miracles, et qu'ils me rejoindraient dans le soleil. Je ne croyais plus trop à tout ça et, des fois, je me posais la question de savoir si mon odyssée avait encore une signification. Je tournais la tête vers Loïs après sa question.

« Si c'est le cas, tu peux me dire pourquoi c'est toujours le symbole de ma famille qui est tagué et reprit lors des manifestations ? Es-tu bien certaine de l'existence d'autres civilisations ? »

Je la regardais droit dans les yeux, afin qu'elle réfléchisse à une réponse, bien que je doutais en avoir une. L'univers était tellement vaste, et moi même j'ignorais s'il y avait bien d'autres personnes, d'autres créatures et races extérieures à celle des êtres humains. A ce jour, je n'avais encore jamais rencontré d'autres personnes que des humains ou des kryptoniens et, si c'était le cas, alors ces personnes étaient bien couvertes. Au final, tout était remis en cause.

L'espoir d'une vie meilleure, d'un monde meilleur était ce que je pouvais promettre de mieux aux habitants de la Terre, mais s'ils ne me suivaient pas, alors tout cela n'aurait servit à rien. Je ne songeais pas pour le moment à raccrocher la cape et les bottes. Mais si cette situation continuait comme ça, alors cette hypothèse serait sûrement remise sur le devant de la scène. Et je n'avais plus le soutien et les conseils de Jor-El, et encore moins ceux de mon père adoptif pour m'aider à prendre la bonne décision. Ces deux personnes m'avaient grandement aidé, même si Jor-El l'avait été pendant un court laps de temps. Je me rappelais encore la dernière fois que je l'avais vu, dans le vaisseau de Zod, alors que la capsule de sauvetage de Loïs dérivait vers la Terre avec des flammes la menaçant. Il m'avait dit que je pouvais la sauver, que je pouvais tous les sauver. Rien que ça, ça m'avait donné de la motivation. Aujourd'hui, je pouvais compter sur le soutien de ma mère adoptive ainsi que de Loïs, et je les en remerciais chaque jours pour ça.

« L'espoir...à croire que les humains préfèrent le pessimisme à l'espoir. Je ne sais plus quoi penser Loïs. Et si tout cela ne servait à rien ? »

Cette question...j'avais besoin d'une réponse. En tout cas, la journaliste proche de moi avait raison de me dire de laisser l'article de Batman sur le côté. Je ne devais plus me prendre la tête pour cette histoire, et si Clark Kent ne pouvait rien faire pour empêcher le Chevalier Noir de nuire dans Gotham City, alors Superman devait prendre le relais, mais en étant le plus discret possible. Je n'allais pas débarquer comme ça dans la ville et chercher partout où se trouvait l'homme au symbole de la Chauve-Souris. Je devais être plus subtil, plus invisible que je ne l'aurais jamais été. Si ce n'est pas moi qui tomberais sur lui, c'est lui qui finirait par me tomber dessus. J'étais préparé à un tel combat, même si je ne savais pas de quoi il aurait l'air, ignorant absolument tout sur ce personnage à la réputation plus que terne.

« Je sais très bien que la jolie demoiselle s'en sortira, peu importe les personnes qu'elle a en face d'elle, car c'est la personne la plus forte, et surtout la plus compétente que je connaisse pour se sortir des situations les plus improbables. »

Je lui adressais un petit sourire pour accompagner mes paroles. La suite, je n'en croyais pas mes oreilles, et mon petit sourire se transforma en une mine un peu plus sérieuse, et quelque peu abasourdie par les paroles que je venais d'entendre. Loïs semblait m'encourager à aller dénicher Batman pour m'en prendre à lui. Je fronçais les sourcils, me demandant si c'était une bonne idée d'utiliser déjà ma thermo-vision pour le faire sortir de sa planque. Je devais utiliser un autre moyen, le provoquer sans pour autant détruire à nouveau toute une ville pour le vaincre.

« Je... il ne peut pas se permettre d'utiliser sa vision thermique pour raser la moitié d'une ville à nouveau. De faire ça ne ferait que conforter l'avis de la population comme quoi il est une menace pour la société. Non, il doit être plus discret, attendre le premier coup de semonce de Batman. »

La conversation dévia ensuite sur un tout autre sujet, à savoir Lex Luthor. Ne connaissant pas trop le personnage malgré la bonne réputation qu'il avait dans la ville, je me demandais pourquoi Loïs semblait croire qu'il allait faire de mauvaises choses.

« Il est peut être parti ailleurs pour des affaires concernant la LexCorp. Après tout, un homme de son envergure et avec une réputation internationale ne doit pas souvent se trouver dans la ville. Pourquoi tu penses qu'il mijote quelque chose ? Il m'a l'air d'être une personne tout à fait normale, hormis le fait que son compte en banque soit copieusement garni. »

BY .SOULMATES

Loïs & Clark

Le doute. Le pessimisme. Le désespoir. La crainte de ne pas bien faire. Des questionnements qui remuent l’esprit d’une personne sur la raison même de son existence. Un remue-méninge qui s’abattait directement dans l’esprit de Clark. Douter de son symbole, il ne devrait pas. Il ne peut pas douter de la puissance de la signification de son symbole et remettre en question les paroles de son père. Cet homme était prédestiné à être quelqu’un sur qui l’on pouvait compter, sur qui on pouvait savoir, être certain qu’il serait toujours présent pour aider la population et éloigner les plus grands dangers. Personnellement, les réactions, les pensées des Anti Héros m’importaient peu. Je n’avais pas besoin de ça pour douter de mon héros. D’ailleurs, je ne doutais jamais de lui.

« Je n’ai pas de preuves tangibles de l’existence d’autres espèces, mais il en existe ! J’en suis même persuadée ! » Mon imagination était certainement trop débordante, mais je ne serais même pas surprise d’apprendre dans les prochaines éditions l’apparition d’une personne provenant de la planète Mars ou encore de Jupiter. Si tout le monde traitait Superman comme un alien, un extraterrestre, imaginez seulement que les Martiens existaient ! Les colporteurs Anti Superman fermeraient bien leur bouche parce que Superman était largement loin de ressembler à un martien aux antennes vertes sur le front. « Ils profitent aisément que le symbole soit exposé pour vous pointer du doigt et vous accuser de tous les maux. C’est plus facile pour eux d’agir ainsi que de faire autre chose. » Je me rapprochais un peu plus de lui en ne cessant de le regarder dans ses yeux. « Chéri… Si tu viens à douter de l’importance, de la valeur du symbole de ta famille, je serais présente pour que ces doutes s’en aillent. Et puis, pense donc à cette demoiselle qui répond au nom de Supergirl. Je suis certaine qu’elle vient de ta famille. Elle est jeune. Pense aussi à elle parce que tu seras le mieux à même de la guider. » Un sourire s’offrait à lui alors que, machinalement, ma main se fut posée contre sa joue pour la caresser quelque peu.

« Smallville… » Un soupir s’échappa de mes lèvres avant de laisser place à un sourire. Sourire parce que je venais de penser à une idée qui pourrait faire prendre conscience de l’impact qu’à Superman sur des centaines de personnes. J’ai eu un bref moment d’absence, mais si cela pourrait aider Clark à savoir que beaucoup continuent de croire en lui malgré ces autres idiots, alors, je tenterais et le mettrais à exécution ! « Penses-tu que tu arriverais à abandonner ta cape, en faisant une totale abstraction des cris de ces personnes qui auront grandement besoin de ton aide ? Ne mets pas tous les humains sur la même enseigne, Clark. Une très grande partie de ces humains croient et ont besoin des El dans leur vie. Il n’est pas possible que le contraire soit présent. Ils ont besoin de toi autant que tu as besoin d’eux. Même si certains pensent le contraire, je peux t’assurer qu’ils ne penseront plus ainsi lorsqu’ils verront à quel point Superman est exceptionnel et incroyablement bienveillant, protecteur. »

« Raser la moitié d’une ville ? M’enfin Clark, arrête… Je vais le voir, le bon vieux Superman et lui dire qu’il y a deux ans, il avait géré une grande menace à lui tout seul. Personne n’a été là pour l’aider, même s’il a eu un homme formidable pour accomplir son destin. Non, là, il peut se servir de sa vision thermique pour juste titiller et réchauffer la chauve-souris. Ca ne lui fera pas de mal, tu sais… » Parfois, je me demandais vraiment ce qui se passait à l’intérieur de ma tête pour dire ces choses. Malgré tout, je me reposais contre le dossier de ma chaise en croisant légèrement les bras contre ma poitrine. « Tu penses vraiment qu’il doit attendre ce premier coup… ? » Oui, j’avais peur pour lui. J’avais peur que la violence de Batman se répercute sur lui comme une enclume et qu’il utilisait je ne sais quel stratagème pour réduire les capacités de Superman. Clairement, quand on les positionnait côte à côte, Batman n’avait aucune chance face à l’Homme d’Acier. Mais Batman est ingénieux, intelligent, sournois et très mystérieux. Même si je voulais encourager Clark à aller directement le retrouver, la crainte qu’une mauvaise chose se passe pour lui grandissait en moi.

Un haussement d’épaules et je finis par reculer ma chaise pour me lever de cette dernière. Je la contournais alors que j’écoutais les paroles de Clark. « Je ne sais pas. Parfois, je me dis qu’avec le succès de LexCorp et toute l’intelligence qu’il possède, il pourrait créer un virus ou que sais-je pour que la ville soit en quarantaine. » Dos à Clark, je m’étais légèrement baissée pour reprendre ses preuves et son article avant de me redresser par la suite. « Et ne te moque pas de mon imaginaire parfois trop débordante surtout. Entre nous, je me suis toujours méfiée des gros comptes en banque. » Je riais légèrement tout en classant les recherches de Clark dans un dossier. « Tu le reprends et le cache bien soigneusement à la maison ? Ce serait préférable que de le laisser ici… On ne sait jamais si Perry a des envies de fouiner qui lui prend sans raison apparente… »

Loïs Lane & Clark Kent
You will get the truth

Loïs avait l'air bien sûr d'elle pour dire un truc pareil. Ce Flash qui sévissait à Central City me semblait déjà bien plus humain que moi. Ses pouvoirs étaient sans doute apparus grâce, ou à cause pourront toujours dire les détracteurs, à l'explosion de l'accélérateur de particules de chez StarLabs. Du moins c'est ce que je pensais, car beaucoup d'autres personnes possédant des capacités hors du commun étaient apparues au fur et à mesure. Alors je voulais bien croire à l'existence d'une vie extra-terrestre en dehors de la planète, Kara et moi en étions les preuves, mais jusqu'à preuve du contraire, je ne mettais de provenance en dehors de la Terre à ces héros qui se révélaient un peu partout autour du monde. Mais même si je ne l'avouais pas à Loïs, j'étais convaincu qu'elle avait raison, et qu'à un moment ou un autre, une nouvelle menace venue d'ailleurs ne tarderait pas à faire son apparition. Menace ou pas justement, un nouveau héros pouvait très bien faire comme moi en se dévoilant au monde entier.

Lorsqu'elle indiqua le nom de Supergirl, un petit sourire s'afficha sur mon visage. J'étais fier de ce que faisait Kara à National City sous cette identité, même si je ne lui avais jamais dit directement. A vrai dire, cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas vu, et cela ne faisait que renforcer mon sentiment de culpabilité. Pendant toute ma vie, je m'étais demandé qui étaient mes parents et surtout si ma famille biologique était développée, si j'avais eu des oncles, des tantes, des cousins ou des cousines. Et maintenant que Kara était présente dans ma vie, je n'allais jamais la voir. Je devais rattraper tout ce temps perdu avec elle, et essayer de me montrer comme le meilleur cousin possible. Et puisque Loïs ne connaissait pas la filiation qui nous liait la jeune femme et moi, l'occasion était donc la bonne pour lui dire, toujours dans la discrétion.

« Cela tombe bien que tu me parles d'elle. Elle est bien ma propre famille, du moins, elle est la dernière représentante de ma race sur Terre. Comme moi, elle est kryptonienne, c'est ma cousine Loïs. Et son nom est Kara. » Je marquais une pause, le regard perdu au vague en me rappelant la réaction que j'avais eu en voyant son premier exploit à la télévision. Au moins, je préférais qu'elle sauve des vies d'un crash d'avion que d'avoir à faire des kryptoniens assoiffés de sang. « Comme moi, ses parents l'ont envoyé ici pour éviter la destruction de Krypton. Mais contrairement à moi, elle n'est pas arrivée en même temps, mais bien plus tard. Je l'ai confié à une famille quand j'ai su qu'elle était là. Il valait mieux pour elle qu'elle se trouve loin de toute l'agitation de Métropolis. »

Elle avait au moins le support de la ville qu'elle protégeait, ce qui était un atout important pour la suite de sa carrière en tant que Supergirl. Loïs avait raison, je devais la guider dans cette vie, qu'elle soit justicière et civile. Elle n'avait pas la même habitude que moi des humains et de leurs réactions. Et dès que je le pourrais, j'irai lui rendre une petite visite à National City. Après tout, elle serait peut être contente de me voir, et puis les Danvers étaient une bonne famille et avaient très certainement fait de Kara une très bonne personne, il n'y avait qu'à voir son sauvetage pour le voir. Les paroles de ma compagne me rassuraient quelque peu. Quelque part dans le monde, il y aurait toujours une personne dans le besoin, que je pourrais aider si jamais elle acceptait mon aide. Jor-El m'avait envoyé ici car il savait que j'utiliserais mes pouvoirs à bon escient, et que je pouvais être à la Terre ce que lui n'avait pas pu être pour Krypton.

« Je n'ai jamais dit que je mettais les humains dans le même panier Loïs. Les humains ont le droit d'avoir un avis, et si jamais la grande majorité décide que Superman ne doit plus rien faire, alors il se mettra dans le rang. D'autres peuvent très bien faire ce que j'ai fait. Ils ont juste à se rassembler, à mettre en commun leurs dons et s'élever contre les menaces. » Je souris à Loïs pour accompagner mes paroles. « Mais tu as raison sur un point...je me vois mal ranger la cape. »

Posséder tout ces pouvoirs et ne rien en faire était une hérésie, et je me voyais pas du tout ne plus rien faire. Tout avait commencé dès ma jeunesse et le bus scolaire qui tombait dans le fleuve. Sauver mes camarades suivait une logique implacable, et les laisser se noyer sans rien faire, ça m'aurait marqué toute ma vie. La conversation dériva ensuite sur le Chevalier Noir et la manière de faire pour faire sortir la Chauve-Souris de sa cave. Je ne savais pas quoi faire pour le faire sortir, mais je trouverais bien.

« On parle d'un simple être humain Loïs, et je ne veux pas m'abaisser au même niveau que lui à torturer pour avoir des réponses. Si confrontation il doit y avoir, ça viendra de lui et pas de moi, même si je le recherche quand même. » J'étais catégorique là-dessus, et j'espérais vraiment que ça déroule comme je le voulais, sinon...et bien je ne préférais pas y penser pour le moment. Tout ce qui comptait était de bien faire les choses. « Il le doit. » Je préférais être clair là-dessus. Jusqu'à aujourd'hui, aucune arme n'avait été trouvée pour blesser plus sérieusement les kryptoniens, et jusqu'à preuves du contraire, ce n'était toujours pas le cas. Alors au pire je serai très légèrement blessé, même si je ne voulais pas sous-estimer l'intelligence de Batman. Ce combat aurait lieu, mais où et encore comment, ces questions restaient pour le moment au stade de l'interrogation. Je préférais que ça se passe loin de Métropolis, la ville ayant déjà trop souffert à cause de moi.

Je suivais Loïs du regard pendant qu'elle détournait la conversation sur Lex Luthor. Ce dernier semblait être quelqu'un de bien, mais c'était bien connu, un sourire pouvait être une façade cachant des choses bien plus grave. Mais pour le moment, il restait pour moi une personne importante de Métropolis.

« Les grandes entreprises comme la sienne suscitent forcément les interrogations, c'est bien connu. On pourrait penser pareil de ce Bruce Wayne malgré tout ce qu'il a fait pour sa ville, et ton imaginaire me surprendra toujours. » Je ne savais pas ce que faisait Loïs dans mon dos, mais cela ne me disait rien qui vaille. Et si nous parlions auparavant du fait d'abandonner l'article contre Batman, la journaliste n'en démordait pas. « Je croyais que je devais l'abandonner pendant un moment pour me concentrer sur autre chose. » Je me retournais vers Loïs avec un sourire amusé qui s'affichait sur mes lèvres. « Mais oui, je vais le mettre à la maison le temps de trouver de nouvelles preuves, ou de tomber dessus par hasard, au choix. » Il est vrai que Perry ne devait pas tomber dessus, sous peine de m'en remettre une couche sur mon obsession par rapport au justicier de Gotham.

BY .SOULMATES

Loïs & Clark

Le regard illuminé, les yeux écarquillés. Telles étaient les manifestations qui illustraient présentement le visage de la journaliste. Depuis toujours, j’avais été obnubilée par les sauveurs du monde entier. Mon premier héros, et cela ne risque aucunement de changer dans les années à venir, était mon père. Le Général Sam Lane avait sa propre conduite. Il a toujours pris les décisions pour que son pays fonctionne correctement et que sa famille n’ait pas à « souffrir » de ses éventuelles erreurs. Je l’avais toujours admiré. Sa présence, sa ténacité, sa puissance, autant de forces qui se résultaient telle une projection d’une silhouette d’un miroir sur une surface visible. Je n’étais pas le portrait craché de mon père, mais beaucoup de ma personnalité se voyait en lui. Lorsque Clark me fit cette révélation, j’ai mis un petit temps à réaliser ses paroles. Une révélation que je trouvais inadmissible ! Comment a-t-il pu oser m’annoncer ça au bureau, avec une centaine de collègues qui n’était pas très éloigné de nous. Bien qu’il ait prononcé cela discrètement, j’ai dû me retenir pour ne pas montrer mon excitation face à cette nouvelle ! Je m’étais juste contentée de tapoter son genou plusieurs fois de suite, le regard tourné sur le dessus de mon épaule gauche.

« Je n’arrive pas à le croire... Et tu me l’annonces comme si c’était normal… » Quoi qu’il en soit, cela passait directement dans un coin reculé de ma tête. Présentement, je désirais tout connaître sur la famille de Clark. Il m’avait déjà parlé de ses parents biologiques, du moins, ce qu’il pouvait connaître d’eux. J’avais eu l’opportunité de rencontrer son père biologique, sa mère adoptive… Et je désirais pouvoir rencontrer la cousine de Clark. Elle aussi a connu le même destin tragique que son aîné. Perdre sa famille est une chose horrible. Ils avaient perdus leurs parents, j’ai perdu ma mère et je touchais du bois, priais pour que mon père reste en vie ainsi que ma petite sœur. D’un regard doux, je souriais à Clark. « Ta cousine… J’aurai dû m’en douter. Ce n’était pas une fanatique qui se vêtirait aux mêmes couleurs que Superman, en montrant haut et fort la fierté à porter ce symbole… » Toujours assise, la chaise s’était reculée de quelques centimètres alors que j’avais croisé mes bras. Je me penchais ensuite légèrement vers Clark. « Penses-tu qu’elle a déjà été interviewée pour ses exploits ? » Tant de questions bousculèrent mes pensées. National City pourrait être ma prochaine destination si je désirais voir d’autres paysages… L’excitation, la précipitation se plaça dans un coin de ma tête pour reprendre mon « calme ». « Je crois que tu as pris la décision nécessaire et utile pour la protéger. Et, en plus de cette protection, elle sera ravie, soulagée de voir enfin son cousin, son idole, son mentor… » Et je pourrais aisément écourter ses journées au Planet pour qu’il aille la voir ! La famille est très sacrée, et je ne permettrais aucune personne, aucune situation l’empêcher de voir sa cousine.

J’écoutais Clark. J’étais très attentive à ses mots, à ses gestes, à son regard. Cependant, mon ouïe ne cessait de faire répéter ces derniers mots dans mon esprit. Mon imagination était si alimentée que cela m’avait valu mille et une catastrophes. Perry pouvait en être le témoin numéro un. Ce fut un sourire qui s’afficha sur mes lèvres. Mes yeux étaient levés vers le plafond, le regard ailleurs. « Imagine que ce que tu viens de dire se passe. Imagine que tu es le chef de cette équipe. Jor-El qui envoie son fils sur Terre pour être le guide, mais qui finit par guider une équipe de justiciers pour sauver la Terre et ses habitants des plus grandes menaces… » Plus les mots s’alignaient, s’extirpaient de mes lèvres et plus mon partenaire pouvait entendre une pointe d’excitation. « Si tu finis par avoir cette lubie de la ranger, compte sur Martha et moi-même pour te la faire reprendre aussi vite que possible ! » Prononcés avec un clin d’œil, je le regardais et lui souriais, tout simplement.

« On parle plutôt d’un bourreau, plutôt… » Je suis directe. Je suis franche et ma bouche parlait plus rapidement que ma tête se mettait à réfléchir. C’était sorti tout seul, dans un souffle, dans un murmure. De toute manière, je m’en remettais à Clark. Il était le plus à même de savoir ce qui était le mieux à faire face à Batman. « Tant que tu te protèges et que tu fais attention à toi, ce sera tout ce qui m’importera… »

« Bruce Wayne… Tiens, les journaux ne parlent plus tellement de lui ces derniers temps. Tu crois que sa libido lui en a fait prendre un coup et qu’il déprime dans sa grande demeure ? » Je n’avais pas pu m’empêcher de dire cela et de rire à ma petite bêtise du jour. Que Clark oublie et se persuade que je mettais réellement l’affaire Batman de côté, ce serait le mieux ! Il a appris à me connaître. Dès qu’une idée se plantait dans mon esprit, il est très difficile de me la faire oublier. « L’abandonner ne veut pas forcément dire que tu dois mettre tout ton travail à la poubelle. Je dois encore t’apprendre pas mal de choses, on dirait. » A présent debout, je me tournais vers Clark en souriant. « Je suis ravie de constater que nous sommes d’accord sur ce point. » Mon regard se tournait ensuite vers l’extérieur, vers cette grande baie vitrée recouvrant la surface murale de l’étage. Le soleil était présent et je mourrais d’envie d’en découvrir plus sur la cousine de Clark. Ainsi, je me dirigeais derrière lui pour lui murmurer à l’oreille : « Rejoins-moi sur le toit, en toute discrétion. » Je ne pouvais pas attendre d’être à la maison pour le questionner sur Supergirl. Le moteur était enclenché et il fallait en assumer pleinement les conséquences à présent !

» Une trahison ne s'oublie pas [Clark Kent]
» Public Enemies [Clark]